14-11-2016
ARCHIVES POUR L'ANNEE 2012 - PARTIE 1
Notre réponse à l'ANSM – Publiée le 07 décembre 2012
M. Thévenet faisait déjà partie de l'Agence du médicament au moment où a été produit le scandaleux rapport de 2005.
Il est désormais chargé d'actualiser ce rapport.
Ce monsieur est injoignable par téléphone. Il n'a daigné répondre (et encore très partiellement) par courriels à nos demandes qu'au terme de longs mois, et après que nous avions mis en branle un certain nombre de services de l'Agence.
Son dernier message, reçu début décembre, exprime fort bien la qualité de la relation qu'entretient l'Agence avec les associations portant une alerte sanitaire:
Bonjour,
Je vous informe que le projet de rapport vous a été adressé en début de semaine par voie postale. Vous devriez le recevoir maintenant rapidement.
Il est attendu un retour pour commentaires pour la fin du mois.
Cordialement,
Nicolas THEVENET.
Ci-dessous, notre réponse à ce courriel.
Monsieur Thévenet,
Permettez-moi de récapituler les étapes d’une année de "coopération" entre l’ANSM et notre association, Non Au Mercure Dentaire (NAMD).
Ce sera bref.
En octobre 2011, M. Ghislain, alors directeur de la DEDIM, nous recevait en annonçant une réactualisation du rapport de 2005, à laquelle NAMD serait associée.
La seule trace de coopération est une bibliographie qu’on nous a donnée à commenter en février 2012.
Pour le reste, malgré nos relances et nos interrogations, nous n’avons rien pu savoir du déroulement de cette nouvelle expertise.
Notre insistance à tenter de vous joindre, fin octobre, a tout de même débouché sur un courriel de votre part, daté du 30 octobre, dans lequel vous indiquiez :
1) qu’un travail avait été réalisé, non par des experts, mais par des fonctionnaires (ce qui nous apparaît comme une pratique tout à fait originale et, à vrai dire, assez scabreuse), après audition d’ « experts externes » et de fabricants d’amalgames ;
2) que le rapport ne serait rendu public qu’après l’aval du Scenihr en février 2013 ;
3) que le pré-rapport nous parviendrait dans le courant du mois de novembre.
Il aura fallu de nouvelles insistances pour que vous consentiez à nous envoyer, début décembre, une version papier (que, du reste, la Poste ne nous a pas encore livrée) de ce pré-rapport, en nous demandant d’en rédiger le commentaire avant la fin du mois.
Estimeriez-vous qu’une poignée de bénévoles disséminés à travers la France soient en capacité de donner, en quinze jours, un commentaire rigoureux d’un texte que l’ANSM aura mis plus d’une année à produire ?
C’est bien mal juger des performances de l’Agence à laquelle vous appartenez : nous vous laissons la responsabilité de cette opinion.
Auriez-vous au moins l’obligeance de nous envoyer ce travail dans une version électronique, afin que la gageure soit tenable, ou le délai que vous nous avez indiqué n’est-il qu’une simple plaisanterie ?
Nous vous remercions de lever ce dernier doute, qui jette un énième discrédit sur la volonté de l’ANSM de faire preuve de transparence et de coopération avec la société civile.
Respectueusement,
Geoffrey Begon
Fin de la Grève de la faim de l'Association E3M – Article du 07 décembre 2012
Entamée le 26 novembre, la grève de la faim a cessé le 19 décembre après qu'E3M a obtenu gain de cause sur l'une de ses revendications : le financement de la poursuite des travaux menés par le Pr Gherardi et son équipe sur la toxicité des sels d'aluminium contenus dans les vaccins.
E3M demandait également le retour sur le marché de vaccins DTP sans aluminium : si ce point n'a pas encore été obtenu, on voit que le rapport de force s'est substantiellement modifié.
Nous adressons nos plus vives félicitations à E3M : grâce à la ténacité de ses membres,
l'ANSM se voit enfin contrainte de faire son métier - assurer la surveillance sanitaire des produits de santé. La France devient ainsi un pays précurseur sur la problématique des adjuvants vaccinaux.
Nous tenons à signifier notre gratitude à l'association E3M pour cette avancée considérable qui servira, espérons-nous, à préserver la santé de nos enfants.
Une grève de la faim contre les adjuvants aluminiques dans les vaccins – Article du 14 novembre 2012
L'association l'
E3M (pour "Association d'Entraide aux Malades de Myofasciite à Macrophages") avait organisé une conférence de presse le 12 novembre dernier afin d'alerter contre les risques sanitaires liés à l'aluminium des vaccins.
Une équipe de chercheurs Français menée par le professeur Gherardi, à la pointe de la recherche internationale sur cette question, a en effet montré que les sels d'aluminium (contenus dans tous les vaccins de base inoculés aux enfants et dans les vaccins contre les hépatites A et B) peuvent rester dans l'organisme et, pour partie, migrer dans le cerveau d'où ils ne sortiront pas, et dans lequel ils exerceront leur action neurotoxique.
Or l'agence du médicament (ANSM) refuse de financer la poursuite de ces recherches, renonçant une fois de plus à sa mission qui est en principe, rappelons-le, de veiller à la sûreté des produits de santé.
François Hollande et Marisol Touraine, qui s'étaient pourtant engagés durant la campagne présidentielle, sont maintenant devenus sourds aux deux demandes d'E3M : la poursuite de la recherche et la mise sur le marché de vaccins aux adjuvants non-toxiques.
E3M a donc décidé d'engager, le 26 novembre dernier, une
grève de la faim qui semble le dernier recours pour se faire entendre.
Non Au Mercure Dentaire s'associe à d'autres associations de malades, dans le cadre du RES, pour dénoncer une
situation inacceptable.
Le Sénat délibère sur les lanceurs d'alertes – Article du 19 octobre 2012
Depuis le 15 octobre, le Sénat est appelé à délibérer sur la création d'une
Haute Autorité de l’Expertise scientifique et de l’Alerte en matière de santé et d’environnement (Haea) dont les fonctions seraient de défendre les lanceurs d'alerte, d'assurer l'expertise de l'alerte, et définir les règles de l'expertise.
Toute l'histoire de notre association démontre la nécessité de mettre en place de nouvelles règles.
Il faut protéger les lanceurs d'alertes pour assurer l'existence même de l'alerte et empêcher que la carrière et la vie même de ceux qui, par probité, humanité et vigilance, dénoncent les dangers d'une substance, d'un dispositif, d'une technique, soient directement menacées.
Il est non moins essentiel d'encadrer l'expertise, afin de s'assurer qu'elle soit contradictoire, transparente, dénuée de conflits d'intérêts et qu'elle intègre la société civile.
Trop de dysfonctionnements des agences sanitaires, en France comme en Europe, ont mis en évidence un problème systémique que les comités de déontologie au sein de chaque agence s'avèrent incapables de régler.
Pour faire le point sur cette problématique, pour nous centrale, nous vous invitons à lire l'
interview d'André Cicolella dans le magazine Terra Eco. M. Cicolella, lui-même lanceur d'alerte, est aujourd'hui le porte-parole du
Réseau Environnement Santé, dont fait partie NAMD.
Vous pouvez également visionner le
magazine de la santé du mardi 16 octobre. Le sujet commence à la 13e minute environ. Jacques Testard, président d'honneur de la fondation
Sciences Citoyennes, y rend
hommage au Docteur Melet : "Il y a [un lanceur d'alerte] dont on ne parle jamais [...] : c'est un des premiers et qui a donné le plus de sa personne, c'est Jean-Jacques Melet, qui était un médecin qui s'est battu contre les amalgames dentaires au plomb [sic] et au mercure, qui s'est fait virer de l'Ordre des médecins, qui a eu les pires ennuis, des procès, et il s'est suicidé finalement."
Contribution de NAMD au SCENIHR – Publiée le 09 octobre 2012
Dans le cadre de la révision de la stratégie communautaire sur le mercure, dans la suite du rapport BIOIS qui appelle à l'interdiction du mercure dentaire en Europe, la commission européenne a saisi le
Comité Scientifique chargé des Risques Sanitaires Émergents ou Nouvellement Identifiés (SCENIHR, selon les initiales anglaises) en lui demandant de répondre notamment aux questions suivantes :
- 1- De nouvelles évidences scientifiques justifient-elles le retrait des amalgames dentaires du point de vue de la santé publique ?
- 2- L'usage de l'amalgame est-il sûr pour les patients et les professionnels de la dentisterie ? Y a-t-il des populations particulièrement à risques (enfants et femmes enceintes) ? Peut-on recommander certaines pratiques pour réduire l'exposition des patients et des professionnels à l'amalgame dentaire ?
- 3- y a-t-il de nouvelles évidences scientifiques concernant la sûreté et les performances des matériaux alternatifs ?
L'avis du SCEHIHR est attendu pour février 2013.
Marie Grosman, notre conseillère scientifique, a demandé à rejoindre le comité d'experts : sa présence assurerait à l'expertise le caractère contradictoire que les citoyens sont en droit d'attendre et qu'on n'a jamais vu pourtant sur le problème de l'amalgame dentaire, en France comme en Europe.
D'ores et déjà, nous avons apporté notre
contribution, dont la ligne directrice est simple : la toxicité du mercure dentaire est largement établie par la science, mais l'Europe ne voudra jamais admettre qu'elle ait pu exposer la santé de la population à un tel risque. Aussi nous a-t-il paru inutile d'épuiser notre temps et notre énergie, comme l'avaient fait tant d'experts de bonne volonté lors du précédent rapport du SCENIHR, pour un travail qui nous paraît écrit d'avance.
Compte rendu de notre rencontre au ministère de la Santé – Article du 04 octobre 2012
Une délégation représentant
Non Au Mercure Dentaire (NAMD) et les fédérations d’associations dont nous faisons partie – l’
Alliance mondiale pour une dentisterie sans mercure (
Alliance) ainsi que le
Réseau Environnement Santé (RES) – était invitée au ministère de la santé mardi 2 octobre par M.
Frédérik Staikowski, directeur de l’unité « Alerte et Réponses », afin de faire entendre son point de vue sur la problématique des amalgames dentaires.
Notre groupe était composé de :
– Mme
Marie Grosman, agrégée de Sciences de la Vie et de la Terre, spécialiste de santé publique, vice-présidente pour la région Europe de l’Alliance et conseillère scientifique de NAMD ;
– M.
Geoffrey Begon, ancien intoxiqué au mercure dentaire, Délégué Général de NAMD ;
– M.
Jean-Marie Bousquet, dentiste intoxiqué au mercure, adhérent de NAMD ;
– M.
D. (qui préfère garder l’anonymat par crainte de représailles de l’Ordre des dentistes), dentiste formé par un toxicologue et pratiquant en conséquence la dépose des amalgames dentaires selon un protocole précautionneux, adhérent de NAMD.
Mme
Grosman a fait valoir de manière très convaincante l’assise scientifique sur laquelle repose notre association. Elle a retracé la chronologie et les engagements politiques visant une réduction du mercure aux niveaux international, européen et national, en rappelant l’importance relative considérable de la pollution française. Elle a ensuite exposé les risques sanitaires et environnementaux liés au mercure dentaire, puis soulevé les problèmes de collusion entre les fabricants d’amalgames et les instances dentaires, avec les conflits d’intérêts pesant sur les expertises officielles et la désinformation entretenue par l’Ordre, les syndicats et les associations dentaires. Elle a insisté sur son désir d’un débat contradictoire où elle serait opposée à des représentants des instances dentaires, déplorant que ceux-ci fuient systématiquement le débat. Elle a enfin mis en avant l’existence d’alternatives immédiatement disponibles et abordables, sans risques pour la santé et l’environnement.
M.
D. a précisé qu’on ne pouvait pas simplement substituer un produit à un autre : il faut désormais que la France organise les soins dentaires en mettant réellement l’accent sur la prophylaxie, comme font les pays modernes.
M.
Bousquet a relaté son expérience : l’errance médicale coûteuse où il est plongé, et l’impossibilité dans laquelle il se trouve de faire admettre l’origine mercurielle de sa maladie neurologique, à la fois par l’Ordre, les syndicats dentaires et les médecins. Ce fut l’occasion de rappeler les risques pour les professionnels, et le fait que l’hydrargyrisme a pourtant été la seconde maladie professionnelle reconnue… dès 1919 !
M.
Staikowski a fait preuve d’une qualité d’écoute dont nous nous félicitons. Lui-même a souhaité que notre exposé s’inscrive dans une problématique de « santé environnementale », plutôt que santé
ou environnement, déplorant une compartimentation, au sein même des institutions, qui ne fait pas sens.
Malheureusement, il n’a pu nous renseigner ni sur le calendrier ni sur la position que défendra l’Europe sur le mercure dentaire en janvier prochain, lors de l’INC5.
Cependant il n’a rien objecté à aucun de nos arguments. Il a admis que les agences sanitaires françaises devaient encore significativement progresser pour fonctionner de manière transparente et donner place à la société civile. Il a offert de nous communiquer la liste des experts travaillant actuellement sur le sujet des amalgames et de leurs alternatives.
Lui-même ne doute pas de l’existence de matériaux alternatifs.
Il a enfin salué notre degré d’expertise sur ce dossier.
Mais surtout,
il nous a confirmé que la position française était irrévocable : la France consent bel et bien à abandonner l’amalgame. C’est un camouflet cuisant pour l’Ordre National des Chirurgiens Dentistes (ONCD) et l’Association Dentaire Française (ADF) qui s’étaient résolument gardés de répercuter la nouvelle position française auprès de la profession, comme si ce sujet ne l’intéressait pas, ou bien considérant qu’ils étaient encore en position d’infléchir à leur gré la volonté la position du gouvernement. Leur dernière manœuvre en ce sens, qui s’était traduite par une lettre ouverte à Marisol Touraine dans laquelle ils demandaient à la ministre de s’opposer « à toute mesure visant à interdire ou limiter l’utilisation de l’amalgame dentaire », dans l’ignorance délibérée et le mépris le plus total du dernier avis du ministère, se solde par un échec qui marque à l’évidence une révolution : l’époque de la grande complaisance du ministère de la santé envers les instances dentaires semble tout à fait révolue.
Nous sommes donc rassurés sur ce point capital : nous venons de changer d’ère, même si tous les problèmes techniques ne sont pas réglés.
Nous prendrons au plus vite contact avec le directeur de la Direction Générale de la Santé (DGS) et la Sous-direction de la prévention des risques liés à l’environnement et à l’alimentation pour leur demander à être entendus et devenir parties prenantes dans l’élaboration du processus qui devra accompagner la fin de l’amalgame et l’essor des alternatives.
Assemblée Générale – Article du 28 septembre 2012
L'assemblée générale de
Non Au Mercure Dentaire s'est tenue le samedi 22 septembre à Lyon, suivie de la première réunion du conseil d'administration et de l'élection du nouveau bureau.
Ce fut l'occasion de revenir sur une année remarquablement chargée, au cours de laquelle les rapports de force ont été profondément redessinés, comme en témoigne notre
rapport moral.
Les grandes orientations stratégiques pour l'année à venir ont été décidées : il s'agira avant tout de réunir et de mobiliser autour de nous des biologistes, des toxicologues, des médecins, des dentistes, des assitant-e-s dentaires prêts à s'engager et à assurer une prise en charge des malades. La constitution de ce pôle de scientifiques et de praticiens permettra d'élargir notre champ d'action pour répondre aux attentes et aux espoirs légitimes de nos adhérents.
La récente lettre-pétition initiée par des dentistes pour demander l'interdiction des amalgames augure d'une ère nouvelle.
Notre confiance en l'avenir est d'autant plus grande que notre nouveau bureau, non seulement témoigne du dynamisme de notre association, mais surtout confère, par l'ensemble des compétences qu'il réunit, une solidité confortable.
Il est désormais ainsi composé :
- André LEFRANC, président
- Héloïse BUTTIN, trésorière
- Gilou LERAUD, secrétaire
- Laurette CASAL, secrétaire adjointe, chargée des relations avec les Electrosensibles
- Marie GROSMAN, conseillère scientifique
- Edith BON, conseillère juridique
- Sandrine GAUMER AGUILLON, conseillère communication
- Geoffrey BEGON, délégué général
Nous remercions les adhérents qui ont témoigné de l'importance qu'ils accordent à notre association par leur présence ou par les documents qu'ils nous ont transmis au préalable.
Halte aux dispositifs médicaux toxiques ! – Article du 17 août 2012
Les amalgames dentaires appartiennent à la catégorie des "dispositifs médicaux" : à ce titre, ils sont sous la responsabilité du ministère de la santé (ce qui a constitué un frein important jusqu'ici dans les négociations internationales sur le mercure, qui portent sur la problématique environnementale) et sont régis par une réglementation européenne dont le récent scandale des prothèses PIP a mis en valeur les incroyables insuffisances. Aussi la Commission européenne a-t-elle adopté en juin une résolution visant à améliorer ce qui est aujourd'hui un
no man's land réglementaire. De surcroît, le Sénat a publié en juillet un rapport qui désigne les "dispositifs médicaux" comme "les grands oubliés de la politique de santé".
Qu'est-ce qu'un dispositif médical (DM) ?
