Mercure dentaire et pathologies
L'avis de scientifiques, spécialistes de toxicité mercurielle :
Tout médecin, tout dentiste devrait, devant des patients souffrant de pathologies à étiologie douteuse ou de maladie auto-immune, se demander si le mercure qui s’échappe des amalgames a pu contribuer à leurs symptômes.
Maths Berlin. Rapport officiel suédois sur les risques liés aux matériaux dentaires : Mercury in dental-filling materials – an updated risk analysis in environmental medical terms. An overview of scientific literature published in 1997-2002 and current knowledge, 2003.
Par conséquent, les amalgames, en tant que source majeure d’exposition au mercure pour la population générale, devraient être considérés dans le diagnostic différentiel des patients examinés pour des problèmes neuropsychiatriques ou des pertes de mémoire à court terme.
ME Godfrey et coll. Apolipoprotein E genotyping as a potential biomarker for mercury neurotoxicity. Journal of Alzheimer’s Disease 5 (2003) 189–195
La position officielle des experts de l'Afssaps :
Selon les données scientifiques publiées depuis 1998, les symptômes décrits par certaines personnes comme étant la conséquence de la présence d’amalgames dans leur bouche ne sont pas attribuables au mercure mais reflètent des maladies somatiques non diagnostiquées ou des troubles psychiques, voire psychiatriques.
Expertise officielle de l’Afssaps. Le mercure des amalgames dentaires. Etat des lieux et recommandations, 2005.
Après analyses de leurs données biologiques, les groupes de patients "somatiques" incriminant le mercure dentaire figurent maintenant en bonne place dans des revues de psychiatrie. Leurs profils psychologiques et sociologiques sont parfaitement bien établis.
Michel Goldberg (expert Afssaps matériaux dentaires). Merci au ministère de l’Environnement norvégien ! Le chirurgien-dentiste de France N°1337-1338, février 2008.
L’exposition au mercure dentaire est suspectée d’être à l’origine de nombreuses pathologies ou de contribuer à les aggraver
Une exposition au mercure peut être à l’origine de
pathologies diverses, du fait de ses multiples cibles. Ce
toxique polyvalent et ubiquiste est un
neurotoxique (toxique pour le système nerveux central et périphérique, et pour les organes des sens), un
néphrotoxique (toxique pour les reins), un
reprotoxique (toxique pour le système reproducteur, pour l’embryon et le fœtus), un
perturbateur endocrinien (il perturbe le fonctionnement de glandes endocrines qui sécrètent des hormones), un
immunotoxique (toxique pour le système immunitaire) et un
genotoxique (toxique pour l’ADN et l'ARN).
Le lien entre amalgames et pathologies est donc difficile à établir, en absence de pathologie associée (dans le cas de l’amiante, la corrélation entre ce matériau et les mésothéliomes ne fait aucun doute, en raison de la quasi-spécificité du toxique vis-à-vis de la maladie). Par ailleurs,
la presque totalité de la population est exposée au mercure dentaire : il est difficile de trouver des “témoins” n’ayant pas subi un transfert placentaire du mercure et n’ayant jamais eu d’amalgames. Enfin l
a variabilité génétique, déterminant les capacités de détoxication de chacun, est importante : ainsi des personnes ayant un petit amalgame peuvent être intoxiquées, alors que d’autres en possédant 6 ou 7 ne présentent pas de troubles.
