Divers symptômes pouvant être observés en cas d'intoxication par le mercure dentaire
Le mercure est un
toxique polyvalent et ubiquiste, qui perturbe les systèmes enzymatiques, détruit les membranes cellulaires et altère la structure des chromosomes. La sensibilité individuelle à une exposition mercurielle est par ailleurs très variable (susceptibilité génétique, expliquant notamment les capacités de détoxication).
Les symptômes observés chez les personnes intoxiquées sont donc extrêmement divers.
Une alimentation déséquilibrée ou une exposition à d’autres toxiques peuvent également conduire à beaucoup de ces symptômes. Confirmer le rôle des amalgames, mettre en évidence les toxiques en cause et tester les dépolluants à utiliser nécessite une investigation poussée (recherche du mercure grâce à divers examens de laboratoire et analyse de biomarqueurs d’intoxication).
Une alimentation déséquilibrée ou une exposition à d’autres toxiques peuvent également conduire à beaucoup de ces symptômes. Confirmer le rôle des amalgames, mettre en évidence les toxiques en cause et tester les dépolluants à utiliser nécessite une investigation poussée (recherche du mercure grâce à divers examens de laboratoire et analyse de biomarqueurs d’intoxication).
Une
dépose très précautionneuse des plombages ne supprime pas l’imprégnation mercurielle et ne fait donc pas disparaître ces symptômes sauf dans quelques cas : il faut pour cela utiliser des dépolluants spécifiques, avec un suivi médical. Etant donné que les intoxications provoquées par le mercure dentaire ne sont pas reconnues officiellement en France et sont même systématiquement niées, y compris dans les centres antipoison malgré la fourniture d’analyses prouvant cette intoxication, une prise en charge médicale adaptée est difficile à trouver.
Attention, une dépose non précautionneuse augmente l’imprégnation mercurielle et peut faire apparaître ou aggraver les symptômes.
Liste non exhaustive des principaux symptômes observés chez les personnes intoxiquées au mercure (listés par le Dr Melet) :
- Symptômes locaux : sécheresse de la bouche, inflammation et sensations de brûlure de la bouche et de la langue, aphtes, gingivite, gerçures des lèvres.
- Fatigue : syndrome de fatigue chronique (SFC), épisodes de fatigue inexpliquée, migraines ou céphalées.
- Troubles psychiques (éréthisme mercuriel) : irritabilité inexpliquée, indécision, anxiété, angoisse, nervosité (ongles rongés, etc.), idées fixes, peurs sans raison, cauchemars, diminution de la mémoire et de la concentration, dépression constante ou par épisodes, tendances suicidaires, hyperactivité chez les enfants...
- Troubles de la sensibilité : engourdissements et fourmillements des extrémités, extrémités froides et violacées même en cas de chaleur (acrodynie), gonflement inexpliqué des extrémités.
- Troubles des organes des sens : bruits dans les oreilles, acouphènes, hypersensibilité aux bruits, vertiges, diminution de la sensibilité auditive pour les hautes fréquences, vision de points noirs ou blancs, hypersensibilité à la lumière, perturbation dans la vision des couleurs, diplopie (vision double), restriction du champ visuel, nystagmus (mouvements involontaires des globes oculaires), diminution du goût, intolérance aux odeurs entraînant des nausées...
- Symptômes cutanés : sécheresse de la peau (notamment au niveau de la paume des mains et de la plante des pieds), démangeaisons fréquentes, bleus faciles, rougeur excessive au frottement de la peau, éruptions et boutons inexpliqués, yeux irrités.
- Troubles neurologiques et musculaires : tremblements (tremor), contractions musculaires involontaires (fasciculation des paupières, etc.), tics (visage et ailleurs), crampes, troubles de la coordination, difficultés d’élocution, douleurs des muscles et des os (notamment à la pression), douleurs des articulations, etc.