Selon la directive européenne qui le définit, un DM est un "instrument, appareil, équipement ou encore un logiciel destiné, par son fabricant, à être utilisé chez l’homme à des fins, notamment, de diagnostic, de prévention, de contrôle, de traitement, d’atténuation d’une maladie ou d’une blessure." Il s'agit donc d'un ensemble extrêmement hétéroclite, qui comprend aussi bien les pansements, les lits médicaux, l'appareillage destiné à la radiothérapie, les poches à perfusion ou les fauteuils roulants que des technologies très invasives (une sonde, une pompe à insuline, une prothèse, un amalgame dentaire,
etc.). Ce domaine est en évolution extrêmement rapide, et la réglementation a été principalement pensée pour ne pas freiner l'innovation. [1]
Les DM sont soumis à des règles extrêmement différentes des médicaments, pour lesquels des "autorisations de mise sur le marché" (AMM) sont délivrées par des autorités nationales compétentes au terme d'un certain nombre d'épreuves.
Pour les DM, la réglementation est relativement récente : le marquage CE n'est obligatoire que depuis les années 90. Ce sont les fabricants qui sont responsables de la mise sur le marché ; les autorités sanitaires interviennent simplement "de manière complémentaire". Les fabricants peuvent donc choisir un certificateur parmi les 70 organismes dits "notifiés" européens. Le certificat est délivré pour 5 ans. « Durant cette période le fabricant doit mettre en place un système de surveillance postcommercialisation. […] le fabricant est également tenu de signaler les incidents ou risques d'incidents graves à l'autorité compétente du pays concerné. » [2]
En quoi le système de commercialisation et de surveillance des DM est-il globalement défaillant ?
Il y a trois ans, M. Jean-Claude Ghislain, Directeur de la Direction de l'évaluation des dispositifs médicaux (Dedim) pouvait écrire : « Le marquage CE demeure encore mal compris et victime d'un défaut de confiance tant de la part des utilisateurs que des institutions. Dix années après la généralisation du marquage CE, celui-ci ayant été confirmé par l'ensemble des autorités compétentes comme globalement adapté pour la régulation du secteur, ce constat paraît injustifié. » [3] L'inanité de ce propos a explosé avec l'affaire PIP ; l'opinion, les médias, les politiques s'étonnent désormais qu'on ait pu faire prospérer quasiment sans contrainte les fabricants, au péril des patients.
S'il y a bien quelques règles du jeu à respecter, il faut tout de même concevoir que le fabricant peut choisir lui-même l'organisme qui validera son produit ; et s'il essuie un refus auprès de l'un, il peut se tourner vers un autre qui l'acceptera.
En second lieu, le dossier clinique ne doit être systématiquement documenté que depuis 2010 : « Cependant, il faut souligner que tout nouveau DM ne fera pas l'objet d'un essai clinique avant sa mise sur le marché, ce qui serait impossible vu la rapidité d'évolution incrémentale, source de progrès qu'il faut sauvegarder. » [3] Ainsi, « alors que, dans l'industrie du médicament, la découverte d'une nouvelle molécule est synonyme de redémarrage complet du processus de connaissance et de développement clinique, dans l'industrie du DM, les industriels capitalisent sur l'expérience acquise en matière d'évaluation, tant pour la mise à niveau de cette évaluation que pour la prise en compte des risques. » [4]
Enfin, pour un produit comme l'amalgame dentaire, qui a "montré ses qualités" bien avant l'existence de règles, les épreuves sont réduites au minimum: un test de corrosion en salive artificielle a suffi à obtenir le marquage CE. Le fait qu'il contienne des composants extrêmement toxiques et qu'il soit implanté ne constitue pas un barrage selon cette réglementation.
La Résolution du parlement européen
Le Parlement Européen a adopté le 14 juin une
résolution qui invite à...
- renforcer la coopération entre la Commission et les États membres "au sein du cadre juridique existant, notamment dans les domaines de la surveillance, de la vigilance et de l'inspection du marché, et de durcir les contrôles, afin de mieux garantir la sécurité des patients, en particulier de ceux exposés à des dispositifs médicaux à haut risque"
- " élaborer un cadre juridique approprié afin de garantir la sûreté [...] de la technologie médicale en général"
- "améliorer le fonctionnement du système de vigilance applicable aux dispositifs médicaux, par exemple en facilitant et en encourageant activement les patients, les associations de patients, les groupes de patients et les professionnels de la santé à signaler, aux autorités compétentes, tous les incidents et les effets nocifs, en faisant en sorte qu'ils ne soient pas découragés par des démarches administratives trop lourdes"
- "opter pour un système d'autorisation avant mise sur le marché pour certaines catégories de dispositifs médicaux, y compris, au moins, les dispositifs médicaux appartenant aux classes IIb et III; [RAPPEL : classe IIb = potentiel élevé de risque = par exemple, dispositifs pour contraception et appareils médicaux de surveillance cœur et respiration ; classe III = potentiel très sérieux de risque = dispositifs invasifs à long terme]
- "exiger des évaluations toxicologiques appropriées de tous les dispositifs médicaux et de proposer l'élimination graduelle de l'utilisation des substances qui sont carcinogènes, mutagéniques ou toxiques pour la reproduction (catégorie 1A ou 1B), à moins que des substances de remplacement ne soient pas disponibles"
Il faut donc lire en creux que la sécurité des patients n'est pas garantie, que le cadre juridique est inapproprié, que les patients et les associations sont entravées dans leurs tentatives pour assurer la matériovigilance (ce dont nous pouvons chaque jour témoigner) et que l'on peut introduire à cette heure n'importe quelle substance toxique dans le corps d'un patient.
Le rapport du Sénat
Le Sénat a publié le 10 juillet dernier un
rapport concernant notamment les dispositifs médicaux, lequel recoupe les observations de la résolution du parlement européen. Il dénonce en effet "les graves dangers qui découlent des modalités d'application de la réglementation européenne : le marquage CE ne peut plus dépendre du bon vouloir des fabricants, avec la passivité des organismes notifiés. Ce qui devait rester l'exception - l'assimilation « dûment justifiée » à un produit existant - est devenue la règle. Il est urgent d'inverser cette logique car
la volonté de promouvoir l'innovation thérapeutique [...] ne doit pas faire oublier le but premier de tout dispositif médical : améliorer l'état de santé du patient." Le rapport note encore que "les défaillances des mécanismes d'alerte sont flagrantes" et que "l'accès à une information simple et exhaustive reste à obtenir".
Ces constats conduisent aux principales recommandations suivantes :
- "Mettre au point un cahier des charges commun à tous les organismes notifiés"
- "Multiplier les contrôles inopinés chez les fabricants" et inspecter les organismes notifiés
- "Rendre publics les flux financiers et les liens d'intérêts entre fabricants de dispositifs médicaux et bénéficiaires de ces avantages"
- "Interdire l'ensemble des CMR [cancérigènes, mutagènes, reprotoxiques] de catégorie 2 dans les dispositifs médicaux destinés aux nourrissons, jeunes enfants et femmes enceintes"
- "simplifier la procédure de signalement des incidents de matériovigilance" et "mieux associer les déclarants aux suites données aux déclarations de matériovigilance"
- Limiter « l'effet domino » en définissant plus précisément l'équivalence pouvant être acceptée entre deux dispositifs médicaux pour satisfaire à l'obligation d'évaluation clinique
- Imposer que le dispositif médical auquel un nouveau produit est présenté comme équivalent ait lui-même fait l'objet d'investigations cliniques
Nous demandons au ministère de la Santé de suivre les recommandations du Parlement européen et du Sénat français, et d'interdire en conséquence, dans les plus brefs délais, les amalgames dentaires, qui contiennent du mercure, une substance classée CMR2, et pour lesquels les matériaux alternatifs sont disponibles.
[1] « Le principal point fort de cette réglementation est certainement qu'elle est favorable à l'innovation. » A. Audry, J.-Cl. Ghislain, Le Dispositif Médical, Que sais-je, PUF, 2009, p. 35. M. Ghislain est le directeur de la Direction de l'Evaluation des Dispositifs Médicaux (DEDIM) à l'Afssaps-ANSM. Le rapport de 2005 sur les amalgames dentaires a été publié sous sa responsabilité ; de même est-il responsable de l'actualisation qui est censée avoir publié ses résultats début 2012.
[2]
Op.cit, p. 27.
[3]
Op. cit.
[4]
Op. cit., pp. 33-34.
[5]
Op. cit., p 55.
Rétrospective sur un scandale sanitaire majeur – Article du 12 juillet 2012
INTRODUCTION
L'amalgame dentaire est un matériau d'obturation composé pour moitié de poudre métallique (argent, étain et cuivre principalement) et pour autre moitié de mercure, une substance hautement toxique dont tous les pays du monde ont convenu de réduire sensiblement les rejets : tel sera l'objet de la
Convention de Minamata, attendue pour 2013, élaborée par le Comité Intergouvernemental de Négociation sur le mercure.
Longtemps, la France est apparue comme un facteur bloquant en Europe et dans le Monde sur la question des amalgames. Selon les
dernières données disponibles, la consommation d'amalgames en France représente près du tiers de la demande Européenne. Nous sommes donc, de très loin, les premiers consommateurs de mercure dentaire. Sur le plan politique, la France avait été le seul pays d'Europe
à s'opposer officiellement en 2010 à l'interdiction des amalgames.
C’est à cette aune qu'il faut mesurer le
repositionnement qui honore le nouveau gouvernement, et que les instances dentaires se sont empressées de ne pas relayer auprès des praticiens, ou bien, quand elles ont dû le faire, de
minimiser. Il s'agit pourtant d'une spectaculaire volte-face : « compte tenu des préoccupations environnementales et des questions émergentes relatives aux conséquences de la multi-exposition et aux effets des faibles doses, […] les autorités françaises ne s’opposent pas à une suppression des amalgames au mercure dans le traitement de la maladie carieuse. »
Reste à expliquer comment la France a pu, si longtemps, faire figure d'exception. La collusion entre les instances dentaires et les fabricants d'amalgames est établie à l'échelle du monde ; mais en France les institutions, loin de résister aux industriels, leur ont jusqu'alors offert d'appréciables relais, de sorte que l'État préférait piétiner ses engagements environnementaux et continuer d'empoisonner la population, en dépit des données scientifiques disponibles, plutôt que de toucher à l'amalgame. Il faudra maintenant tirer les leçons de ce scandale par une nouvelle réglementation des Dispositifs Médicaux, par une refonte réelle de l'Agence sanitaire qui en porte la responsabilité ainsi qu'en prononçant l'interdiction du mercure dentaire dès que possible.
La collusion entre les instances dentaires et les fabricants d'amalgames
Une technologie prétendument irremplaçable
L’amalgame a commencé d'être employé au milieu du XIXème siècle : la Fédération des dentistes outre-atlantique radiait alors ceux qui se livraient à l'acte, tenu pour « criminel », de placer du mercure dans la bouche des patients. Les « fautifs » se réunirent pour former l’
Association Dentaire Américaine (ADA), qui devint l’acteur principal du lobbying des fabricants d’amalgames, dès lors que le marché de la carie en pleine expansion eût assoupi les scrupules.
Même s'il accuse un certain recul, l'amalgame continue de résister à ses détracteurs à la fois car ses qualités (facilité de manipulation, bonne résistance mécanique, faible coût à l'achat, propriétés bactéricides) lui valent la sympathie des praticiens, et du fait que l'industrie et les instances dentaires s'emploient conjointement à la « fabrique du doute » quant à sa toxicité.
Au niveau international
(Pour plus de détails sur les éléments énoncés dans ce paragraphe et le suivant, veuillez vous reporter au précieux
rapport d'Ulf Bentsson sur les conflits d'intérêts.)
La
Fédération Dentaire Internationale (FDI), qui regroupe l'essentiel des associations dentaires à travers le monde, est dans la dépendance financière de ses partenaires commerciaux (parmi lesquels il faut compter les fabricants d'amalgames) pour mener à bien ses missions ; en échange elle est en capacité de leur faire bénéficier de ses nombreux canaux de communication au sein des gouvernements et des agences gouvernementales.
Ensemble, ils ont formé en 2009 le groupe de travail sur l’amalgame dentaire (DATT), dont l'objectif est d'éviter l’interdiction totale des amalgames, perçu comme une interdiction des « activités commerciales » dont les menacent le PNUE. Ainsi la FDI se fait-elle le porte-voix des fabricants d'amalgames dans les sessions du Comité Intergouvernemental de Négociation sur le mercure.
Dans l'Union Européenne
En 2008, le SCENIHR publiait un rapport, rédigé par quatre dentistes et quatre experts « maison », sur la toxicité de l'amalgame. Le mercure dentaire se trouva tout à fait blanchi. Le président du groupe dirige la société
Morgan & Masterson, qui fournit des services pour l'industrie des dispositifs médicaux, et dont le site présente le rapport du Scenihr comme une réussite de la firme.
Une réalité incontournable
Mais les jeux d'influence ont fini par rencontrer leurs limites avec l'extraordinaire émulation des ONG qui ont permis, ces derniers mois, l'émergence d'un florilège de rapports accablant l'amalgame.
Ainsi, malgré une
tentative de détournement par le Dr Petersen, le
dernier rapport de l'OMS reconnaît que
des problèmes généraux de santé sont associés à l'amalgame et appelle à passer aux alternatives.
Sur le plan environnemental, il devient évident avec le
rapport de BIOIS qu'il n'y a en fait
aucune autre voie que l'abandon de l'amalgame pour abaisser l'exposition de la population au mercure. Le même rapport fait également valoir que
les alternatives sans mercure sont disponibles et de qualité au moins équivalente aux amalgames.
Même d'un point de vue économique, l'amalgame s'avère
le plus onéreux des matériaux d'obturation dès qu'on tient compte des coûts liés à la dépollution et aux conséquences sanitaires.
En France, un scandale sanitaire toujours et partout étouffé
Haute-pression sur le lanceur d'alerte
Dans les années 1990, le médecin épidémiologiste Jean-Jacques Melet met en accusation les amalgames, et constate qu'on peut soigner de nombreux troubles en évacuant les métaux traces toxiques qui encombrent le corps par des « chélations ». Le Conseil Départemental de l’Ordre des Médecins l'attaque alors pour « charlatanisme, médecine foraine, ordonnances non conformes et méthodes dangereuses non éprouvées ». Le Dr Melet est condamné à un an d’interdiction, que l'Ordre National commuera en 15 jours d'interdiction, sans justification puisque tous les chefs d’accusation auront été annulés. Cette condamnation le poursuivra, avec son cortège de calomnies et d'humiliations. Il se donnera la mort le 31 août 2005.
Le rapport du Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France (CSHPF) (1997-1998)
Le Dr Melet a cependant semé le doute. En 1996, la France se dote d’une Commission de matériovigilance. Bientôt se constitue un groupe de travail sur l’amalgame au sein du CSHPF, qui rend son avis en mai 98. Même si l'amalgame n'est pas explicitement désavoué, les recommandations d'emploi sont telles qu'on ne peut les prendre au sérieux sans renoncer à ce matériau.
L'un des experts, convaincu de la toxicité des amalgames, a expliqué pourquoi le Conseil ne s'était pas directement prononcé pour une interdiction : « A mon avis, interdire aujourd’hui, on provoquerait une hystérie nationale, et nous avons bien pris conscience de cet effet-là. »
Les recommandations ne recevront aucune publicité et ne seront pas prises en compte par les dentistes. Pire : un second rapport, commis par l'Afssaps, viendra effacer les avancées de celui-ci.
Le rapport de l'Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé (Afssaps) (2003-2005)
Au mépris de la réglementation, l'Afssaps a commencé par ne pas n'enregistrer, pendant deux ans, la centaine de signalements d'incidents qui lui parvenaient. Finalement se met en place un groupe de travail (2003–2005), tout à fait partial et incompétent sur la problématique du mercure dentaire, qui conclura que les amalgames ne présentent pas de risques pour la santé, en dehors d’exceptionnels problèmes d’allergie.
L'art de conduire des études biaisées
L'immense majorité des publications scientifiques qui s'intéressent à l'intoxication chronique démontrent la toxicité du mercure même à très faible dose. Pour éluder de problème, les études officielles sur l'amalgame empruntent un certain nombre de biais méthodologiques. On relèvera notamment :
1) Un champ d'étude arbitrairement restreint : on se focalise sur les articles qui traitent de l'effet du mercure dentaire sur le patient àl'exclusion de tout autre paramètre. On écarte donc les publications qui traitent de la toxicité du mercure à faible dose ; celles qui s'intéressent à l'interaction entre l'amalgame et son environnement (autres métaux dentaires, téléphone portable, chewing-gum, blanchiment des dents, etc.) ; celles qui observent la synergie entre le mercure et d'autres toxiques ; celles qui s'intéressent aux effets du mercure sur la profession dentaire ; celles enfin qui considèrent l'impact sanitaire du mercure dentaire relargué dans l'environnement.
2) Une bibliographie sélective : on décrète que les publications dérangeantes ont un faible niveau de preuve, en leur préférant les articles publiés dans des revues dentaires, lesquels commettent justement des erreurs méthodologiques grossières, puisqu'ils ignorent les facteurs de susceptibilité génétique et qu'ils s'appuyent sur des tests non pertinents.
3) Des recommandations et les conclusions ne tenant aucun compte des éléments dérangeants qui affleurent dans le corps de l'étude – travers commun, du reste, à de nombreuses études officielles sur des sujets « dérangeants ».