Néanmoins,
de nombreuses études scientifiques permettent de suspecter l’implication du mercure dentaire dans nombre de troubles et de pathologies : maladies neurodégénératives (maladie d’Alzheimer, sclérose en plaques, sclérose latérale amyotrophique, maladie de Parkinson,…),
maladies dites autoimmunes (maladie de Crohn, maladie de Gougerot-Sjögren ou syndrome sec,…),
syndromes dépressifs, syndrome de fatigue chronique, autisme et hyperactivité,… Il est par ailleurs reconnu qu’
une imprégnation cérébrale mercurielle entraîne une de perte de points de QI chez les enfants. La profession dentaire (dentistes et assistantes)
est davantage touchée par certaines maladies ou troubles de santé : dépression et instabilité émotionnelle (on déplore davantage de suicides que dans les autres professions), tumeurs du cerveau (glioblastomes), perturbations neurologiques, problèmes de mémoire, infertilité et fausses couches,…
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Un diagnostic d’intoxication délicat
Diagnostiquer une intoxication mercurielle n’est pas facile. Les concentrations de mercure sanguin et urinaire, intéressantes pour une intoxication aiguë, ne sont pas de bons
indicateurs en cas d’intoxication mercurielle au long terme, à faibles doses : le mercure a alors été piégé à l’intérieur des organes, notamment le cerveau, où il s’accumule durant des décennies. Il est bien sûr impossible la plupart du temps d’obtenir une mesure directe d’imprégnation par une biopsie : il faut donc utiliser soit des chélateurs capables de récupérer une partie du mercure piégé, soit des indicateurs indirects (biomarqueurs).
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Une détoxication souvent longue et difficile
Une fois effectué le diagnostic d’imprégnation mercurielle à l’origine de diverses pathologies, le patient peut engager une détoxication, qui se révèle souvent longue et délicate. Les quelques chélateurs du mercure existants ne sont pas dépourvus de toxicité, et leur prise doit faire l’objet d’un suivi médical attentif. Ces chélateurs ne traversant pas la barrière hématoencéphalique (BHE), ils ne peuvent abaisser l’imprégnation cérébrale. Une nouvelle molécule, traversant la BHE et permettant d’accroître la concentration cellulaire de glutathion, est désormais disponible, mais elle n’a pas encore fait l’objet de publications scientifiques.
Depuis la disparition du Dr Melet qui avait pris en charge la détoxication de nombreux patients,
l’association n’est plus en mesure de conseiller telle ou telle prise en charge ; elle tâchera en revanche de mettre sur son site le plus d’informations scientifiques possibles afin d’
aider dans leurs recherches les personnes intoxiquées. Par ailleurs, l’association encourage ces personnes à
témoigner sur leur errance médicale, leur diagnostic (avec les analyses mettant en évidence leur intoxication), leur éventuel traitement chélateur et ses résultats (améliorations, effets secondaires),… Ces témoignages anonymés seront mis en ligne pour aider les personnes malades dans leurs démarches et pourraient, qui sait, convaincre les médecins et autorités sanitaires de la réalité des nombreuses intoxications aux métaux dentaires.
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Le traitement scandaleux subi par les personnes intoxiquées
L’Afssaps a mis en place depuis 2005 un protocole présenté comme un examen destiné aux personnes « présentant des troubles qu’elles estiment liés à la présence d’amalgames dentaires ». Il s’agit d’orienter toutes les personnes soupçonnant leurs métaux dentaires de contribuer à leur pathologie vers quelques "spécialistes" qui utiliseront des indicateurs d’intoxication totalement inadéquats pour une exposition au long terme à de faibles doses (analyses de sang et d’urine) puis qui conseilleront un suivi psychiatrique, ainsi que l’annonce déjà le rapport de l’Afssaps : « le traitement adéquat des patients présentant ces plaintes liées aux amalgames dentaires relève d’une psychothérapie ou d’un traitement psychiatrique ».
L’association dénonce le traitement scandaleux subi par les personnes intoxiquées : refus d’investigation à visée étiologique, négation de l’intoxication mercurielle et orientation vers la psychiatrie ou des traitements inappropriés. Alors que les conséquences d’une exposition mercurielle sont bien décrites dans des publications scientifiques et que les patients possèdent des analyses prouvant leur intoxication (par exemple test de mobilisation), les malades ne sont pas véritablement diagnostiqués puis soignés : cela peut relever de
non-assistance à personne en danger.
Qui est fou en réalité ? Les malades suspectant leurs amalgames d’être à l’origine de leurs symptômes ? Ou bien
les responsables de ce scandale sanitaire : l’utilisation d’un métal hautement toxique pour des soins dentaires, à l’origine d’une
intoxication iatrogène de grande ampleur ?
Non au mercure dentaire