- Troubles cardiovasculaires et respiratoires : troubles du rythme cardiaque (tachycardie, arythmie,…), pincements ou douleurs cardiaques, hyper ou hypotension, difficultés de respiration, malaise en cas d’élévation du rythme cardiaque, douleurs thoraciques.
- Troubles digestifs : diarrhées, colopathie (ballonnements et gaz intestinaux), constipation, sensations de brûlures du tube digestif, douleurs à l'estomac, nausées, perte d’appétit, prise de poids ou amaigrissement.
- Perturbations du système immunitaire : infections répétées, allergies.
- Troubles hormonaux, perturbations de la reproduction : gonflements des seins, anomalies des règles (aménorrhée…), infertilité, troubles thyroïdiens...
- Autres : excès de salive, excès de transpiration (notamment nocturne), levers fréquents pour uriner la nuit...
Diagnostic et traitement d'une intoxication par les plombages dentaires
Situation du problème
Le mercure est connu depuis longtemps pour son extrême toxicité : maladies professionnelles (hydrargyrisme), intoxications collectives (Minamata en 1954, par l'ingestion de poissons contaminés ; Irak en 1972, par des semences traitées aux pesticides organomercuriels, etc.), intoxications domestiques (thermomètres, etc.), intoxications médicamenteuses (calomel, antiseptiques, etc.), intoxications dans les laboratoires, les salles de travaux pratiques, les hôpitaux, etc.
L'amalgame dentaire, communément appelé « plombage », contient un gramme de mercure (Hg), soit un million de fois plus que la recommandation de l'OMS pour l'eau potable (1 microgramme par litre). Les tests de toxicité (cytotoxicité, mutagenèse, cancérogénèse, tératogénicité), ne sont pas imposés par la loi aux fabricants de matériaux dentaires (amalgames, résines, etc.). L'OMS, section environnement, estime que le mercure dentaire constitue la source majeure de l'exposition humaine au mercure (1991).
Les plombages contiennent de grandes quantités d'autres toxiques potentiels : argent (Ag), étain (Sn, toxique en cas de méthylation), cuivre (Cu) et souvent du palladium en petite quantité (Pd).
Devenir du mercure et des autres métaux des plombages
De très nombreuses études internationales (Vimy, Daunderer, Kiel, Richardson, Tübingen, Laboratoire National de Santé du Luxembourg…) ont montré que le mercure n'est pas stable dans l'amalgame : il est libéré sous forme de vapeurs dans la cavité buccale, sous forme d’ions dans la salive, à travers l'ivoire, par abrasion mécanique, corrosion chimique et électrochimique, et peut être transformé en cation méthylmercure par des bactéries.
Plusieurs voies de pénétration ont été mises en évidence : les poumons qui absorbent les vapeurs à 80%, la muqueuse nasale, le tube digestif qui absorbe environ 90% du mercure méthylé (par des micro-organismes buccaux ou intestinaux) et 10 à 15 % des ions mercuriques, l'ivoire et la pulpe dentaire, puis l'os.
Le mercure s'accumule dans tout l'organisme : foie, reins, cerveau, etc. ; il y a transmission maternelle du mercure au fœtus via le placenta, puis au nourrisson lors de l'allaitement.
Les processus sont les mêmes pour les autres métaux des plombages sauf qu'ils n'émettent pas de vapeurs.
Pathologies liées à l'intoxication par le mercure et les autres métaux
Le relargage du mercure en bouche est complexe, et variable selon les individus (il en est de même des autres métaux). La toxicité du mercure est, de plus, très polyvalente et chacun y réagit suivant ses prédispositions héréditaires, et suivant les facteurs nocifs liés à son mode de vie et à son environnement.
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Présentation de 11 cas cliniques du Dr Melet
Extrait du mémoire universitaire de Marie Grosman : « Le mercure des amalgames dentaires : quels risques pour la santé et l’environnement ? », D.U « Approche de la relation Environnement et santé », Faculté de Médecine de Montpellier
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