En même temps qu'il entend démontrer que l'amalgame n'est pas toxique, le rapport instaure un réseau chargé d'évaluer les éventuels effets toxiques de l'amalgame. L'inconsistance méthodologique du protocole est invraisemblable. Les analyses, qui reposent sur des marqueurs non pertinents, confèrent un faux-semblant de scientificité à une démarche strictement tautologique : si un patient impute ses troubles du comportement à des amalgames, alors soumettez-le à des tests qui indiqueront qu’il a bien des troubles du comportement à la cause desquels il impute ses amalgames. Le rapport indique ce qu’il faut conclure de ces prémisses : le cas du patient relève de la psychiatrie et non du mercure dentaire.
Ce protocole conduira à des cas de maltraitance pour lesquelles l'Afssaps dégage sa responsabilité.
L'actualisation annoncée par la Direction de l'Évaluation des Dispositifs Médicaux (DEDIM) (2011-2012)
En octobre 2011 nous avons été reçus par M. Jean-Claude Ghislain, directeur de la DEDIM. M. Ghislain annonça que, compte tenu de l'ensemble des publications nouvelles sur le sujet et de l'amélioration dans un même temps des matériaux alternatifs, il lançait une actualisation du rapport de 2005, à laquelle il promettait d'associer
Non Au Mercure Dentaire et ses associations partenaires,
ATC-Toxicologie et le
Réseau Environnement Santé. Le rapport de 2005 a été retiré du site de l’Afssaps dans les jours suivants ; l'actualisation était promise pour début 2012. Depuis lors nous n'avons aucune nouvelle, si ce n'est une sélection bibliographique, qui nous a été donnée à commenter en février.
Nous ignorons si la nouvelle ANSM ne fait réellement rien, ou si l'actualisation se déroule en secret, au mépris des associations. Il est en tout cas certain que la nouvelle position française ne repose pas sur un avis de l'Agence, ce qui explique probablement le revirement opéré.
L'irresponsabilité des politiques
Durant les précédentes législatures, la question de la toxicité des amalgames est revenue avec persistance au Parlement : elle a été posée 39 fois à l'Assemblée Nationale et 14 fois au Sénat depuis 1997 ; l'exécutif s'abritait constamment derrière les études de l'Afssaps et du Scenihr, ainsi qu'un pseudo rapport de l'OMS qui est en fait le compte rendu d'une réunion de dentistes au siège de l'OMS.
Les
dernières réponses données par Mme Nora Berra ignoraient manifestement le dernier rapport (officiel quant à lui) de l'OMS et ne faisaient aucun cas ni des études scientifiques depuis 2005, ni de l'amélioration des alternatives durant cette période. L'argument fallacieux selon lequel « les rares pays qui ont restreint l'utilisation des amalgames dentaires l'ont [...] fait pour des raisons environnementales et non pas pour une supposée nocivité des amalgames sur la santé des personnes soignées » relevait d'une rupture artificielle, toute rhétorique, entre la santé et l'environnement. Il est bien évident que ce qui est toxique pour l'écosystème l'est
a fortiori pour l'homme. Les plusieurs dizaines de tonnes issues chaque année des cabinets dentaires d'Europe, contaminent l'eau que nous buvons, l'air que nous respirons et,
via les sols, les aliments que nous consommons. La distinction théorique santé/environnement a servi jusqu'ici d'outil aux institutions pour esquiver leurs responsabilités, selon un jeu tout à fait pervers qu'il faut expliciter.
Un matériau toxique protégé par son statut de dispositif médical
L'impact désastreux des rejets de mercure sur l'environnement fait consensus. C'est l'objet même des négociations internationales en cours. Mais auparavant déjà, l’Union Européenne s’était engagée à les limiter fortement. Ainsi, la Directive Cadre sur l'Eau (DCE) indique qu’il faut “arrêter ou supprimer progressivement les rejets, les émissions et les pertes” des “substances prioritaires”, tel le mercure. En France, l'objectif de réduction se trouve inscrit en première ligne du second Plan National santé-environnement (PNSE2).
Pourtant, sous le précédent gouvernement, quand nous demandions au ministère de l'environnement, dont les représentants siègent aux négociations européennes et internationales, quelle était sa position sur l'amalgame dentaire – seconde source d'exposition au mercure en Europe et premier contributeur de la charge corporelle en mercure – le ministère répondait que le problème n'était pas de son ressort : « les amalgames dentaires sont des dispositifs médicaux. Ces derniers sont donc couverts par le Code de la Santé Publique relevant du ministère […] de la santé. »
Ainsi, c'est bien son statut de Dispositif Médical (DM) qui permettait jusqu'ici à l'amalgame de bénéficier d'une règle d'exception.
Le constat serait moins gênant si les règles de surveillance des DM n'étaient pas notoirement insuffisantes.
Conclusions
Pour une nouvelle réglementation des matériaux dentaires
Il est inadmissible qu'à ce jour, en matière de DM, l'on se contente d’un simple marquage CE, sur la seule foi du fabricant. Conformément aux règles les plus évidentes de prévention, nous exigeons pour les matériaux dentaires avant leur commercialisation (ce qui devrait aussi être le cas pour tous les DM) :
a)
L'interdiction a priori, fondée sur la bibliographie scientifique, de toute substance reconnue ou classée comme dangereuse pour la santé humaine et/ou pour l'environnement, qu'elle soit
Cancérogène, Mutagène et Reprotoxique (CMR) et/ou immunotoxique et/ou perturbateur endocrinien et/ou neurotoxique et/ou
persistant bioaccumulable toxique (PBT).
Rappelons que le mercure inorganique appartient à toutes ces catégories.
Cette interdiction
a priori s'applique déjà aux pesticides : comment expliquer que les produits de santé, notamment ceux que l'on implante dans le corps, échappent à une précaution qui s'impose avec tant d'évidence ?
b) Pour les matériaux dentaires exempts de ces substances, il faut
mettre en place une procédure d'Autorisation de Mise sur le Marché (AMM), sur le modèle des médicaments, incluant des tests de toxicité cellulaire et des études chez l'animal.
Jusqu'à présent, dans l'UE, l'amalgame ne subit que des tests de corrosion en salive artificielle, sans mélange de métaux. Cette situation très choquante nous apparaît être tout à fait anachronique.
Le Parlement Européen, alerté par le scandale des implants PIP, a d'ailleurs adopté le 14 juin dernier une
résolution allant dans ce sens.
Vers une nouvelle Agence sanitaire ?
Nous observons pour notre part une continuité parfaite des pratiques entre l'Afssaps et l'ANSM : même mépris des associations, même opacité. Il n'est pas concevable que l'Agence prétende à la virginité en recourant à un simple changement de nom. Nous attendons les témoignages d'une évolution réelle.
Tirer dès aujourd'hui les conclusions de la nouvelle position française
La note des autorités françaises s’inscrit dans un double processus, Européen et International, qui fixe l’interdiction des amalgames à l’horizon 2018. Que des mesures de sensibilisation et d’incitation précèdent l’interdiction pour assurer une phase de transition acceptable par tous paraît évidemment raisonnable, de même qu’il semble pour le moins opportun d’établir l’inventaire des pratiques et d’émettre les recommandations qui, jusqu’alors, ont lourdement manqué. Pour autant, dès le moment que la toxicité du mercure dentaire pour l’environnement ainsi que pour la santé – des patients et plus encore des praticiens – est officiellement reconnue, comment admettre que l’échéance de l’interdiction soit indéfiniment retardée ?
Dès maintenant, les facultés dentaires doivent cesser d'enseigner les obturations à l'amalgame ; ce temps d'apprentissage doit être consacré aux matériaux alternatifs (résines et ciments verres ionomères) ainsi qu'aux précautions nécessaires pour tout travail sur amalgame.
La liberté de choisir doit être enfin donnée aux patients par un affichage rendu obligatoire dans les cabinets des recommandations relatives aux amalgames et une explicitation des différents types de matériaux existants.
Cependant il serait injuste que les dentistes accusent à cette occasion un manque à gagner. Un meilleur remboursement des actes prophylactiques et une remise à niveau de la nomenclature des obturations sont nécessaires.
Enfin, il est nécessaire de former au plus tôt les médecins à diagnostiquer et traiter l'intoxication chronique au mercure, pour en finir avec une errance médicale insupportable pour les victimes et coûteuse pour la société.
DISCOURS DE L’ALLIANCE MONDIALE POUR UNE DENTISTERIE SANS MERCURE – 28 juin 2012
Merci Mr le Président,
Merci au bureau de la convention de l’INC4
Merci à tous les délégués, recevez nos cordiales salutations.
Grand merci à l’Uruguay qui nous reçoit ici pour le CNI4.
Je suis le Dr KOUAKOU KOUADIO FLORENT de la faculté de chirurgie dentaire d’Abidjan Côte d’Ivoire, membre de l’
Alliance mondiale pour une dentisterie sans mercure. Je participe à la campagne africaine pour une dentisterie sans mercure. Je suis dentiste et enseigne la dentisterie et suis formellement opposé à l’usage du mercure dans la dentisterie.
L’Afrique rejette le mercure dentaire comme le stipule la résolution adoptée lors de notre récente rencontre à Pretoria en vue de préparer l’INC 4 en Uruguay. Concernant l’amalgame, il est utilisé depuis le début du 19è siècle. Il contient du mercure liquide dont la toxicité est connue et redoutable. C’est un neurotoxique, reprotoxique, immunotoxique et un génotoxique.
Durant la vie, le mercure s’accumule dans l’organisme car étant un toxique bioaccumulable. Rejeté dans l’environnement, il s’accumule aussi. C’est un polluant persistant qui se concentre tout au long des chaînes alimentaires aquatiques sous formes de Méthylmercure contaminant les poissons carnassiers.
L’amalgame représente la première source d’exposition au mercure (50% de mercure liquide). Libéré, le mercure s’accumule graduellement dans le cerveau et les reins. Il traverse la barrière placentaire et imprègne les organes du fœtus, puis du nourrisson. Il contamine le lait maternel. Les porteurs de nombreux amalgames ont même dix fois plus de mercure dans le cerveau que ceux qui en portent peu. Aujourd’hui, de nombreuses études font le lien entre amalgames et maladies chroniques (neurodégénératives et maladies auto-immunes).
Des alternatives existent cependant : l’ART
via les Ciments Verres Ionomères expérimentés dans de nombreux pays en voie de développement. On peut citer aussi, les compomères, les composites postérieurs, les inlays et les onlays céramiques.
Que dire des positions ?
Nous disons merci à la France pour sa dernière position concernant le mercure dentaire, nous félicitons l’Europe pour son rapport incluant une suppression de l’amalgame dentaire en 2018. Nous encourageons les pays qui utilisent peu d’amalgames en l’occurrence la Russie, le Japon, le Viet Nam à se joindre à nous pour obtenir une suppression totale de l’amalgame. Nous sommes en faveur d’une suppression totale de l’amalgame dentaire dans le monde entier et les Etats insulaires. Pour finir, notre position en Afrique est claire : nous n’acceptons pas l’amalgame dentaire en dépit de notre relative pauvreté. Pensons toujours aux générations futures et à l’impact environnemental.
Je vous remercie.
Punta del este le 27 juin 2012.
LA FRANCE RENONCE ENFIN AUX AMALGAMES ! – Article du 28 juin 2012
C’est une victoire majeure pour la santé publique et l’environnement, et une avancée décisive pour l’association Non Au Mercure Dentaire et pour l'Alliance Mondiale pour une dentisterie sans mercure.
Revirement total
La position française était très attendue, dans le cadre de la révision de la stratégie communautaire sur le mercure menée par la Commission européenne (CE). Le rapport d’expertise BIOIS avait dévoilé fin mars que la France est de très loin le 1er Etat consommateur de mercure dentaire du continent, avec 17 tonnes annuelles (voir notre précédent article).
Ainsi la population Française est-elle considérablement plus imprégnée que ses voisins ; mais c’est aussi notre environnement que nous avons durablement pollué (le mercure est un toxique persistant et bioaccumulable), et nos enfants qui sont contaminés
in utero, puis par le lait maternel.
Lors d’une précédente consultation, en 2010, la France avait été le seul pays d’Europe à s’opposer officiellement à l’arrêt de l’usage de l’amalgame (
lire la contribution des autorités françaises).
Le 22 juin dernier, coup de théâtre : on peut lire sur le site de la CE que « Compte tenu des préoccupations environnementales et des questions émergentes relatives aux conséquences de la multi-exposition et aux effets des faibles doses, et tenant compte des nouvelles données disponibles sur le marché, les autorités françaises ne s'opposent pas à une suppression des amalgames au mercure dans le traitement de la maladie carieuse. » (
lire l’intégralité de la nouvelle position française)
Vers un monde sans mercure
Par cette volte-face, la France rejoint enfin les pays éclairés qui ont déjà tourné le dos aux plombages au mercure (Norvège, Danemark, Suède), ou qui, comme l'Italie, n’en utilisent quasi plus.
Elle s’arrache ainsi à une situation d’isolement grandissant, et débloque la machine mondiale que sa résistance enrayait.
La quatrième session du Comité Intergouvernemental de Négociation (
INC4) vient en effet de s’engager, ce mercredi 27 juin, à Punta del Este (Uruguay). Ces négociations visent l’élaboration d’un instrument juridiquement contraignant sur le mercure à l’échelle mondiale, la
Convention de Minamata, attendue pour 2013.
Lors de la précédente session (l'
INC3 s’est tenu à Nairobi, au Kenya, en novembre 2011), la région Afrique réclamait la fin de l’usage du mercure dentaire. Elle était suivie par la région Asie-Pacifique, le Grolac (Amérique latine), les Etats-Unis et l’Australie. L’Union Européenne, quant à elle, n’avait pas pris position, à cause manifestement des réticences hexagonales.
Par effet de cascade, les répercussions de la nouvelle position française vont donc probablement signer la fin du mercure dentaire dans le monde.
L’Afssaps désavouée
En principe, l’avis de la France sur les amalgames dentaires devrait s’appuyer sur l’expertise de l’agence sanitaire responsable des Dispositifs Médicaux, à savoir l’Afssaps, rebaptisée ANSM en mai dernier.
De fait, l’agence semble avoir été soigneusement écartée du processus de décision.
La France fonde sa nouvelle position non seulement sur la prise en compte des conséquences environnementales du mercure ; elle invoque tout autant les «
conséquences de la multi-exposition et [des] effets des faibles doses » sur la santé, ce qui constitue un camouflet cinglant pour l’Afssaps-ANSM qui, dans son
rapport officiel de 2005, affirmait contre l'évidence scientifique qu’en deçà de « 530 amalgames » il ne pouvait y avoir le moindre risque pour la santé.
Il faut rappeler que l’agence cumule les défaillances dans le dossier des amalgames : signalements d’incidents non enregistrés pendant deux ans, partialité flagrante de l’expertise, conflits d’intérêts des experts, opacité du fonctionnement, mépris des associations…
A cette heure, elle devrait avoir rendu publique une actualisation du rapport de 2005
annoncée pour "début 2012" ; or il s’avère impossible, même pour
Non Au Mercure Dentaire qui était censée être partie prenante dans cette nouvelle étude, d’obtenir la moindre information sur cette actualisation.
Une incroyable complaisance
L’expert-maison de l’agence en matériaux dentaires, le très médiatique Michel Goldberg, a eu des liens d’intérêts déclarés avec un fabricant d’amalgames et a occupé des fonctions importantes au sein de la Fédération Dentaire Internationale (FDI). Cet odontologiste, coutumier des écarts de langage et peu tenu à la prudence et à l'objectivité qui incombent pourtant à sa position, prophétisait en décembre dernier dans le Chirurgien Dentiste de France : « Quand, grâce à ces groupes mono-obsédés par les méfaits du mercure, les patients ne pourront recevoir que des ersatz éphémères, nous en arriverons au règne de l'obscurantisme et à la régression vers un Moyen Âge. »
Il apparaît que l’agence, détournée de sa mission de santé publique, a été le porte-voix des autorités dentaires et au-delà de la FDI, financée par les fabricants. [2] Elle a procédé à une mise à l’écart scandaleuse des connaissances scientifiques. Le rapport suédois sur les amalgames, conduit par une équipe réellement compétente sur cette problématique avec à sa tête le plus grand expert sur le mercure inorganique, Maths Berlin, concluait
dès 2003 que «
pour des raisons médicales, l’amalgame devrait être supprimé des soins dentaires dès que possible. » Il allait jusqu’à affirmer : «
tout médecin, tout dentiste devrait, devant des patients souffrant de pathologies à étiologie douteuse ou de maladie auto-immune, se demander si le mercure qui s’échappe des amalgames a pu contribuer à leurs symptômes. »
La faillite de l’Afssaps inflige ainsi presque dix ans de retard aux patients et aux praticiens français, quand tous les éléments scientifiques étaient à disposition.
Un long combat
C’est donc l’association
Non Au Mercure Dentaire qui accomplit depuis quinze ans le travail d’alerte, de surveillance des marchés et de veille sanitaire qui relève en théorie de l’Agence sanitaire.
A cette heure où notre ténacité trouve sa récompense, nous tenons à rendre
hommage au Dr Jean-Jacques Melet qui, le premier en France, a tiré la sonnette d’alarme, au péril de sa réputation et en dépit des nombreuses souffrances morales infligées par l’Ordre des médecins et par une Afssaps qui a trahi entre 2003 et 2005 les promesses de coopération qu’elle avait données.
