MALADIES NEURO DEGENERATIVES
Xu L, Zhang W, Liu X, Zhang C, Wang P, Zhao X. Circulatory Levels of Toxic Metals (Aluminum, Cadmium, Mercury, Lead) in Patients with Alzheimer's Disease: A Quantitative Meta-Analysis and Systematic Review. J Alzheimers Dis. 2018;62(1):361-372.
Taux de métaux toxiques en circulation (Aluminium, Cadmium, Mercure, Plomb) Chez les patients atteints d’Alzheimer Une méta-analyse quantitative et un examen systématique.
L’exposition aux métaux toxiques présent dans l’environnement est suspectée de jouer un rôle dans les processus physiopathologiques de la maladie d’Alzheimer (MA). Cependant, les concentrations de métaux toxiques en circulation chez les patients atteints de MA ne se sont pas avérées constantes dans les études antérieures.
Pour évaluer systématiquement les concentrations de métaux toxiques (aluminium, mercure, cadmium, plomb) dans la circulation (sang, sérum/plasma) des patients atteints de MA et des témoins.
PubMed, Web of Science, Science Direct, Cochrane Library et China National Knowledge Infrastructure (CNKI) ont lancé une recherche systématique afin d’identifier les études publiées jusqu’au 1er janvier 2017. Des méta-analyses ont été effectuées à l’aide de modèles d’effets aléatoires et la différence moyenne (DMS) normalisée mise en commun a été signalée avec des intervalles de confiance (IC) de 95 %.
Nous avons déterminé 17, 7, 8 et 10 études pour l’aluminium, le mercure, le cadmium et le plomb, respectivement. Les méta-analyses ont révélé des concentrations circulatoires significativement élevées d’aluminium (DMS = 1,08, IC à 95 % : 0,66, 1,50),
de mercure (DMS = 0,55, IC à 95 %, 0,15, 0,95)
et de cadmium (DMS = 0,62, IC à 95 %, 0,12, 1.11),
alors que les niveaux de plomb (DMS = -0,23, IC à 95 % : -0,38, -0,07) chez les patients atteints de MA sont plus faibles que chez les témoins.
Comparativement aux témoins, les niveaux circulatoires d’aluminium, de mercure et de cadmium sont significativement plus élevés, mais les niveaux de plomb ont été réduits chez les patients atteints de MA.
Ces résultats suggèrent qu’un taux d’aluminium élevé, de mercure et de cadmium dans la circulation, en particulier dans le sérum peut jouer un rôle dans la progression de la Maladie d’Alzheimer.
Cariccio VL, Samà A, Bramanti P, Mazzon E. Mercury Involvement in Neuronal Damage and in Neurodegenerative Diseases. Biol Trace Elem Res. 2018 May 18.
Implication du mercure dans les lésions neuronales et les maladies dégénératives.
Les maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson, la sclérose latérale amyotrophique et la sclérose en plaques sont caractérisées par un processus chronique et sélectif de mort cellulaire neuronale. Bien que les causes des maladies neurodégénératives soient encore inconnues, il est maintenant bien établi que d’autres facteurs, comme les facteurs génétiques, endogènes et environnementaux, sont en cause.
Parmi les causes environnementales, l’accumulation de mercure, un métal lourd considéré comme un agent toxique, a été largement étudiée comme un facteur probable impliqué dans l’évolution des maladies neurodégénératives. Le mercure existe sous trois formes principales : le mercure élémentaire, le mercure inorganique et le mercure organique (methyl-mercure et ethyl-mercure)
Les sources de mercure élémentaire peuvent être naturelles (émissions volcaniques) ou anthropiques (centrales électriques alimentés au charbon, combustion de déchets, incinérateurs de déchets dangereux et extraction d’or). De plus, le mercure est encore utilisé comme antiseptique, comme agent de conservation médical et comme fongicide. L’amalgame dentaire émet des vapeurs de mercure.
Les vapeurs de mercure, très volatile et lipophiles, peuvent franchir la barrière hémato-encéphalique et les membranes lipidiques et s’accumuler dans les cellules sous leurs formes inorganiques. De plus, le méthyl-mercure peut traverser les barrières hémato-encéphaliques et placentaires, causant de graves dommages au système nerveux central. Cette étude décrit les effets toxiques du mercure dans les cultures cellulaires, dans les modèles animaux et chez les patients atteints de maladies neurodégénératives.