La disparition tragique du Dr Melet durant l’été 2005 nous laisse encore en deuil ; mais c’est à lui que revient d’abord cette victoire posthume.
Quant à l’avenir, il faudra désormais s’assurer ce que le calendrier tirant les conséquences de cette nouvelle position soit établi au plus tôt.
Nous exercerons donc la plus grande vigilance pour que
l’interdiction ne soit pas renvoyée
sine die par les manœuvres des fédérations dentaires ; pour que le
consentement éclairé des patients en matière de travaux dentaires s’inscrive sans délai dans les faits ; pour que la santé des patients (dentistes et assistantes) soit garantie lors de tout soin dentaire, notamment lors des travaux sur amalgames ; pour que les facultés dentaires cessent immédiatement d'enseigner et pour que l
e mépris, la psychiatrisation, l’errance et l’exil médicaux ne soient plus les réponses du système de soins de demain devant les pathologies émergentes.
Remerciements
Mais pour l'heure, nous tenons à féliciter tous ceux qui ont permis cette avancée considérable.
En particulier, nous ne serions jamais parvenus à ce résultat sans
Charlie Brown et l’
Alliance mondiale pour une dentisterie sans mercure, qu’il préside et anime avec un enthousiasme visionnaire.
Notre gratitude va également au
Réseau Environnement Santé et à son porte-parole,
André Cicolella, qui nous ont offert depuis quelques mois une audience médiatique sans précédent.
Les appuis de
Jean Huss et de
Michèle Rivasi, qui ont relayé nos revendications dans toute l’Europe, ont été de puissants détonateurs.
Nous saluons enfin et surtout les nouveaux ministères de la Santé et de l’Environnement, qui signent un geste d’intelligence remarquable, en nette rupture avec les dérobades auxquelles nous étions accoutumés. Au sein du ministère de l’environnement, merci notamment à M.
Ralid Ajabboune, qui représente la France lors des négociations Européennes et Internationales sur le mercure. Investi du dossier des amalgames dentaires il y a quelques mois seulement, il a fait preuve à notre égard d’une rare cordialité ainsi que d’une qualité d’écoute remarquable. Son action a été décisive pour notre dossier.
[1] Le rapport est consultable à partir de
cette page. Il faut cliquer sur le quatrième point, « Draft Report ».
On trouvera, parmi d’autres, la contribution de la France dont nous faisons ici état en cliquant sur le dernier point, « Stakeholders’comments ».
[2] Ulf Bengtsson a montré que, sans prendre la peine de dissimuler leur stratégie, les fabricants d’amalgames ont utilisé dans le monde entier les fédérations dentaires comme courroie de transmission, au sein des instances dirigeantes, pour freiner l’éventualité d’une interdiction des amalgames. L’Afssaps est fautive de n’avoir opposé aucune résistance à cette stratégie du lobby des amalgames.
14-11-2016
ARCHIVES POUR L'ANNEE 2012 - PARTIE 2
La France est enfin décidée à tourner la page du mercure dentaire – Article du 22 juin 2012
C’est un revirement total de position : « compte tenu des préoccupations environnementales et des questions émergentes relatives aux conséquences de la multi-exposition et aux effets des faibles doses, […]
les autorités françaises ne s’opposent pas à une suppression des amalgames au mercure dans le traitement de la maladie carieuse. » [1]
Nous félicitons vivement les ministères de l’Environnement et de la Santé qui, rompant enfin avec l’argumentaire d’une Afssaps totalement compromise dans ce dossier, arrachent la France,
consommatrice du tiers des amalgames de toute l’Europe,[2] à la place honteuse où elle campait jusqu’à présent.[3] Nous croyons que cette annonce pèsera très favorablement dans le cadre de la révision de la stratégie communautaire et des négociations internationales sur le mercure où elle s’inscrit.
La victoire est considérable pour
Non Au Mercure Dentaire, qui se bat sur ce dossier depuis quinze ans, ainsi que pour les associations qui l’ont rejointe ces dernières années en dénonçant la toxicité de ces « plombages » dont on a rempli les bouches de tous les Français… alors qu’ils sont composés pour moitié de mercure, une substance si dangereuse qu’elle est interdite de poubelle !
C’est aussi une belle récompense posthume pour le médecin lanceur d’alerte Jean-Jacques Melet qui, du fait même de son alerte, s’était trouvé en butte à l’hostilité du Conseil de l’Ordre des médecins et de celui des dentistes jusqu’à son suicide, en 2005.
Cette avancée majeure ne doit pas cependant inviter au relâchement. Il va falloir veiller à ce que la transition vers une dentisterie sans mercure se fasse dans les délais les plus brefs, et s’assurer que les praticiens soient accompagnés dans cette étape délicate. Les dentistes français n’ont pas été suffisamment formés à utiliser des matériaux d’obturation alternatifs, dont la résistance et la longévité dépendent de la qualité de la pose.
Il va falloir surtout s’assurer que tout travail sur l’amalgame se déroule désormais dans les conditions les plus précautionneuses possible : en effet, c’est quand on fraise l’amalgame qu’il libère le plus de vapeurs de mercure, si bien que, sans protocole rigoureux, ces interventions présentent des risques majeurs d’empoisonnement.
Il faudra aussi que les patients intoxiqués bénéficient d’une reconnaissance et d’une prise en charge adéquate : à ce jour, ils sont condamnés soit à une errance médicale, soit à s’exiler pour obtenir des soins dans les pays voisins, car les médecins français n’ont appris ni à diagnostiquer ni à traiter l’intoxication chronique au mercure.
Nous devrons obtenir enfin la prise en charge financière par la Sécurité Sociale de la désintoxication, qui est à ce jour entièrement supportée par les patients, ce qui est inacceptable.
Faillite de l’Afssaps
Depuis le commencement de notre action, nous avons pu mesurer combien l’agence sanitaire a fait entrave à l’émergence de la vérité.
Le rapport de l’Afssaps de 2005 sur le mercure dentaire, qui concluait à l’absence de risques pour la santé, est un modèle d’incompétence et de partialité. Le protocole qu’il instaurait à destination des « personnes qui présentent des troubles qu’elles estiment liés à la présence d’amalgames dentaires » était manifestement destiné à psychiatriser les patients.
L’arrivée de M. Maraninchi à la tête de l’Afssaps, en février 2011, a fait renaître un peu d’espoir. Les associations, reçues en octobre 2011, ont obtenu le retrait du rapport de 2005 et l’assurance de la mise en place d’une nouvelle expertise, à laquelle elles devaient participer et qui devait être terminée début 2012. Depuis lors les associations, malgré leurs nombreuses relances, n’ont quasiment aucune nouvelle. Nous observons donc, sous le changement de nom (l’Afssaps est devenue l’ANSM en mai 2012) une parfaite continuité des pratiques, caractérisées par un fonctionnement opaque et le mépris de la société civile.
Dispositifs médicaux : un no man’s land réglementaire
La déontologie de l’Agence n’est pas seule en cause. Le scandale des amalgames dentaires, comme celui des prothèses PIP, a mis en lumière l’incroyable carence sanitaire dont ont pu bénéficier les Dispositifs Médicaux (DM), cet immense ensemble hétéroclite de produits de santé destinés à la prévention et aux traitements médicaux.
Contrairement à ce qui se passe pour les médicaments, en Europe, c’est aux fabricants qu’incombe la responsabilité de la mise sur le marché des DM, ainsi que la surveillance post-commercialisation. Dans ce processus, l’agence sanitaire joue simplement «
un rôle de contradicteur des opérateurs économiques […] lorsque la sécurité sanitaire et la santé publique sont en jeu ».[4] Ce système de contrôle est incapable de garantir la santé des patients, notamment en ce qui concerne les DM invasifs (prothèses, stérilets,
etc.).
Pour les DM présentant des risques importants, nous demandons par conséquent :
a)
L'interdiction a priori de toute substance reconnue comme dangereuse pour la santé et/ou pour l'environnement, qu'elle soit Cancérogène, Mutagène et Reprotoxique (CMR) et/ou immunotoxique et/ou perturbateur endocrinien et/ou neurotoxique et/ou Persistant Bioaccumulable Toxique (PBT).[5]
b) Pour les matériaux exempts de ces substances,
la mise en place d’une procédure d'Autorisation de Mise sur le Marché (AMM), sur le modèle des médicaments, incluant des tests de toxicité cellulaire et des études chez l'animal.
Le Parlement Européen a adopté le 14 juin dernier une résolution allant dans ce sens.[6] Il importe à présent que les législateurs mettent au plus vite un terme à une situation injustifiable où, derrière l’alibi bouclier de la compétence d’agences quasi autocrates, le système de santé lui-même fait encourir aux patients et à l’environnement des risques inconsidérés.
À ce jour,
d’autres Dispositifs Médicaux contenant des matériaux toxiques sont utilisés de manière extrêmement courante : ainsi des
composites dentaires contenant du bisphénol A, des
poches à perfusion contenant des phtalates ou des
prothèses de la hanche en chrome-cobalt. En attendant une évolution de la réglementation européenne, nous attendons de l’ANSM qu’elle se saisisse immédiatement de ces questions.
[1] « Observations des autorités françaises en réponse à l'étude préliminaire du cabinet BIO-Intelligence Service sur le mercure dans les amalgames dentaires et les piles, présentée le 26 mars 2012. » Le rapport de BIOIS et les contributions des parties prenantes sont disponibles à cette page : http://ec.europa.eu/environment/chemicals/mercury/index.htm
[2] Donnée issue du rapport de BIOIS, p. 48.
[3] En 2010, la France avait été le seul pays de la communauté européenne à s’opposer officiellement à l’abandon des amalgames, sur avis de l’Afssaps.
[4] A. Audry, J.-Cl. Ghislain,
Le Dispositif Médical, Que sais-je, PUF, 2009, p. 30. M. Ghislain est directeur de la Direction de l’Evaluation des Dispositifs Médicaux (Dedim) à l’ANSM. A ce titre, il est responsable du rapport de 2005 sur le mercure dentaire ainsi que de sa présente actualisation.
En outre, il faut noter que l’agence n’a pas tenu son rôle de « contradicteur » dans ce dossier. A titre d’exemple, il est de sa compétence de demander qu’un test qu’elle estime nécessaire soit inscrit dans le protocole de marquage CE d’un DM. Un ingénieur matériaux, expert de la corrosion et intervenant en Faculté dentaire, avait adressé début 2004 une lettre à l’Afssaps pointant l’absence de tests reproduisant la situation de l’amalgame en bouche. L’agence ne lui a jamais donné de réponse et n’a pas tenu compte de cet avis d’expert.
[5] Rappelons que le mercure élémentaire des amalgames relève de toutes ces catégories. A l’exception de la neurotoxicité, l’interdiction a priori à laquelle nous appelons s'applique déjà aux pesticides, conformément au règlement de l'UE du 11/07/2009 entré en vigueur le 14/06/2011. Comment expliquer que les produits de santé, notamment ceux que l'on implante dans le corps, échappent à une précaution qui s'impose avec tant d'évidence ?
[6] http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?type=MOTION&reference=B7-2012-0302&language=FR
Pour la première fois, l'intoxication d'une assistante dentaire reconnue par la Justice ! – Article du 04 mai 2012
Le mois d'avril 2012 marquera une étape décisive dans la jurisprudence européenne concernant l'intoxication au mercure.
Après 20 ans de combat, l'assistante dentaire norvégienne Tordis Stigen Klausen a été reconnue en tant que victime du mercure inhalé sur son lieu professionnel.
Si les indemnités versées restent négligeables par rapport au préjudice subi et aux frais engagés dans ce combat, cette décision est porteuse de nombreux espoirs pour l'ensemble des assistantes dentaires.
Voir
l'article en anglais.
LE RAPPORT QUI ACCABLE LA France – Article du 26 mars 2012
BIO Intelligence Service (BIOIS) a fait paraître le 5 mars 2012 un
rapport confondant et consternant pour la France.
Ce rapport met en lumière l’extraordinaire désinvolture de nos responsables,
qui n’ont pas même daigné répondre aux questions posées par BIOIS, et qui n’ont produit
aucune étude pour quantifier l’usage des amalgames dentaires depuis 2003.
Selon les données récoltées auprès des différents Etats-membres,
la consommation d'amalgames en France représente près du tiers de la demande Européenne ! Nous sommes donc, de très loin, les premiers consommateurs de mercure dentaire. Seule la Pologne se situe dans un registre comparable : les deux pays consomment ensemble la moitié des amalgames dentaires d'Europe.
En France, une restauration sur deux environ est à base de mercure, ce qui est une moyenne très largement supérieure à celle des autres pays riches Européens. Avec plus d’habitants, l’Allemagne consomme six fois moins d’amalgames. L’Italie, dont la population est du même ordre que celle de la France (4 millions d’habitants en moins), n’utilise presque plus d’amalgames.
Ces chiffres accablants devraient contraindre à un examen de moralité, s'ils éprouvaient la moindre pudeur, ceux de nos contradicteurs qui prétendent que "la France occupe une position médiane en Europe" ; qui convoquent un prétendu consensus des experts internationaux sur l'innocuité du mercure dentaire ; qui s'efforcent de nous discréditer en nous qualifiant de "secte", de "moyen-âgeux" ou de "mono-obsédés du mercure".
Ces chiffres, s'ils étaient portés à la connaissance de l'ensemble des dentistes et de leurs assitant(e)s, leur permettraient sans doute de prendre conscience que la France vit dans dans une bulle idéologique, où l'on ignore toute notion de santé environnementale et où les Ordres convoquent systématiquement la science dès lors qu'il s'agit de la nier.
Mais nous savons pouvoir compter sur MM. Couzinou, Goldberg et autres chantres de l'amalgame pour maintenir une désinformation efficace dans les cabinets dentaires.
Car ces chiffres, surtout, dénoncent
les mensonges, les silences coupables et l'irresponsabilité criminelle des autorités sanitaires, politiques et dentaires.
Depuis septembre dernier, nous avons écrit :
- à M. Maraninchi, directeur de l'Afssaps. Le rapport de 2005 sur les Amalgames Dentaires a été retiré dans la foulée ; nous sommes censés être associés, depuis octobre dernier, à une réactualisation de ce rapport : on nous a donné une bibliographie à commenter, mais sans nous fournir la copie des articles - nous n'avons donc que les titres. Nous n'avons pas obtenu d'échéancier, ni même le nom des experts qui participent à l'actualisation. Bref, il s'agit manifestement d'une mascarade visant à gagner du temps pour l'Afssaps, en nous faisant perdre le nôtre.
- à M. Libault, directeur de la Sécurité Sociale, pour lui demander le déremboursement des amalgames dentaires. Sans réponse.
- à Mme Koscisko-Morizet, ministre de l'Ecologie, qui nous a renvoyé vers le ministère de la Santé.
- à M. Bertrand, ministre de la Santé. Sans réponse.
- à M. Couzinou, Président de l'Ordre des Dentistes, par trois fois : il s'est empressé de ne pas répondre et de réagir dans les publications de dentistes pour dénoncer une cabale se situant au « degré zéro de l’info ».
Nous attendons désormais avec impatience qu'il réhausse subtantiellement le niveau d'information des dentistes et des patients, en justifiant les fondements de « l'exception française » en matière de mercure dentaire.
Lettre ouverte à M. François Fillon, ministre de l'Environnement par intérim – Publiée le 1er mars 2012
Le 13 mars 2012,
Monsieur le Ministre,
Par une
lettre datée du 19 décembre, nous indiquions à Mme Kosciusko-Morizet, alors ministre de l’Écologie, que la réduction des pollutions mercurielles étant donnée comme une préoccupation sanitaire majeure des autorités Françaises, Européennes et internationales, il devenait urgent d’envisager l’interdiction des amalgames dentaires, première source d’exposition au mercure dans les pays développés.
Une
première réponse nous a assuré de la “grande attention” que Madame la Ministre avait porté à notre correspondance avant de confier le dossier à
M. Laurent Michel, directeur général de la prévention des risques, lequel s’est empressé de transmettre notre courrier au directeur général de la santé, au motif que “les amalgames dentaires sont des dispositifs médicaux”.
Que le ministère chargé de l’application de la
directive cadre sur l’eau et qui représente la France lors des négociations européennes (révision de la stratégie mercure) et
internationales Une série de Comités Intergouvernementaux de Négociation (INC) sur le mercure doivent aboutir à un instrument juridiquement contraignant sur le mercure, prévu pour 2013, qui portera le nom de “Convention de Minamata”. L’INC3 a eu lieu à Nairobi (Kenya) en novembre dernier ; l’INC4 se tiendra en juin 2012 à Punta del Este (Uruguay). Lors de ces négociations, la grande majorité des États sont représentés par des délégués de leur ministère de l’Écologie. La France est représentée par Monsieur Lengrand, du Ministère de l’environnement.
sur le mercure se défausse par cette pirouette de la responsabilité qui lui incombe : voilà qui nous a paru quelque peu désinvolte.
Ce jeu d’esquive traduit une inertie politique inacceptable face au drame écologique et sanitaire qui se noue.
Le rapport d’experts paru ce 5 mars, sur la base duquel sera discutée la stratégie de l’Union européenne sur le mercure, signale que la France consomme à elle seule près du tiers des amalgames en Europe : ce sont donc approximativement 17 tonnes de mercure chaque année qui polluent les Français de l’intérieur avant de contaminer l’environnement sous des formes encore plus toxiques. Comment expliquer cette lenteur irresponsable de la France à passer à des matériaux alternatifs ?
Nous espérons que le ministère de l’Écologie envisage avec autrement de sérieux les négociations du 26 mars prochain, lors desquelles la position de l’Europe sur les amalgames dentaires doit être décidée. Face à
la propagande orchestrée par les marchands d’amalgames via les représentants des instances dentaires, les
associations européennes, et notamment françaises, en témoignent
cette lettre et
cette autre, envoyées aux ministres de l'Environnement Européens en prévision de l'échéance à venir du 26 mars
sont de plus en plus nombreuses à demander que les autorités politiques fassent preuve de discernement et de fermeté.
Nous nous tenons à votre disposition pour produire tous les éléments scientifiques utiles à une délibération éclairée.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’assurance de nos sentiments respectueux.
Geoffrey BEGON, Délégué Général de NON AU MERCURE DENTAIRE
André CICOLELLA, Président du RESEAU ENVIRONNEMENT SANTE
VEILLE SCIENTIFIQUE, année 2011 – Publiée le 02 février 2012
INTRODUCTION
Le mercure existe sous différentes formes chimiques.
Dans les amalgames dentaires, il s’agit de mercure métallique (autrement dit Hg°). Les vapeurs de Hg° (le mercure émet des vapeurs dès 0°C) constituent donc l’exposition majeure, à l'origine de la contamination principale des organes, notamment du cerveau.
Mais il faut aussi compter avec les ions mercuriques (Hg2+), qui sont libérés dans la salive et ingérés. Ensuite, une faible part est absorbée tandis qu’une quantité substantielle stagne dans le tube digestif.
L’exposition conjointe à Hg° et Hg2+ a des effets plus importants (synergie).
Enfin, une partie du mercure inorganique libéré est méthylée par les bactéries buccales et intestinales : ce méthylmercure, qui constitue la forme la plus toxique de mercure, est presque entièrement absorbé.
CHAMP DE NOTRE INVESTIGATION
Notre veille scientifique a porté sur 34 études, dont 4 sont parues dans des revues dentaires. Elle ne s’est pas intéressée à tous les aspects de la toxicité du mercure contenu dans les amalgames dentaires. Nous nous sommes concentrés sur deux problématiques :
1) La contribution des amalgames dentaires à une intoxication au mercure
- 4 études n’observent pas de corrélation : 3 de ces études sont parues dans des revues dentaires.
- 1 étude, également parue dans une revue dentaire, entend montrer que les plaintes liées aux amalgames seraient le fait de personnes ayant vécu un événement stressant.
- 8 études mettent au contraire en évidence une corrélation.
- 1 étude s’intéresse à la pollution environnementale due aux amalgames, soulignant que le mercure n’est pas seul incriminé ; d’autres métaux, tels que l’argent, l’étain, le cuivre ou le zinc sont relargués dans l’environnement depuis les cabinets dentaires ; ces métaux ont ensuite un impact sanitaire.
Les sources de financement s’avèrent déterminantes :
selon que l’étude paraît dans des revues dentaires (financées par les fabricants d’amalgames et affiliées à la FDI ou à l’IARC) ou dans des revues traitant spécifiquement de toxicologie ou d’environnement, on doit s’attendre à obtenir des résultats opposés – de même que les études sur les effets du tabagisme financées par des cigarettiers n’observaient aucune incidence du tabac sur les pathologies qu’on l’accusait d’occasionner.
2) Le lien entre mercure et diverses pathologies
Nous nous sommes principalement intéressés au mercure métallique, sans exclure cependant des études particulièrement significatives portant sur le chlorure de mercure (équivalent à Hg2+) ou le méthylmercure.
En 2011,
sur 20 études recensées, 18 ont confirmé ou identifié une relation entre le mercure et un certain nombre de pathologies.
- 2 études n’observent pas de corrélation entre le mercure inorganique et la Sclérose Latérale Amyotrophique. L’une d’elles n’exclut pas, cependant, la possibilité que les métaux soient des facteurs étiologiques ; elle émet l’hypothèse que des facteurs génétiques entrent également en jeu.
- 6 études mettent en évidence la relation entre le mercure inorganique et l’autisme ou d’autres troubles du développement neurologique.
- 7 études montrent l’impact du mercure « même à de faibles doses », sur les maladies cardiovasculaires.
- 1 étude montre l’impact du mercure sur la stéatose hépatique.
- 1 étude montre l’impact du mercure sur le diabète.
- 1 étude montre l’impact du mercure sur la Sclérose en Plaques.
- 1 étude confirme que la femme enceinte transmet le mercure au fœtus ; 1 autre montre les effets neurotoxiques du mercure sur l’organisme en formation.
ÉTUDES PORTANT SUR LES AMALGAMES, PARUES DANS DES REVUES DENTAIRES
- Uçar Y, Brantley WA. Biocompatibility of dental amalgams. Int J Dent. 2011;2011:981595.
« Les données scientifiques disponibles ne justifient pas d’abandonner l'usage de l'amalgame dans la pratique dentaire ni son remplacement par des matériaux d'obturation alternatifs. »
- Watson GE, Lynch M, Myers GJ, Shamlaye CF, Thurston SW, Zareba G, Clarkson TW, Davidson PW. Prenatal exposure to dental amalgam: Evidence from the Seychelles Child Development Study main cohort. J Am Dent Assoc. 2011 Nov;142(11):1283-94.
« Les résultats de cette étude ne fournissent pas de support à l'hypothèse selon laquelle l’exposition prénatale au Hg° découlant de l'exposition maternelle aux amalgames dentaires, entraînerait des conséquences neuro-comportementales chez l'enfant. »
- Duncan A, O'Reilly DS, McDonald EB, Watkins TR, Taylor M. Thirty-five year review of a mercury monitoring service for Scottish dental practices. Br Dent J. 2011 Feb 12;210(3):E2.
« L'exposition du personnel au mercure dans les cabinets dentaires écossais est très faible aujourd'hui. C'est probablement en raison d'une sensibilisation accrue à la toxicité du mercure et des méthodes améliorées de préparation de l'amalgame. »
- Sundström A, Bergdahl J, Nyberg L, Bergdahl M, Nilsson LG. Stressful negative life events and amalgam-related complaints. Community Dent Oral Epidemiol. 2011 Feb;39(1):12-8.
« Cette étude indique que des événements de vie indésirables et négatifs pourraient jouer un rôle essentiel dans la compréhension et l'explication des plaintes liées aux amalgames. »
ÉTUDES PORTANT SUR LES AMALGAMES, INDÉPENDANTES DE LA PROFESSION DENTAIRE
A- Étude niant l’hypothèse d’une intoxication professionnelle par les amalgames
- Thygesen LC, Flachs EM, Hanehøj K, Kjuus H, Juel K. Hospital admissions for neurological and renal diseases among dentists and dental assistants occupationally exposed to mercury. Occup Environ Med. 2011 Dec;68(12):895-901.
« Notre étude nationale n'indique pas que l'exposition professionnelle au mercure augmente le risque d'hospitalisations pour troubles neurologiques, maladies de Parkinson ou maladies rénales. »
B- Études mettant en évidence l’intoxication par les amalgames
- Norouzi E, Bahramifar N, Ghasempouri SM. Effect of teeth amalgam on mercury levels in the colostrums human milk in Lenjan. Environ Monit Assess. 2012 Jan;184(1):375-80.
« Le résultat de cette étude a montré une corrélation positive entre les niveaux de mercure du lait avec le nombre de plombages dentaires de la mère […]. On a estimé dans cette étude que l'apport de mercure hebdomadaire au nourrisson allaité était, dans certains cas, plus élevé que la Dose Hebdomadaire Tolérable Provisoire indiquée par la FAO/OMS, ce qui représente une menace pour leur santé. »
- Mutter J. Is dental amalgam safe for humans? The opinion of the scientific committee of the European Commission. J Occup Med Toxicol. 2011 Jan 13;6(1):2.
« Les données scientifiques montrent que : (a) L'amalgame dentaire est de loin le principal contributeur à la charge corporelle humaine de mercure. La preuve est fournie par des autopsies qui ont trouvé de 2 à 12 fois plus de mercure dans les tissus des personnes portant des amalgames dentaires. Les autopsies sont les études les plus précieuses et les plus importantes pour évaluer la charge corporelle de mercure due à l'amalgame. (B) Ces autopsies ont montré de façon constante que de nombreuses personnes avec des amalgames ont des niveaux toxiques de mercure dans le cerveau ou les reins. (C) Il n'y a aucune corrélation entre les niveaux de mercure dans le sang ou l'urine, et les niveaux dans les tissus du corps ou la sévérité des symptômes cliniques. […] (D) La demi-vie du mercure dans le cerveau peut durer de plusieurs années à des décennies, donc le mercure augmente au fil du temps d'exposition à l'amalgame dans les tissus du corps jusqu’à atteindre des niveaux toxiques. […] (E) Les vapeurs de mercure sont environ dix fois plus toxiques que le plomb sur les neurones humains et elles présentent une toxicité synergique à d'autres métaux. (F) La plupart des études citées par SCENIHR qui concluent que les amalgames sont sûrs ont de graves défauts méthodologiques. »
- Neghab M, Choobineh A, Hassan Zadeh J, Ghaderi E. Symptoms of intoxication in dentists associated with exposure to low levels of mercury. Ind Health. 2011;49(2):249-54
« Nos résultats indiquent que l'exposition professionnelle des dentistes au mercure, même à de faibles niveaux, est associée à une augmentation significative de la prévalence des symptômes d'intoxication. »
- Geier DA, Carmody T, Kern JK, King PG, Geier MR. A significant relationship between mercury exposure from dental amalgams and urinary porphyrins: a further assessment of the Casa Pia children's dental amalgam trial. Biometals. 2011 Apr;24(2):215-24.
« Notre étude […] établit la spécificité de certaines porphyrines urinaires comme biomarqueurs de bas niveau de la charge corporelle en Hg, et révèle que les amalgames dentaires contribuent significativement, de façon chronique, à la charge corporelle en mercure. »
- Geier DA, Carmody T, Kern JK, King PG, Geier MR. A dose-dependent relationship between mercury exposure from dental amalgams and urinary mercury levels: a further assessment of the Casa Pia Children's Dental Amalgam Trial. Hum Exp Toxicol. 2011 Jul 29.
« Les résultats de notre étude suggèrent que les amalgames dentaires contribuent à l'exposition continue au mercure de manière dose-dépendante. »
- Al-Saleh I, Al-Sedairi AA. Mercury (Hg) burden in children: the impact of dental amalgam. Sci Total Environ. 2011 Jul 15;409(16):3003-15.
« La présente étude a montré qu'un nombre important d'enfants avec ou sans amalgame avaient des niveaux de Hg dépassant les limites de référence acceptables. […] Nos résultats sont alarmants et montrent qu'il est urgent de procéder à la biosurveillance et à l'évaluation de l'exposition. Nous recommandons fortement des changements relatifs à l’amalgame dans les cabinets dentaires, surtout pour les enfants, afin d'éviter toute exposition inutile au mercure. »
- Richardson GM, Wilson R, Allard D, Purtill C, Douma S, Gravière J. Mercury exposure and risks from dental amalgam in the US population, post-2000. Sci Total Environ. 2011 Sep 15;409(20):4257-68.
« On a estimé que quelques 67,2 millions d’Américains dépassent la dose de Hg associée au niveau d'exposition de référence (REL) de 0,3 ug / m (3) établie par l'Agence américaine de protection de l'environnement, et 122,3 millions d'Américains dépasseraient la dose associée à la REL de 0,03 mg / m (3) créée par la California Environmental Protection Agency. »
- Al-Saleh I, Shinwari N, Mashhour A, Mohamed Gel D, Rabah A. Heavy metals (lead, cadmium and mercury) in maternal, cord blood and placenta of healthy women. Int J Hyg Environ Health. 2011 Mar;214(2):79-101.
« Cette étude […] révèle une exposition substantielle à des métaux lourds chez les mères saoudiennes non exposées professionnellement et leurs nouveau-nés, qui pourraient compromettre la santé des deux [...]. »
C- Études mettant en évidence la pollution due aux amalgames
- Shraim A, Alsuhaimi A, Al-Thakafy JT. Dental clinics: a point pollution source, not only of mercury but also of other amalgam constituents. Chemosphere. 2011 Aug;84(8):1133-9.
« L'objectif de cette étude était d'évaluer les concentrations de mercure et autres métaux (par exemple Ag, Sn, Cu et Zn) dans les eaux usées de certaines cliniques dentaires […]. Les valeurs sont beaucoup plus élevées que les limites permises. […] Cela fait des eaux usées des cliniques dentaires des déchets dangereux, qui doivent être traités correctement avant d'être rejetés dans l'environnement. »
ÉTUDES PORTANT SUR LA RELATION ENTRE LE MERCURE ET CERTAINES PATHOLOGIES
A- Études insuffisantes pour établir une corrélation
- Pamphlett R, Kum Jew S. Inorganic mercury within motor neurons does not cause the TDP-43 changes seen in sporadic ALS. Toxicol Lett. 2011 Feb 25;201(1):58-61.
« Les résultats ne permettent pas de soutenir l’hypothèse selon laquelle le mercure inorganique induirait des dommages sur les neurones moteurs entraînant la Sclérose Latérale Amyotrophique Sporadique. »
- Callaghan B, Feldman D, Gruis K, Feldman E. The association of exposure to lead, mercury, and selenium and the development of amyotrophic lateral sclerosis and the epigenetic implications. Neurodegener Dis. 2011;8(1-2):1-8.
« Malgré de nombreuses études, le rôle, le cas échéant, [du plomb] dans la pathogenèse de la Sclérose Latérale Amyotrophique reste incertaine. De même, les autres métaux ont des résultats non concluants, contradictoires ou insuffisants pour tirer une conclusion définitive. Une explication à ces résultats est que l’exposition au métal seule est insuffisante pour développer la SLA. Il est possible qu’une interaction entre l'exposition aux métaux et les caractéristiques génétiques d'un individu produise des changements épigénétiques qui conduisent finalement à la SLA.
B- Autisme et troubles du développement neurologique
- Thomas Curtis J, Chen Y, Buck DJ, Davis RL. Chronic inorganic mercury exposure induces sex-specific changes in central TNFα expression: importance in autism? Neurosci Lett. 2011 Oct 17;504(1):40-4.
« Ces résultats sont cohérents avec nos précédents rapports sur les déficits dans le comportement social spécifique aux mâles provoqué par le mercure et soutiennent le rôle joué par l'exposition aux métaux lourds dans les neuropathologies telles que l'autisme. »
- Garrecht M, Austin DW. The plausibility of a role for mercury in the etiology of autism: a cellular perspective. Toxicol Environ Chem. 05-2011; 93(5-6): 1251-1273.
« Du point de vue cellulaire, il semble que la littérature scientifique existante soutienne la plausibilité biologique que l'autisme soit une pathogénie d’origine mercurielle. »
- Yoshida M, Honda M, Watanabe C, Satoh M, Yasutake A. Neurobehavioral changes and alteration of gene expression in the brains of metallothionein-I/II null mice exposed to low levels of mercury vapor during postnatal development. J Toxicol Sci. 2011 Oct;36(5):539-47.
« L'exposition à Hg° a entraîné des modifications importantes dans l'expression génique dans le cerveau des deux souches en utilisant l'analyse de puces à ADN. [...] Ces résultats fournissent des informations utiles pour élucider le développement de la toxicité comportementale consécutive à une exposition à de faibles niveaux de Hg° »
- Shandley K, Austin DW. Ancestry of pink disease (infantile acrodynia) identified as a risk factor for autism spectrum disorders. J Toxicol Environ Health A. 2011 Sep 15;74(18):1185-94.
« Les résultats soutiennent l'hypothèse qu’une sensibilité au Hg peut être un facteur de risque héréditaire / génétique pour les troubles du spectre autistique (TSA). »
- Obrenovich ME, Shamberger RJ, Lonsdale D. Altered heavy metals and transketolase found in autistic spectrum disorder. Biol Trace Elem Res. 2011 Dec;144(1-3):475-86.
« Notre récente enquête clinique des dossiers des patients auprès d'enfants atteints de TSA de moins de 6 ans et leurs témoins appariés par âge a révélé des preuves de marqueurs anormaux du métabolisme thiol, ainsi que d'une altération significative dans le dépôt de plusieurs types de métaux lourds, notamment l'arsenic, le mercure, le cuivre et le fer dans des échantillons de cheveux entre les groupes. [...] Pris ensemble, ces facteurs pourraient être importants dans l'étiologie de cette maladie à la symptomatologie variée et pourraient offrir un aperçu des nouvelles approches de traitement et des pistes de recherches possibles pour cette maladie dévastatrice de plus en plus fréquente. »
- Blanchard KS, Palmer RF, Stein Z. The value of ecologic studies: mercury concentration in ambient air and the risk of autism. Environ Health. 2011;26(2):111-8.
« Dans cette démonstration de résultats préliminaires, nous démontrons [que] le risque relatif de l'autisme est supérieur dans les zones géographiques de plus haut niveau de mercure ambiant. »
C- Maladies cardiovasculaires
- Mark C. Houston MD, MS, Role of Mercury Toxicity in Hypertension, Cardiovascular Disease, and Stroke. J Clin Hypertens (Greenwich). 2011;13:621–627.