Des expériences in vitro ont montré que l’exposition au mercure était principalement impliquée dans le stress oxydatif et les processus apoptotiques. De plus, des déficiences motrices et cognitives et des pertes neurales ont été confirmées dans diverses études réalisées sur des animaux. Enfin, des études sur des patients atteints de maladies neurodégénératives ont montré des données diverses sur une éventuelle implication du mercure.
Teixeira FB, de Oliveira ACA, Leão LKR, Fagundes NCF, Fernandes RM, Fernandes LMP, da Silva MCF, Amado LL, Sagica FES, de Oliveira EHC, Crespo-Lopez ME, Maia CSF, Lima RR. Exposure to Inorganic Mercury Causes Oxidative Stress, Cell Death, and Functional Deficits in the Motor Cortex. Front Mol Neurosci. 2018 May 15;11:125.
L’exposition au mercure inorganique cause un stress oxydatif , la mort de cellules et un déficit fonctionnel dans le cortex moteur.
Le mercure est un métal toxique que l’on trouve dans l’environnement sous trois formes différentes - élémentaire, organique et inorganique. Le mercure inorganique a une liposolubilité plus faible, ce qui réduit l’absorption de l’organisme et réduit le passage par la barrière hémato-encéphalique. Pour cette raison, les modèles d’exposition qui utilisent le mercure inorganique chez les rats afin d’évaluer ses effets sur le système nerveux central sont rares, en particulier chez les sujets adultes.
Cette étude visait à déterminer si une exposition chronique à de faibles doses de chlorure de mercure (HgCl2), une forme inorganique de mercure, est capable de favoriser des altérations motrices et neurodégénératives dans le cortex moteur des rats adultes. Quarante animaux ont été exposés à une dose de 0,375 mg/kg/jour pendant 45 jours. Ils ont ensuite été soumis à l’évaluation motrice et euthanasiés pour analyser le cortex moteur.
La mesure du mercure déposé dans le parenchyme cérébral, l’évaluation de l’équilibre oxydatif, la quantification de la cytotoxicité cellulaire et l’apoptose et la densité des neurones matures et des astrocytes du cortex moteur ont été effectuées.
Il a été observé que l’exposition chronique au mercure inorganique a entraîné une diminution de l’équilibre et de la coordination motrice fine, la formation de dépôts de mercure et le stress oxydatif vérifié par l’augmentation de la lipoperoxydation et de la concentration de nitrite et une diminution de la capacité antioxydante totale. De plus, nous avons constaté que ce modèle d’exposition au mercure inorganique causait la mort cellulaire par cytotoxicité et l’induction de l’apoptose avec une diminution du nombre de neurones et d’astrocytes dans le cortex moteur.
Nos résultats montrent que l’exposition au mercure inorganique à de faibles doses, même en dépit de sa faible capacité à franchir les barrières biologiques, est toujours capable d’induire des déficits moteurs, la mort cellulaire par cytotoxicité et apoptose, et le stress oxydatif dans le cortex moteur des rats adultes.
SCLÉROSE LATÉRALE AMYOTROPHIQUE
Ash PEA, Dhawan U, Boudeau S, Lei S, Carlomagno Y, Knobel M, Al Mohanna LFA, Boomhower SR, Newland MC, Sherr DH, Wolozin B. Heavy metal neurotoxicants induce ALS-linked TDP-43 pathology. Toxicol Sci. 2018 Oct 29.
.
Les métaux lourds neurotoxiques provoquent l’accumulation pathologique de la protéine TDP43 liée à Alzheimer.
Les métaux lourds, tels que le plomb, le mercure et le sélénium, ont été liés épidémiologiquement à un risque de Alzheimer , mais un mécanisme moléculaire prouvant la connexion n’a pu etre démontré.
Il a été démontré que les métaux lourds (plomb, mercure et étain) déclenchent l’accumulation de TDP-43 en granules avec la perte et la diffusion de TDP-43.
Le plomb (Pb) et le méthylmercure (MeHg) perturbent l’homéostasie de la TDP-43 dans les neurones, ce qui entraîne une augmentation des niveaux de transcription et de l’activité d’épissement de la TDP-43. L’homéostasie de la TDP-43 est normalement confinée dans une marge étroite et l’activité de suppression-épissage se trouve modifiée positivement ou négativement ce qui s’avère délétère pour les neurones.