« Les conséquences cliniques de la toxicité du mercure incluent l’hypertension, les maladies cardiaques coronariennes, l’infarctus du myocarde, l’arythmie cardiaque, la réduction de la variabilité de la fréquence cardiaque, la réduction de l’épaisseur intima-média carotidienne et l’obstruction de l’artère carotide, les accidents cérébrovasculaires, l’artériosclérose généralisée, les dysfonctions, insuffisances et protéinuries rénales. »
- Nyland JF, Fairweather D, Shirley DL, Davis SE, Rose NR, Silbergeld EK. Low Dose Inorganic Mercury Increases Severity and Frequency of Chronic Coxsackievirus-induced Autoimmune Myocarditis in Mice. Toxicol Sci. 2011 Oct 9.
« Nous montrons pour la première fois que de faibles doses d'exposition au mercure augmentent la myocardite chronique et la cardiomyopathie dilatée dans un modèle murin. »
- Valera B, Dewailly E, Poirier P, Counil E, Suhas E. Influence of mercury exposure on blood pressure, resting heart rate and heart rate variability in French Polynesians: a cross-sectional study. Environ Health. 2011 Nov 13;10:99.
« Le mercure a été associé avec une diminution de la variabilité de la fréquence cardiaque chez les adolescents français polynésiens tandis qu'aucune association significative n'a été observée avec la fréquence cardiaque, la pression sanguine ou la pression pulsée au repos chez les adolescents ou les adultes. »
- Valera B, Dewailly E, Poirier P. Impact of mercury exposure on blood pressure and cardiac autonomic activity among Cree adults (James Bay, Quebec, Canada). Environ Res. 2011 Nov;111(8):1265-70.
« En conclusion, l'exposition au mercure semble affecter la variabilité de la fréquence cardiaque chez les adultes Cree, même après avoir examiné les éléments nutritifs du poisson (n-3 les acides gras et sélénium) et d'autres contaminants (biphényles polychlorés plomb et) qui sont également présents dans le régime traditionnel de cette population. »
- Furieri LB, Fioresi M, Junior RF, Bartolomé MV, Fernandes AA, Cachofeiro V,Lahera V, Salaices M, Stefanon I, Vassallo DV. Exposure to low mercury concentration in vivo impairs myocardial contractile function. Toxicol Appl Pharmacol. 2011 Sep 1;255(2):193-9.
« Ces résultats offrent une preuve supplémentaire que l'exposition chronique au mercure, même à faibles concentrations, est un facteur de risque environnemental affectant la fonction cardiaque. »
- Furieri LB, Galán M, Avendaño MS, García-Redondo AB, Aguado A, Martínez S,Cachofeiro V, Bartolomé MV, Alonso MJ, Vassallo DV, Salaices M. Endothelial dysfunction of rat coronary arteries after exposure to low concentrations of mercury is dependent on reactive oxygen species. Br J Pharmacol. 2011 Apr;162(8):1819-31.
« Ces résultats fournissent une preuve supplémentaire que le mercure, même à faible dose, pourrait être un facteur de risque environnemental pour les maladies cardiovasculaires. »
- Vassallo DV, Simões MR, Furieri LB, Fioresi M, Fiorim J, Almeida EA, Angeli JK, Wiggers GA, Peçanha FM, Salaices M. Toxic effects of mercury, lead and gadolinium on vascular reactivity. Braz J Med Biol Res. 2011 Sep;44(9):939-46.
« Enfin, les résultats décrits dans cette étude suggèrent que le mercure, le plomb et le gadolinium, même à faibles doses ou concentrations, affectent la réactivité vasculaire. Agissant par l'endothélium, par une exposition continue suivie par leur absorption, ils peuvent augmenter la production de radicaux libres et de l'angiotensine II, ce qui représente un danger pour la fonction cardiovasculaire. En outre, les valeurs de référence actuelles, considérées comme ne présentant pas de risques, doivent être réduites. »
D- Stéatose du foie
- Cave M, Appana S, Patel M, Falkner KC, McClain CJ, Brock G. Polychlorinated biphenyls, lead, and mercury are associated with liver disease in American adults: NHANES 2003-2004. Environ Health Perspect. 2010 Dec;118(12):1735-42.
« Les expositions aux PCB, au plomb et au mercure ont été associées à une élévation inexpliquée de l’ALAT (Alanine Amino Transférase), un marqueur de la stéatose hépatique non alcoolique, chez les participants adultes du NHANES 2003-2004. »
E- Diabète
- Chang JW, Chen HL, Su HJ, Liao PC, Guo HR, Lee CC. Simultaneous exposure of non-diabetics to high levels of dioxins and mercury increases their risk of insulin resistance. J Hazard Mater. 2011 Jan 30;185(2-3):749-55.
« Nous émettons l'hypothèse que l'exposition simultanée aux dioxines et au mercure augmente le risque de résistance à l'insuline plus que l'exposition à un seul de ces deux toxiques. »
F- Sclérose en Plaque
- Attar AM, Kharkhaneh A, Etemadifar M, Keyhanian K, Davoudi V, Saadatnia M. Serum Mercury Level and Multiple Sclerosis. Biol Trace Elem Res. 2011 Nov 9.
« Tous les patients atteints de SEP présentaient une concentration de mercure dans le sang significativement plus élevée que celle du groupe de contrôle [...]. Cela peut signifier que des taux de mercure élevés dans le sang pourraient favoriser le développement de la Sclérose en Plaques chez des individus sensibles. »
G- Toxicité sur les fœtus
- Savabieasfahani M, Hoseiny M, Goodarzi S. Toxic and Essential Trace Metals in First Baby Haircuts and Mother Hair from Imam Hossein Hospital Tehran, Iran. Bull Environ Contam Toxicol. 2011 Dec 3.
« Les métaux toxiques dont le cadmium (157 vs 87,5 g / kg), le mercure (246 vs 198 pg / kg), cuivre (14 313 vs 11 776 pg / kg) et aluminium (52 022 vs 408 207 pg / kg) ont été plus élevés dans les cheveux du nouveau-né lorsqu'on les compare à ceux de leur mère ; ce qui suggère que les métaux peuvent être éliminés dans le fœtus comme une méthode de désintoxication. »
- Huang CF, Liu SH, Hsu CJ, Lin-Shiau SY. Neurotoxicological effects of low-dose methylmercury and mercuric chloride in developing offspring mice. Toxicol Lett. 2011 Mar 25;201(3):196-204.
« Ces résultats prouvent que les fœtus sont beaucoup plus vulnérables que les êtres humains aux effets des composés mercuriels en ce qui concerne les lésions graves induisant des effets neurotoxiques. »
La riposte de l’Ordre se poursuit – Article du 06 janvier 2012
Non content de l'éditorial paru dans sa précédente Lettre, l'Ordre des Chirurgiens Dentistes a jugé utile de renchérir ce mois de janvier par l'article reproduit ci-dessous, que suivent notre réponse à M. Couzinou, puis nos commentaires.
Amalgames dentaires : le degré zéro de l’info
Aucune donnée scientifique nouvelle ne vient nourrir le récent débat sur le mercure.
Les médias ont largement repris la communication d’associations engagées dans la lutte contre les amalgames dentaires.
Pour ces associations, le caractère nocif du mercure contenu dans les amalgames est avéré… alors même que les rapports nationaux de l’Afssaps ou européens démontrent le contraire.
En effet, en l’état actuel des connaissances, rien ne permet d’affirmer que les amalgames font courir un risque pour la santé. Selon les données scientifiques disponibles, ils constituent un matériau d’obturation sûr et de bonne qualité qui reste le plus adapté dans de nombreuses situations cliniques. À ce jour, aucune étude scientifique rigoureuse n’a ainsi pu mettre en évidence des effets néfastes des obturations en amalgame sur l’état de santé général des patients. Si quelques réactions locales d’intolérance bénignes et réversibles ont été signalées, on ne connaît pas un seul cas avéré d’intoxication mercurielle d’un patient par les amalgames dentaires.
Faut-il rappeler à cet égard que, de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à l’American Council on Science and Health, en passant par le Comité scientifique des risques sanitaires récemment identifiés et émergents (Scientific Committee on Emerging and Newly Identif ied Health Risks ou Scenihr) et le Comité scientifique des risques sanitaires et environnementaux (Scientific Committee on Health and Environmental Risks ou Scher), tous les comités d’experts qui, dans le monde entier, ont publié sur ce sujet au cours des vingt dernières années partagent cet avis.
À l’argument, souvent avancé, que la France ferait cavalier seul et que les pays scandinaves ont, eux, depuis longtemps retiré ces produits du marché, relevons que sur la quasi-totalité de la planète (USA, Canada, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Espagne, Pays-Bas, Belgique, Pologne, etc.), les amalgames sont toujours utilisés. Les rares pays (comme la Norvège) qui en ont interdit l’usage ne l’ont fait que pour des raisons environnementales et non pour une nocivité supposée des amalgames sur la santé des personnes soignées. Pour le Conseil national – emboîtant en ce sens le pas de l’Afssaps et du ministère de la Santé –, il n’est absolument pas justifié, du point de vue de la santé publique, de déconseiller l’utilisation des amalgames dentaires et encore moins de susciter des craintes irrationnelles à ce propos. Au nom d’un risque de nocivité purement hypothétique et jamais démontré, on risquerait alors de se priver d’un moyen thérapeutique encore irremplaçable à ce jour dans la lutte contre la carie dentaire – carie dont la nocivité, elle, est bien avérée.
Monsieur le Président,
Nous souhaitons en premier lieu féliciter l’Ordre pour les progrès méthodologiques accomplis depuis votre éditorial de décembre : si contestables que soient ses sources, l’article paru dans la Lettre de Janvier prend soin d’en citer un certain nombre. Bien que nous déplorions de n’avoir reçu aucune réponse à notre courrier personnel du 6 décembre non plus qu’à notre lettre ouverte du 16 décembre derniers, nous nous réjouissons de constater que nos arguments vous ont en quelque sorte profité.
Bien sûr il s’agit d’améliorations toutes relatives, comme en témoignent les commentaires que nous donnons ci-dessous à votre dernier papier.
Veuillez nous excuser si nous ne nous plions pas ici à toutes les règles d’élégance : nous nous lassons quelque peu d’un dialogue sans interlocuteur. Il semble que vous soyez plus enclin à prêcher qu’à risquer une confrontation.
Nous joignons à ce courrier un certain nombre de pièces résumant les modalités désolantes qui permirent l’élaboration des principales expertises sur lesquelles s’appuie votre ligne de défense.
Veuillez agréer nos salutations,
Geoffrey Begon, pour Non Au Mercure Dentaire.
NOS COMMENTAIRES A CET ARTICLE
Amalgames dentaires : le degré zéro de l’info
Aucune donnée scientifique nouvelle ne vient nourrir le récent débat sur le mercure.
Commentaire
Pourquoi ne pas attendre le résultat de l’actualisation de l’Afssaps pour juger de l’état des données scientifiques ? Votre argumentaire ne repose pourtant sur
rien d’autre que l’énumération des expertises officielles qui se sont employées à blanchir l’amalgame.
Quant à nous, nous relevons, pour la seule année 2011, 6 études qui démentent cette assertion :
- Norouzi E, Bahramifar N, Ghasempouri SM. Effect of teeth amalgam on mercury levels in the colostrums human milk in Lenjan. Environ Monit Assess. 2012 Jan;184(1):375-80.
« Le résultat de cette étude a montré une corrélation positive entre les niveaux de mercure du lait avec le nombre de plombages dentaires de la mère […]. On a estimé dans cette étude que l'apport de mercure hebdomadaire au nourrisson allaité était, dans certains cas, plus élevé que la tolérance provisoire indiquée par la FAO/OMS, qui représente une menace pour leur santé. »
- Mutter J. Is dental amalgam safe for humans? The opinion of the scientific committee of the European Commission. J Occup Med Toxicol. 2011 Jan 13;6(1):2.
« Les données scientifiques montrent que : (a) L'amalgame dentaire est de loin la principale source de mercure dans l'organisme humain charges totales. Ceci est prouvé par des études d'autopsie qui ont trouvé de 2 à 12 fois plus de mercure dans les tissus des personnes portant des amalgames dentaires. Les autopsies sont les études les plus précieuses et les plus importantes pour évaluer la charge corporelle de mercure due à l'amalgame. (B) Ces études autopsiques ont montré de façon constante que de nombreuses personnes avec des amalgames ont des niveaux toxiques de mercure dans le cerveau ou les reins. (C) Il n'y a aucune corrélation entre les niveaux de mercure dans le sang ou l'urine, et les niveaux dans les tissus du corps ou la sévérité des symptômes cliniques. […] (D) La demi-vie du mercure dans le cerveau peut durer de plusieurs années à des décennies, donc le mercure s'accumule au fil du temps d'exposition à l'amalgame dans les tissus du corps à des niveaux toxiques. […] (E) Les vapeurs de mercure sont environ dix fois plus toxiques que le plomb sur les neurones humains et elles présentent une toxicité synergique à d'autres métaux. (F) La plupart des études citées par SCENIHR qui concluent que les amalgames sont sûrs ont de graves défauts méthodologiques. »
- Neghab M, Choobineh A, Hassan Zadeh J, Ghaderi E. Symptoms of intoxication in dentists associated with exposure to low levels of mercury. Ind Health. 2011;49(2):249-54
« Nos résultats indiquent que l'exposition professionnelle des dentistes au mercure, même à de faibles niveaux, est associée à une augmentation significative de la prévalence des symptômes d'intoxication. »
- Geier DA, Carmody T, Kern JK, King PG, Geier MR. A significant relationship between mercury exposure from dental amalgams and urinary porphyrins: a further assessment of the Casa Pia children's dental amalgam trial. Biometals. 2011 Apr;24(2):215-24.
« Notre étude […] établit la spécificité de certaines porphyrines urinaires comme biomarqueurs de bas niveau de la charge corporelle en Hg, et révèle que les amalgames dentaires contribuent significativement, de façon chronique, à la charge corporelle en mercure. »
- Geier DA, Carmody T, Kern JK, King PG, Geier MR. A dose-dependent relationship between mercury exposure from dental amalgams and urinary mercury levels: a further assessment of the Casa Pia Children's Dental Amalgam Trial. Hum Exp Toxicol. 2011 Jul 29.
« Les résultats de notre étude suggèrent que les amalgames dentaires contribuent à l'exposition continue au mercure de manière dose-dépendante. »
- Al-Saleh I, Al-Sedairi AA. Mercury (Hg) burden in children: the impact of dental amalgam. Sci Total Environ. 2011 Jul 15;409(16):3003-15.
« La présente étude a montré qu'un nombre important d'enfants avec ou sans amalgame avaient des niveaux de Hg dépassant les limites de référence acceptables. […] Nos résultats sont alarmants et montrent qu'il est urgent de procéder à la biosurveillance et à l'évaluation de l'exposition. Nous recommandons fortement des changements relatifs à l’amalgame dans les cabinets dentaires, surtout pour les enfants, afin d'éviter toute exposition inutile au mercure. »
Il est vrai que ces études ne sont pas parues dans des revues dentaires, dans lesquelles, effectivement, on envisage l’amalgame d’un œil plus complaisant. Nous ne pouvons que vous inviter à élargir le champ de vos lectures, considérant que les revues de toxicologie ou de biochimie ont au moins autant à dire sur les intoxications que la presse directement destinée aux dentistes, et qu’elles ne souffrent pas des mêmes conflits d’intérêts liés à leur financement.
Les médias ont largement repris la communication d’associations engagées dans la lutte contre les amalgames dentaires.
Commentaire
Pourquoi vous est-il aussi difficile de nous nommer ? Redouteriez-vous que les dentistes ne finissent par nous lire ?
Pour ces associations, le caractère nocif du mercure contenu dans les amalgames est avéré…
Commentaire
Il est vrai que nous ne jouissons pas de cette hauteur de vue qui vous permet de reconnaître la redoutable dangerosité du mercure en tous lieux, à l’exception notable de la mâchoire, à quelques centimètres du cerveau.
alors même que les rapports nationaux de l’Afssaps ou européens démontrent le contraire.
Commentaire
Veuillez trouver en pièces jointes un résumé des griefs que les scientifiques indépendants font valoir à l’encontre des expertises que vous mentionnez. [Il s'agit de résumés des processus d'élaboration des rapports de l'Afssaps, du Scenihr et du faux OMS.]
En effet, en l’état actuel des connaissances, rien ne permet d’affirmer que les amalgames font courir un risque pour la santé. Selon les données scientifiques disponibles, ils constituent un matériau d’obturation sûr et de bonne qualité qui reste le plus adapté dans de nombreuses situations cliniques. À ce jour, aucune étude scientifique rigoureuse n’a ainsi pu mettre en évidence des effets néfastes des obturations en amalgame sur l’état de santé général des patients. Si quelques réactions locales d’intolérance bénignes et réversibles ont été signalées, on ne connaît pas un seul cas avéré d’intoxication mercurielle d’un patient par les amalgames dentaires.
Commentaire
Dans le reportage diffusé le 4 décembre dans La Nouvelle Édition sur Canal +, vous déclarez à propos d’une malade souffrant de symptômes systémiques (fatigue chronique ; sphère ORL chroniquement infectée) éliminés par l’éviction des amalgames : « Elle peut être allergique aux amalgames. On peut être allergique aux amalgames comme on peut être allergique à n’importe quoi, ça c’est tout à fait possible. Mais de là à donner une sclérose en plaque, un Alzheimer… Non ! »
Nous vous remercions de préciser si la fatigue chronique entre à votre sens dans le registre « des réactions locales d’intolérance bénignes » qui, seules selon vous, ont été observées.
D’autre part, nous vous rappelons que le rapport de l’Afssaps de 2005 n’excluait pas la possibilité d’une relation entre les amalgames dentaires et la sclérose en plaques : « L’implication du mercure libéré par les amalgames en tant qu’un des facteurs étiologiques de la SEP ne peut donc aujourd’hui être totalement exclue au vu des données épidémiologiques récentes » (p. 47 du rapport). Quel dommage que vous ne l’ayez pas rappelé dans votre article.
L’autorité de l’Agence sanitaire, que vous prenez soin de convoquer en toute occasion, s’arrête-t-elle au seuil de cette question ?
Faut-il rappeler à cet égard que, de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à l’American Council on Science and Health, en passant par le Comité scientifique des risques sanitaires récemment identifiés et émergents (Scientific Committee on Emerging and Newly Identified Health Risks ou Scenihr) et le Comité scientifique des risques sanitaires et environnementaux (Scientific Committee on Health and Environmental Risks ou Scher), tous les comités d’experts qui, dans le monde entier, ont publié sur ce sujet au cours des vingt dernières années partagent cet avis.
Commentaire
Le rapport de l’OMS (http://www.who.int/oral_health/publications/dental_material_2011.pdf) paru en octobre dernier explique que :
1) les enfants sont particulièrement sensibles aux effets neurotoxiques du mercure ;
2) l’amalgame a été associé à des problèmes généraux de santé ;
3) la majorité des effets secondaires dus aux matériaux dentaires sont liés aux amalgames dentaires. L’OMS appelle donc l’ensemble des pays à passer aux matériaux alternatifs à l’amalgame.
Ce document remplace le « Petersen Paper » (voir sur notre site : http://www.non-au-mercure-dentaire.org/actualites-non-au-mercure.php?article=141) sur lequel, semble-t-il, vous continuez de vous appuyer alors qu’il a été retiré par l’OMS.
À l’argument, souvent avancé, que la France ferait cavalier seul et que les pays scandinaves ont, eux, depuis longtemps retiré ces produits du marché, relevons que sur la quasi-totalité de la planète (USA, Canada, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Espagne, Pays-Bas, Belgique, Pologne, etc.), les amalgames sont toujours utilisés.
Commentaire
Les faits que nous faisons valoir sont précisément les suivants :
1- Dans le cadre des négociations internationales de Nairobi (novembre 2012), l'Afrique, refusant de devenir « la poubelle des pays riches », a réclamé la fin de l’usage du mercure dentaire entre 2016 et 2018. Elle a été suivie par la région Asie-Pacifique et l’Amérique latine. Les Etats-Unis et l’Australie demandent également la disparition programmée des amalgames.
2- Par contraste, la voix de l’Europe s’avère particulièrement hésitante, tiraillée entre les pays scandinaves hostiles au mercure dentaire et, à l’autre pôle, la France qui s’obstine à le défendre. La France est en effet le seul pays d’Europe qui se soit officiellement opposé à la préconisation émise par l’agence BIOIS de mettre un terme à l’usage des amalgames en Europe.
Les rares pays (comme la Norvège) qui en ont interdit l’usage ne l’ont fait que pour des raisons environnementales et non pour une nocivité supposée des amalgames sur la santé des personnes soignées.
Commentaire
Vous posez une excellente question : les « raisons environnementales » n’ont-elles pas cours en France ? Sommes-nous à l’abri de tels dommages ? Serait-ce chez nous une cause insuffisante pour renoncer à l’usage du mercure ? Est-il nécessaire de rappeler que ces « raisons environnementales » sont également des problèmes de santé publique ?
D’autre part, il est parfaitement évident, pour qui a suivi de près cette affaire, que les « raisons environnementales » sont également un prétexte commode pour qui veut sortir de l’ère du mercure dentaire sans risquer qu’il soit demandé des comptes à l’ensemble des responsables d’un possible empoisonnement collectif.
Pour le Conseil national – emboîtant en ce sens le pas de l’Afssaps et du ministère de la Santé –, il n’est absolument pas justifié, du point de vue de la santé publique, de déconseiller l’utilisation des amalgames dentaires et encore moins de susciter des craintes irrationnelles à ce propos.
Commentaire
L’argument des craintes irrationnelles est bien connu. Hartmut Hildebrand, directeur de recherche à l’INSERM, qui avait participé à l’élaboration du rapport sur les amalgames commandité par M. Kouchner (CSHPF, 1998), déclarait dans une interview qu’il ne voulait surtout pas d’amalgames en bouche. « Nous avons fait trop d’expériences qui montrent que l’amalgame n’est vraiment pas bon », expliquait-il. Quand on lui demandait pourquoi, en ce cas, le conseil ne recommandait ni l’interdiction, ni le retrait systématique des amalgames, il répondait justement : « A mon avis, interdire aujourd’hui, on provoquerait une hystérie nationale, et nous avons bien pris conscience de cet effet-là. »
Au nom d’un risque de nocivité purement hypothétique et jamais démontré, on risquerait alors de se priver d’un moyen thérapeutique encore irremplaçable à ce jour dans la lutte contre la carie dentaire – carie dont la nocivité, elle, est bien avérée.
Commentaire
Au moins pouvons-nous nous accorder sur ce point : il est très important d’éviter les caries. Vous évitez de justesse d’achever votre article sur un éloge de la brosse à dents : nous ne pouvons que vous féliciter pour ce virage merveilleusement négocié.
14-11-2016
ARCHIVES POUR L'ANNEE 2011 - PARTIE 1
L’Ordre des Dentistes contre-attaque – Article du 13 décembre 2011
M. Christian Couzinou, président de l’Ordre National des Chirurgiens Dentistes, s’est senti en devoir de riposter, dans l’éditorial de la lettre n°103 de décembre 2011, aux informations portées par les médias depuis notre Conférence de Presse du 27 octobre dernier.
Nous reproduisons ci-dessous le texte de son édito, suivi d'une version accompagnée de nos commentaires puis de notre réponse.
Amalgame(s)
Revoilà la question de l’amalgame dentaire au mercure dans le débat public. Certaines ONG – dont il ne s’agit pas de suspecter l’honnêteté dans leur combat, même si leurs arguments flirtent parfois avec la mauvaise foi – alertent les médias sur la dangerosité supposée des amalgames au mercure. L’effet de ces campagnes sur nos concitoyens est proprement désastreux.
Individuellement, le chirurgien-dentiste apparaît comme parfaitement conscient des risques, mais soucieux de la seule rentabilité de son acte. Collectivement, la profession, quant à elle, serait pieds et poings liés au lobby de l’industrie.
Comment sortir de ce débat infernal ? On remarquera que, dans cette récente campagne anti-amalgame, personne ne prend la peine de citer les décisions de l’Afssaps sur la question.
Le choc du scandale du Mediator semble imprégner les esprits. Et pourtant, voilà une question dont pourraient s’emparer nos autorités sanitaires.
Car la profession, contrairement à ce que prétendent ces associations, n’est pas arc-boutée sur l’amalgame au mercure.
La vérité est qu’aucune étude, jusqu’à présent, n’a démontré sa dangerosité et que, dans le même temps, les matériaux de substitution ne donnent, ni en termes de sécurité, ni en termes de durabilité, des résultats probants.
C’est d’ailleurs, jusqu’à aujourd’hui, la position de l’Afssaps.
Si une étude indépendante, sous l’autorité de l’État, démontrait demain le contraire, la profession s’y rangerait, que personne n’en doute, sans le moindre état d’âme.
Amalgame(s) Commentaire
Le titre met en résonance deux significations du terme amalgame : le matériau d’obturation dentaire à base de mercure d’une part, et d’autre part la confusion ou l’association abusive de plusieurs notions. Il s’agit de discréditer immédiatement la position adverse (la nôtre, donc) en instillant l’idée que les arguments contre l’amalgame sont flous et/ou trompeurs. En particulier, l’auteur entend prévenir l’analogie entre la dénonciation des amalgames dentaires et celle du Mediator (à laquelle il sera fait explicitement référence dans le corps de l’éditorial) en interdisant au lecteur de se prêter à une comparaison hâtive.
Revoilà la question de l’amalgame dentaire au mercure dans le débat public.
Commentaire
Cette résurgence dans la sphère publique marque l’impact médiatique de la conférence de presse donnée par Non Au Mercure Dentaire (NAMD), le Réseau Environnement Santé (RES) et de l’Association Toxicologie-Chimie (ATC) le 27 octobre 2011.
Certaines ONG – dont il ne s’agit pas de suspecter l’honnêteté dans leur combat, même si leurs arguments flirtent parfois avec la mauvaise foi – alertent les médias sur la dangerosité supposée des amalgames au mercure.
Commentaire
Pourquoi ne pas citer les ONG concernées ? N’en valent-elles pas la peine ? Pourtant :
- L’association NAMD se prête sur le plan scientifique et sur le commentaire des faits et des discours à un travail extrêmement rigoureux, notamment grâce à Marie Grosman, biologiste, qui travaille sur les amalgames dentaires depuis quinze ans.
- le RES mène un travail de veille scientifique considérable, en lieu et place des autorités sanitaires lorsqu’elles s’avèrent défaillantes. On doit notamment au RES et à son président André Cicolella d’avoir soulevé les problématiques du bisphénol A et de l’aspartame en France.
- ATC est une association qui propose de l’information et des formations en toxicochimie à destination des professionnels de la santé. Elle est présidée par le Pr André Picot, Expert honoraire à la Commission européenne.
- Nous avons en outre été rejoints par la Coordination Nationale Médicale Santé-Environnement (CNMSE) dont fait partie l’association de dentistes ODENTH – ce fait signale que le débat sur l’amalgame commence à se poser au sein même de la profession dentaire.
Il suffit de se rendre sur les sites de chacune de ces associations pour comprendre que le militantisme des uns et des autres repose sur des fondements scientifiques solidement étayés, aux antipodes du présent éditorial qui (et le seul fait de ne pas nommer l’adversaire en témoigne) évite le sujet et se contente de discréditer la thèse adverse par l’insinuation et une série d’affirmations que rien n’étaie.
L’anonymat commode dont il recouvre ces associations oppose ainsi un flagrant démenti à la pose de bon joueur que veut se donner l’éditorialiste, en refusant de « suspecter [notre] honnêteté » – élégance d’autant plus admirable que nous n’aurions pas les mêmes délicatesses, puisque nos « arguments [flirteraient] avec la mauvaise foi ».
Nous n’avons pas quant à nous l’intention de jouer ni de biaiser. La « dangerosité » des amalgames n’est pas « supposée » mais établie. De nombreux travaux attestent la toxicité du mercure dentaire. Même à supposer que la question de la dangerosité de l’amalgame pour le patient ne serait pas définitivement tranchée, compte-tenu de l’écran de fumée créé par les publications des revues dentaires, la toxicité de l’amalgame pour les professionnels (dentiste et assistante) et pour l’environnement, c’est-à-dire
in fine pour la population, est clairement attestée.
L’effet de ces campagnes sur nos concitoyens est proprement désastreux.
Commentaire
Le terme de « campagnes » est inapproprié. NAMD se bat sans relâche, depuis sa création en 1998, pour faire reconnaître la toxicité du mercure dentaire : ce qui se passe aujourd’hui est l’aboutissement de longs travaux parfois souterrains, qui bénéficient dans l’instant de l’appui d’associations amies et d’une conjonction favorable, puisque la chasse au mercure a été déclarée à tous les niveaux : en France (c’est en première ligne du PNSE2), en Europe (avec la révision de la stratégie communautaire sur le mercure) et dans le monde (avec l’élaboration de la future « Convention de Minamata, prévue pour 2013). Or l’amalgame dentaire est selon l’OMS le premier facteur d’exposition de la population au mercure.
D’autre part, nous ne comprenons pas en quoi l’apport de connaissances dans l’espace public peut être qualifié de « désastreux ». Il nous apparaît que le terme « concitoyens », avec la notion d’égalité sur laquelle il repose, a ici pour fonction de masquer une conception parfaitement inégalitaire du rapport au savoir, dont l’élaboration devrait être abandonnée à quelques privilégiés. Nous croyons quant à nous que les choix technologiques ne doivent pas être abandonnés à des évaluations d’experts trop souvent juges et parties ; et que les malades doivent devenir des acteurs avertis de leurs soins.
Au lieu de s’offusquer que des associations puissent apporter, via des articles dans les médias, des informations scientifiquement validées sur la toxicité de matériaux dentaires, l’Ordre Des Dentistes ferait mieux de se préoccuper de faire respecter, dans l’intimité des cabinets dentaires, le principe du consentement éclairé. Nos concitoyens ont le droit de savoir ce qu’un dentiste leur place en bouche, et d’exiger des produits présentant toute innocuité.
Individuellement, le chirurgien-dentiste apparaît comme parfaitement conscient des risques, mais soucieux de la seule rentabilité de son acte.
Commentaire
NAMD n’a jamais opéré un tel raccourci – même si nous sommes toujours à la merci d’une mauvaise transcription de nos propos ou d’une mauvaise interprétation de ceux-ci.
Nous soutenons au contraire que le dentiste, nullement « conscient des risques », est victime d’une désinformation telle qu’il ne prend pas au sérieux les fiches de sécurité pourtant très explicites qu’il reçoit des fabricants d’amalgames. Sans cela, ne serait-ce que pour sa propre sécurité, ne doutons qu’il cesserait immédiatement d’utiliser des matériaux aussi toxiques.
Nous estimons, certes, que la question de la « rentabilité » pèse dans les décisions des praticiens ; nous ne croyons pas cela condamnable, et il semble en fait un peu ridicule de vouloir le nier. Nous militons ainsi, non seulement pour le déremboursement des amalgames, mais aussi pour une meilleure prise en charge de la prophylaxie et des matériaux de remplacement non-toxiques.
Collectivement, la profession, quant à elle, serait pieds et poings liés au lobby de l’industrie
[sic].
Commentaire
M. Couzinou caricature notre propos, pourtant simple et plus difficile à parer dès lors qu’on le considère sérieusement : les liens d’intérêts modifient le jugement. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la loi interdit les conflits d’intérêts au sein des organismes officiels.
De toute évidence, l’éditorialiste compte sur la notion de « collectif » pour déclencher un réflexe corporatiste et court-circuiter ainsi le jugement rationnel.
Précisons surtout que nous ne confondons pas la profession avec ses représentants. Sans exonérer les praticiens de leurs responsabilités, nous marquons une séparation absolue entre eux et ceux qui continuent de les endoctriner dans l’idée mensongère qu’il n’existerait aucune étude mettant en cause le mercure dentaire.
Nous considérons que les études officielles sur la toxicité du mercure dentaire doivent être menées par des toxicologues, des toxicochimistes, des endocrinologues et non par des dentistes, à la fois pour des raisons de compétence et d’impartialité. Les dentistes « experts » se sont trop engagés en faveur de l’amalgame pour revenir sur leurs pas.
Comment sortir de ce débat infernal ?
Commentaire
De notre point de vue, bien sûr, ce débat (tout débat) est extrêmement souhaitable. C’est sa confiscation qui nous paraît « infernale ».
Or il nous semble qu’à ce jour nous sommes encore dans la confiscation. Que la question de l’amalgame émerge dans l’espace médiatique ne suffit pas à le propulser au cœur d’un débat. Pour cela il faudrait que des arguments s’affrontent. Jusqu’à ce jour, nous devons constater que l’Ordre n’a pas pris connaissance du matériel critique que nous lui proposons, et qu’il se contente de nous éviter en nous déconsidérant.
On remarquera que, dans cette récente campagne anti-amalgame, personne ne prend la peine de citer les décisions de l’Afssaps sur la question.
Commentaire
Bien au contraire. Nous n’avions aucune raison de tenir secrète cette excellente nouvelle : l’Afssaps a retiré le rapport de 2005 sur les amalgames dentaires, jugé caduc, afin de le réactualiser. M. Couzinou songe-t-il à autre chose ? Ignore-t-il cet épisode ? A-t-il lu la presse, lui qui se met en position de lecteur critique (« on remarquera », « personne ne prend la peine de citer etc. ») ? Croit-il qu’il suffise d’affirmer un mensonge avec force, retranché derrière l’effigie d’un organisme omnipotent mais de plus en plus critiqué en coulisse, pour lui donner réalité ?
Le choc du scandale du
Mediator semble imprégner les esprits.
Commentaire
Il est évident que l’affaire du Mediator a puissamment ébranlé la confiance des concitoyens dans les autorités sanitaires. L’auteur semble penser que ce cas particulier prend une place trop importante dans « les esprits », conduisant à une généralisation perverse.
Notre thèse est, une fois encore, diamétralement opposée à celle-ci. Nous soutenons que les institutions concernées fonctionnent globalement de manière très insatisfaisante, ce dont attestent depuis des années divers scandales qui ne sont hélas que l’écume du problème.
Nous croyons qu’au contraire chacun de ces scandales est beaucoup trop particularisé, et que cette particularisation sert à masquer les carences et les vices structurels des instances sanitaires.
Et pourtant, voilà une question dont pourraient s’emparer nos autorités sanitaires.