Ces changements sont associés à la séparation de phase liquide-liquide de la TDP-43 en corps nucléaires. Nous avons démontré que le plomb facilite directement la séparation de phase du TDP-43 en fonction de la dose in vitro, ce qui pourrait expliquer les moyens par lesquels le traitement au plomb produit des granules nucléaires neuronaux. Les substances toxiques métalliques ont également déclenché l’accumulation de dépots insolubles de TDP-43 dans les cellules cultivées et parmis les souris exposées.
Ces résultats fournissent de nouvelles preuves d’un lien direct entre les métaux lourds, qui sont un risque environnemental couramment cité de la Maladie d’Alzheimer , et des changements moléculaires dans TDP-43, la protéine pathologique primaire qui s’accumule dans la Maladie d’Alzheimer.
MALADIE DES NEURONES MOTEUR
Sánchez-Díaz G, Escobar F, Badland H, Arias-Merino G, Posada de la Paz M, Alonso-Ferreira V. Geographic Analysis of Motor Neuron Disease Mortality and Heavy Metals Released to Rivers in Spain. Int J Environ Res Public Health. 2018 Nov 11;15(11
).
Analyse géographique de la mortalité due aux pathologies des neurones moteurs et les métaux lourds relâchés aux rivières en Espagne
L’étiologie de la maladie du neurone moteur (MNM) est encore inconnue. Cette étude visait à :
(1) analyser la mortalité par MNM à un niveau precis ;
(2) explorer les associations entre MNN et métaux lourds rejetés dans les bassins fluviaux espagnols.
Les décès de MNM ont été extraits du registre national espagnol de mortalité (2007 2016).
Les ratios de mortalité normalisés (RMN) pour le MNM ont été estimés au niveau municipal. Les sites qui ont émis des quantités de métaux lourds supérieures aux seuils réglementaires ont été obtenus à partir de la base de données du Registre européen des rejets et des transferts de polluants (2007 2015). Les risques relatifs pour les municipalités non exposées et exposées (considérant un tronçon de rivière en aval de 20 km) par type de métaux lourds ont été analysés à l’aide d’un modèle logarithmique.
Les RMN étaient beaucoup plus élevés dans les municipalités du centre et du nord. Les RMN étaient 1,14 (1,10 1,17) plus élevés dans les zones exposées aux métaux lourds que dans les zones non exposées : 0,95 (0,92 0,96). En tenant compte des différents métaux, nous avons constaté que les risques de décès de MNM augmentaient dans les zones exposées : 20,9 % plus élevés pour le plomb, 20,0 % pour le zinc, 16,7 % pour
l’arsenic, 15,7 % pour le chrome, 15,4 % pour le cadmium, 12,7 % pour le cuivre et 12,4 % pour le mercure.
mercure et maladies neurodégénératives actualités 2018Cette étude établit des liens entre le risque de décès du MNM et les métaux lourds dans les municipalités exposées. D’autres études sur l’exposition aux métaux lourds sont nécessaires pour améliorer la compréhension du MNM.
L'interdiction d'utiliser du mercure dans les obturations dentaires destinées aux enfants de moins de 15 ans ainsi qu'aux femmes enceintes ou allaitantes entre en vigueur ce 1er juillet 2018. Elle est consécutive de la Convention de Minamata, entrée en vigueur le 16 août 2017, et de sa ratification par l'Union européenne. Les ONG et les élus qui ont permis cette avancée, notamment l’association Non Au Mercure Dentaire et l'eurodéputée EELV Michèle Rivasi, appellent les États européens à mettre cette décision en œuvre sans délai, mais aussi à étendre au plus vite cette interdiction à tous.
L'amalgame dentaire est un matériau encore trop souvent utilisé pour combler les dents cariées, alors qu'il est composé pour moitié de mercure, un toxique extrêmement délétère, en particulier pour le système nerveux et par ses propriétés de perturbateur endocrinien. C'est aussi une substance qui s'accumule dans l'environnement, de sorte que nous le retrouvons ensuite dans notre alimentation (notamment les gros poissons de fin de chaîne alimentaire) comme dans l'air que nous respirons, et qui participe au phénomène d'antibiorésistance.
«Cette interdiction met fin à des décennies de déni, se réjouit Geoffrey Begon, administrateur de Non Au Mercure Dentaire. Trop longtemps, les autorités sanitaires ont essayé de faire croire que le mercure était dangereux en toutes circonstances, sauf dans les amalgames. Désormais, la toxicité du mercure dentaire est clairement reconnue : il faut maintenant en tirer toutes les conséquences, en étendant l'interdiction à toute la population, en prenant en charge les patients et les praticiens intoxiqués et en imposant toutes les précautions nécessaires lors des déposes d'amalgames ».
Les nouvelles règles exigent également que les États membres établissent un plan national avant le 1er juillet 2019 pour réduire l'utilisation des amalgames dentaires. En outre, le règlement impose à la Commission européenne d'évaluer, d'ici à la mi-2020, la possibilité de supprimer complètement l'utilisation des amalgames dentaires.
Au niveau international, la responsable du projet "Zero Mercury Campaign" au Bureau européen de l'environnement, Elena Lymberidi-Settimo, commente : « La décision de l'UE d'interdire les amalgames pour les populations vulnérables reconnaît clairement le danger environnemental du mercure en dentisterie».
L'Américain Charlie Brown, président de l'Alliance mondiale pour la dentisterie sans mercure, se réjouit lui aussi pour notre continent: «La dentisterie du 21ème siècle est une dentisterie sans mercure et les enfants européens ne méritent rien de moins.»
Antoine LECUYER vice Président de l'association NAMD
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SOURCES :
http://www.mercuryconvention.org
http://www.zeromercury.org
http://mercuryconvention.org
CONTACTS :
Non Au Mercure namd.asso@gmail.com
Elena Lymberidi-Settimo, Project Manager 'Zero Mercury Campaign', European Environmental
Bureau, 0032 (0)2 289 1301,elena.lymberidi@eeb.org, www.zeromercury.org
Ian Carey, Communications Manager, European Environmental Bureau, 0032 (0)2 289
1309,ian.carey@eeb.org, www.eeb.org
Charlie Brown, Attorney and President, World Alliance for Mercury-Free Dentistry, +1 202 544 6333,
charlie@toxicteeth.org
Paris, le 14 décembre 2017
Nous soutenons l''appel, lancé par les ONG de la santé et de l'environnement, pour mettre fin à toute utilisation du mercure en dentisterie dans l'Union européenne qui a été fait dans le cadre de la Déclaration de Berlin pour l'élimination de ces amalgames en Europe d'ici 2022, lors du sommet de la société civile qui a eu lieu les 21 et 22 novembre 2017.
Le mercure est actuellement utilisé dans l'amalgame dentaire pour les obturations et il est facilement remplaçable. Le mercure est un toxique dangereux qui peut endommager les systèmes nerveux, rénaux, le système endocrinien, en particulier le système reproducteur et la thyroïde. C’est donc un perturbateur endocrinien puissant.
Étant donné que l'amalgame dentaire contient 50% de mercure, la Convention de Minamata sur le mercure exige que chaque pays participant réduise son utilisation.
En 2017, l'Union européenne a adopté une interdiction des amalgames pour les enfants de moins de 15 ans ainsi que pour les femmes enceintes et allaitantes à partir de juillet 2018. La nouvelle règle exige également que chaque État membre établisse un plan national pour l'élimination progressive des amalgames à base de mercure et demande à la Commission européenne de faire une recommandation pour 2020 sur l'opportunité d'éliminer complètement ces amalgames.
Ce sommet de deux jours a attiré l'attention des sociétés dentaires, des universités, des ONG nationales, européennes et internationales pour l'environnement, la santé et les droits des femmes, ainsi que des parties prenantes et des décideurs européens.
André Picot, Président de l’ATC a déclaré: "La déclaration de Berlin marque le début de la fin de l'amalgame dentaire au mercure, un polluant ancestral du 19ème siècle sans rôle prépondérant dans la dentisterie du 21ème siècle pour les consommateurs de France. "
Stefan Eck, eurodéputé allemand, qui a dirigé l'interdiction partielle des amalgames au mercure à travers le Parlement européen, a salué la déclaration de Berlin: "Il était important de participer à ce sommet de Berlin et je ferai de mon mieux pour travailler avec les sociétés civiles afin d'atteindre l'objectif d'une dentisterie sans amalgame au mercure en Europe."
Charlie Brown de l'Alliance Mondiale pour la Dentisterie Sans Mercure, qui a organisé le sommet, a déclaré: "La Déclaration de Berlin est le pendant des actions de la société civile pour l'Afrique et l'Asie: la Déclaration d'Abuja du 16 octobre 2014 et la Déclaration de Dhaka du 21 janvier 2015
Elena Lymberidi-Settimo du Bureau Européen de l'Environnement (BEE), qui a accueilli la première conférence européenne pour mettre fin aux amalgames à base de mercure il y a dix ans, a déclaré: "La déclaration de Berlin met en évidence une campagne de dix ans du BEE visant à introduire la dentisterie sans mercure sur l'ensemble du continent. Il est temps que les États membres retroussent leurs manches et ouvrent la voie. "
Florian Schulze d'IG Umwelt Zahn Medizin, qui a accueilli le Sommet et lancé une campagne nationale, a déclaré: "L'Allemagne peut mettre fin aux amalgames aux mercure plus tôt, en 2019. L'utilisation de l'amalgame au mercure est maintenant en diminution constante, et les dentistes sont prêts pour le changement. Tout ce que nous devons faire est de faire des changements dans le système d'assurance qui soient équitables pour les dentistes et équitables pour les consommateurs. "
Philippe Vandendaele de Health Care Without Harm-Europe, a déclaré: "Nous avons co-dirigé la campagne pour mettre fin au mercure dans les deux autres dispositifs médicaux, thermomètres et sphygmomanomètres, et maintenant l'Europe doit s'attaquer au problème sur le troisième, l'amalgame dentaire."
Dr Silvia Pleschka de Women Engage for a Common Future (WECF), a déclaré: "La protection consacrée aux enfants, aux femmes enceintes et aux femmes allaitantes doit être étendue à tous les niveaux, dans l'UE et au-delà."
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Pour obtenir la déclaration de Berlin originale, c'est
par là.
Réunis en Trilogue, la Commission, le Parlement et le Conseil européens se sont accordés dans la nuit du 06 au 07 novembre pour
protéger les populations identifiées comme les plus vulnérables contre le mercure dentaire. Ainsi,
à compter du 1er juillet 2018, il deviendra
interdit de poser des amalgames dentaires dans la bouche des
enfants de moins de 15 ans, ainsi que chez
les femmes enceintes et allaitantes [1].
« Le mercure, qui compose 50 % des amalgames dentaires, est un
perturbateur endocrinien et un
neurotoxique extrêmement puissant, explique Marie Grosman, vice-présidente de l'
Alliance mondiale pour une dentisterie sans mercure. C'était une aberration et un scandale que d'utiliser, au XXIe siècle, un dispositif médical exposant des
organismes en développement à un toxique aussi délétère. Cette page sera, heureusement, bientôt tournée. Je regrette en revanche que les instances européennes aient refusé de pousser le raisonnement jusqu'à son terme, comme les invitaient à le faire les députés européens de la commission ENVI qui réclamaient l'interdiction des amalgames pour tous à l'horizon 2022 :
quel bénéfice les autres patients peuvent-ils tirer d'une exposition au mercure ? Les amalgames sont remplaçables chez les jeunes mères et les enfants... pourquoi ne le seraient-ils pas pour tous ? Pourquoi continuer à exposer une partie de la population à ce redoutable toxique ? »
Il revient désormais à chaque État membre de fixer, d'ici à juillet 2019, sa feuille de route pour diminuer l'usage des amalgames ; sur cette base, la Commission européenne proposera une
stratégie d'élimination du mercure dentaire, sur le long terme et
si possible d'ici 2030.
En France, l'Agence du médicament française (ANSM) affirme « sa volonté de
voir réduire de façon importante l'utilisation des amalgames » : elle recommande ainsi de les
réserver « à des situations cliniques particulières pour lesquelles les autres techniques ne peuvent être utilisées ». Dans le même temps, elle assure n'avoir «
pas identifié d'indication de restauration où l'amalgame ne pourrait être remplacé par un autre matériau [2] ». Les autorités françaises ont ainsi soutenu, lors des négociations, les amendements demandant l'interdiction des amalgames dentaires à l'horizon 2022, avec pour exceptions « les cas où c'est la seule solution envisageable pour des raisons de santé [3] ».
Forte de cette volonté,
espérons que la France saura dessiner un scénario clair et rapide de sortie de l'amalgame, qui puisse servir d'exemple à toute l'Europe !
Références