Commentaire
A ce stade, la qualité de l’argumentaire faiblit sensiblement. Pourquoi cette opposition en début de phrase, que rien n’explique en bonne logique ? Pourquoi suggérer aux autorités sanitaires de s’emparer de la question alors qu’on estimait plus haut que l’Afssaps avait pris des « décisions » ? On a l’impression que M. Couzinou suggère à l’Afssaps une décision qu’elle a déjà prise : serait-il en retard sur les événements ou aurait-il une autre intention ?
Car la profession, contrairement à ce que prétendent ces associations, n’est pas arc-boutée sur l’amalgame au mercure.
Commentaire
Nous laissons à l’éditorialiste le choix du qualificatif « arc-bouté ».
Pour notre part nous constatons que :
- dans la pratique, une place de choix est réservée aux amalgames en tant que matériaux d’obturation (en premier lieu pour les enfants) ;
- une majorité de dentistes adopte une attitude défiante voire agressive dès lors qu’on met en cause les amalgames dentaires.
La vérité est qu’aucune étude, jusqu’à présent, n’a démontré sa dangerosité et que, dans le même temps, les matériaux de substitution ne donnent, ni en termes de sécurité, ni en termes de durabilité, des résultats probants.
Commentaire
Cette déclaration ne se justifie que par l’ignorance ou un souci de propagande. Nous renvoyons à nouveau vers notre bibliographie en ce qui concerne la dangerosité de l’amalgame.
Quant aux alternatives, il en existe de très satisfaisantes. Le dernier rapport de l’OMS appelle les dentistes à s’en emparer. Les pays d’Europe du Nord estiment d’ailleurs que la dentisterie sans mercure est en passe de devenir la norme.
C’est d’ailleurs, jusqu’à aujourd’hui, la position de l’Afssaps.
Commentaire
Comme mentionné plus haut, cette position est suspendue. Il est impensable que M. Couzinou l’ignore. Le déni de réalité, à ce stade, laisse circonspect.
Si une étude indépendante, sous l’autorité de l’État, démontrait demain le contraire, la profession s’y rangerait, que personne n’en doute, sans le moindre état d’âme.
Commentaire
Nous nous réjouissons de cet affichage de déontologie. Néanmoins, comment imaginer sérieusement qu’un praticien qui aura posé des amalgames durant des années puisse passer à des alternatives « sans le moindre état d’âme » le jour où il découvrira qu’il a empoisonné ses patients, soi-même et sa famille, et qu’il a été victime de désinformation grave de la part de ses maîtres, de l’Ordre et des autorités sanitaires ?… Un tel scénario paraît aussi invraisemblable que, pour tout dire, inquiétant.
Enfin, on est bien forcé d’admettre à ce point que M. Couzinou a l’intention de réécrire l’histoire en donnant à penser que les dentistes eux-mêmes ont demandé, ce mois de décembre, la révision du rapport de 2005.
CONCLUSION EN FORME DE LETTRE OUVERTE
M. Couzinou,
L’éditorial que vous avez rédigé pour la Lettre de l’Ordre de décembre 2011, à propos d’« amalgame(s) », revisite un certain nombre de procédés auxquels nous sommes malheureusement habitués. Vous commencez par nous rejeter dans un anonymat dédaigneux. Vous avancez – au mépris d’études nombreuses, du dernier rapport de l’OMS ou de l’expérience des pays d’Europe du Nord – les coutumières assertions selon lesquelles « aucune étude […] n’a démontré [la] dangerosité » de l’amalgame et « les matériaux de substitution ne donnent [pas de] des résultats probants ». Vous transformez nos propos afin de liguer contre nous la profession dentaire.
Au moins avez-vous le mérite de la clarté quand vous qualifiez le « débat » d’« infernal ». Effectivement, vous rejetez avec une véhémence suspecte l’idée d’une confrontation intellectuelle sur le terrain scientifique. Alors que nous produisons un matériel critique extrêmement précis ; que nous fondons notre contestation sur des sources systématiquement référencées ; que nous actualisons régulièrement nos connaissances – vous préférez prétendre, en comptant que votre position suffise à donner consistance à des affirmations par elles-mêmes indigentes, que nos arguments tiendraient de la « mauvaise foi ».
A l’inverse, nous ne trouvons rien de votre part qui ressemble à une critique un peu étayée de nos propos. Le rapport de l’Afssaps de 2005 sur le mercure dentaire semble être à vos yeux une autorité suffisante, qui suffit à nous balayer.
Ce point appelle une importante remarque. Votre argumentaire fait valoir que, « dans cette récente campagne anti-amalgames, personne ne prend la peine de citer les décisions de l’Afssaps ». Il faut pour le croire n’avoir lu aucun des articles que vous évoquez et ne rien connaître de l’histoire de notre association.
Le rapport de 2005 faisait précisément suite à des signalements de matériovigilance et à l’insistance de notre association. Malheureusement, l’étude a été confiée à des experts globalement incompétents sur la question, dont plusieurs ne cachaient pas leur partialité en faveur des amalgames, et qui se sont appuyés sur une bibliographie pour le moins curieuse, écartant les articles issus de revues de toxicologie au profit de revues dentaires et psychiatriques. Un faux rapport de l’OMS y tient même lieu de référence centrale.
Non Au Mercure Dentaire n’a eu de cesse de critiquer ce rapport, produisant même une contre-étude exhaustive qui l’invalide point par point.
Le 14 octobre dernier, nous avons rencontré M. Ghislain, directeur au sein de l’Afssaps de la Direction de l’Évaluation des Dispositifs Médicaux (DEDIM). Celui-ci a jugé opportun de lancer une nouvelle étude, considérant l’ancienneté de la précédente et l’évolution des matériaux alternatifs. Début novembre, le rapport de 2005 n’était plus disponible en ligne depuis le site de l’Afssaps : sa réactualisation était annoncée pour début 2012.
Nous nous étonnons que vous suggériez, un mois plus tard, aux « autorités sanitaires » de « s’emparer » de la question : « Si une étude indépendante, sous l’autorité de l’État, démontrait demain [la toxicité du mercure dentaire], la profession s’y rangerait ». Auriez-vous l’intention de faire croire que vous êtes à l’origine de cette nouvelle démarche de l’Afssaps ?
Nous sommes inquiets de voir à la tête de l’Ordre quelqu’un qui rejette toute idée de débat et qui prend avec la vérité des libertés telles qu’il entend réécrire l’histoire.
Si nous nous accordons avec vous sur la nécessité d’une nouvelle étude, l’expérience a montré qu’il ne suffit pas de qualifier une expertise d’ « indépendante » pour qu’elle le devienne, et que « l’État » n’est pas un garant absolu. Il nous semble essentiel que l’ensemble des éléments scientifiques nécessaires à un jugement correct parviennent aux praticiens, qui sont à ce jour désinformés.
Nous souhaitons que le débat ait lieu à l’intérieur même de la profession. Nous n’irons pas jusqu’à vous prier de nous faciliter la tâche ; au moins, ayez la probité de ne pas y faire obstruction par des déclarations mensongères.
Respectueusement,
Geoffrey Begon, président de Non Au Mercure Dentaire.
A LIRE AUSSI
Le site « destination santé » a fait paraître un article intitulé «
Du Bisphénol A ou du mercure pour vos dents ? », d’après des arguments développés par M. Michel Goldberg dans le
Chirurgien Dentiste de France, n°1507, de décembre 2011 également.
Laissons de côté les incertitudes scientifiques du journaliste (qui n’est pas certain que le mercure soit dangereux, et qui doute du « risque de libération de mercure » à partir de l’amalgame) et concentrons-nous sur les propos de M. Goldberg, qui réitère naturellement que nos accusations sont « dépourvues de tout fondement scientifique » et nous qualifie de « groupes mono-obsédés par les méfaits du mercure ».
Nous croyons que cette caractérisation aura prêté à sourire nos amis du RES qui, avant de soutenir notre action contre le mercure, ont permis l’émergence de la problématique du bisphénol A dans le débat public français.
On remarquera enfin que la disjonction oppose une fois de plus le bisphénol A des résines au mercure de l’amalgame, oubliant les résines sans bisphénol A et plus encore le verre ionomère, un matériau biocompatible qui répond aux meilleures exigences en termes de coût et de longévité.
Le mercure sanguin et la Sclérose en Plaques – Article du 23 novembre 2011
Serum Mercury Level and Multiple Sclerosis
Attar AM, Kharkhaneh A, Etemadifar M, Keyhanian K, Davoudi V, Saadatnia M.
Article publié le 9 novembre 2011
Biol Trace Elem Res. 2011 Nov 9.
Résumé de l'étude :
L’exposition aux métaux lourds a été associée à une plus grande incidence de la Sclérose En Plaques (SEP). Par ce travail, nous présentons une possible relation entre les taux de mercure sanguins et le développement de la Sclérose en Plaques à Isfahan, la troisième ville d’Iran. 74 patients affectés par la Sclérose en Plaques ont été recrutés à la clinique de la Sclérose en Plaques d’Isfahan, Iran. En associant le sexe et l’âge, 74 volontaires en bonne santé ont été choisis comme groupe de contrôle. Des échantillons de sang ont été prélevés et les niveaux de mercure sanguins déterminés. [...] Tous les patients atteints de SEP présentaient une concentration de mercure dans le sang significativement plus élevée que celle du groupe de contrôle [...]. Cela peut signifier que des taux de mercure élevés dans le sang pourraient favoriser le développement de la Sclérose en Plaques chez des individus sensibles.
Le résumé en anglais est disponible
ici.
Loin d'être isolée, cette étude récente s'inscrit dans une longue série de publications qui établissent un lien entre le mercure (et particulièrement le mercure dentaire) et la Sclérose en Plaques.
Rappelons-en quelques autres :
Le nouveau rapport de l’OMS – article du 08 novembre 2011
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a publié en octobre un
rapport qui se substitue au scandaleux "
Petersen Paper", et qui résume sa position pour l’INC3.
L'OMS reconnaît désormais que :
- les enfants sont plus sensibles aux effets neurototoxiques du mercure du fait de leur système nerveux en développement ;
- l’amalgame a été associé à des problèmes généraux de santé ;
- la majorité des effets secondaires dus aux matériaux dentaires sont liés aux amalgames dentaires.
Elle appelle l’ensemble des pays à passer aux matériaux alternatifs à l’amalgame.
Conférence de Presse – Annonce publiée le 31 octobre 2011
Non Au Mercure Dentaire (NAMD), le Réseau Environnement Santé et l'Association Toxicologie-Chimie (ATC) ont organisé le 27 octobre une conférence de presse pour dénoncer l'irrecevabilité de la position française sur les amalgames dentaires.
Cette conférence faisait suite à une rencontre, le 14 octobre dernier, entre les trois associations et
Jean-Claude Ghislain, directeur de la Direction de l'Evaluation des DIspositifs Médicaux (DEDIM).
La DEDIM est le département de l'Afssaps en charge de la matériovigilance, à laquelle est en principe soumis l'amalgame dentaire.
M. Ghislain nous recevait suite à la
lettre que nous avions écrite à l'attention du nouveau directeur de l'Afssaps, M. Maraninchi.
Nous rendrons compte précisément de cet entretien dans quelques jours : pour l'essentiel, M. Ghislain a admis que le rapport de 2005, qui faisait la "démonstration" de l'innocuité des amalgames, est désormais caduque, puisque de nouvelles études sont apparues et que les matériaux d'obturation alternatifs ont enregistré de nombreux progrès. Il a déclaré qu'il mettait en place une nouvelle expertise, en promettant de nous tenir au courant de chaque étape et de prendre en compte notre concours.
Depuis lors, le rapport de 2005 n'est plus disponible en ligne ; le
site de l'Afssaps indique que le dossier est à présent "en cours d'actualisation" et annonce "une mise au point début 2012".
Nous entendions annoncer médiatiquement la session du 3e Comité Intergouvernemental de Négociation (INC3) sur le mercure, qui se déroule du 31 octobre au 4 novembre à Nairobi, et lors de laquelle la position des Nations sur le mercure a des chances de basculer dans un sens diamétralement contraire à la thèse soutenue jusqu'à ce jour par les autorités françaises.
Nous avons bénéficié d'une large audience de la part des médias ; dès à présent, nous pouvons signaler :
Espérons que les négociations de Nairobi recevront un écho aussi large : NAMD se chargera en tout cas d'en reproduire fidèlement le processus.
Naissance du Collectif de Lutte contre les Accidents Iatrogènes Médicamenteux (C.L.A.I.M.) – Article du 04 octobre 2011
Le
CLAIM est un collectif d’associations de victimes des médicaments. Il réunit à ce jour les associations suivantes :
- AIVQ (Victimes des quinolones)
AIVQ se donne pour mission principales d'informer sur les effets secondaires des fluoroquinolones, des antibiotiques d'usage très courant commercialisés sous ces noms : PÉFLACINE* ; CIFLOX* ; OFLOCET* ; TAVANIC* ; IZILOX* ; NOROXINE* ; ENOXOR* ; LOGIFLOX*.
Parmi les effets indésirables, il faut relever : des troubles neurosensoriels, vertiges, céphalées ; des leucopénies (baisse du nombre de globules blancs, et donc de l'immunité) ; des thrombopénies (baisse du nombre de globules rouges, qui assurent le transport de l'oxygène) ; des anémies ; et spécifiquement des tendinites conduisant parfois à la rupture du tendon d'Achille.
- AVRG (Victimes du Roaccutane)
L'isotrétinoïne, que l'on trouve dans le ROACCUTANE* (désormais retiré du marché) et ses génériques (toujours en vente) est utilisée dans le traitement de l'acné. Or cette molécule peut entraîner des états dépressifs graves, conduisant parfois au suicide.
Plus de renseignements à
cette adresse.
- AMALYSTE (syndrome de Lyell et de Stevens-Johnson)
Les syndromes de Lyell et de Stevens-Johnson sont des effets secondaires extrêmement redoutables de médicaments. Les molécules considérées « à risques » ou « à très hauts risques » sont : les sulfamides antibactériens, les anticomitiaux, certains anti-inflammatoires non stéroïdiens, l’allopurinol, la névirapine (un anti-VIH). Un risque beaucoup plus faible a été démontré pour de nombreux antibiotiques.
Ces réactions se traduisent par une crise de plusieurs jours au cours de laquelle l’épiderme et les muqueuses se décollent et partent en lambeaux, laissant le derme à vif.
Les muqueuses de la bouche, des yeux, et des organes génitaux sont touchées. Les lésions peuvent aussi atteindre des organes plus internes (voies respiratoires, tube digestif, estomac...).
Du fait de l’étendue de ces lésions internes, le patient est nourri par intraveineuse. Par la suite, il lui faudra de longues semaines avant de se réalimenter normalement.
Ces maladies touchent chaque année 120 à 150 nouveaux cas en France et impliquent une trentaine de décès. Plus d’un tiers des survivants restent handicapés à vie.
Site de l'association.
- E3M (Victimes de l’aluminium dans les vaccins)
Encore mal reconnue en France, la myofasciite à macrophages est une maladie complexe, qui résulte de l'hydroxyde d'aluminium utilisé comme adjuvant dans de nombreux vaccins. Elle est dominée par :
1- Un épuisement chronique depuis plus de 6 mois (plus de 90% des cas) non améliorée par le repos et évoluant sur plusieurs mois, voire plusieurs années ;
2- Des myalgies chroniques d'intensité variable, souvent aggravées par l'effort, avec une fatigabilité musculaire invalidante (environ 90% des cas) ;
3- Des douleurs articulaires touchant principalement les grosses articulations périphériques sont notées dans 50 à 60% des cas. Un syndrome fébrile modéré est noté dans 30 % des cas ;
4- Une fatigabilité musculaire à l'effort ;
5- Des troubles du sommeil (myoclonies nocturnes, syndrome des jambes sans repos) (environ la moitié des cas).
Toutes les informations utiles
ici.
- REVAHB (Réseau des victimes du vaccin contre l’hépatite B)
L'association REVAHB (Réseau vaccin Hépatite B) regroupe les victimes du vaccin contre l’hépatite B, notamment responsable de manifestations neurologiques graves, à type de scléroses en plaques.
Le
site est singulièrement clair, agréable et complet.
Ces associations apportent à leurs adhérents écoute et soutien ; orientation vers les centres de soins lorsque ces derniers existent ; conseils dans leurs démarches à entreprendre pour défendre leurs droits de victimes ; assistance à leurs déclarations de pharmacovigilance auprès de l’AFSSAPS. Elles militent aussi pour la mise en œuvre de programmes de recherches sur les effets indésirables graves des médicaments.
Leur première revendication commune est
la mise en place d’un fonds d’indemnisation pour toutes les victimes des effets indésirables de médicaments - et non pour les seules victimes du Mediator qui sont en passe de faire oublier toutes les autres.
A cette fin, une
pétition a été mise en ligne, que nous vous appelons à signer en nombre.
NAMD soutient pleinement une démarche de regroupement des associations qui donne force et visibilité à chacun, et permet une meilleure circulation des informations et des outils.
Nous appuyons également avec ardeur les revendications du C.L.A.I.M., car il est clair désormais que nous ne pouvons compter sur aucun progrès de grande ampleur dans le domaine médical aussi longtemps que les entreprises pharmaceutiques seront tenues pour irresponsables, notamment sur le plan financier, des pathologies associées aux médicaments et aux dispositifs médicaux.
Ces molécules et ces métaux qui empoisonnent notre système nerveux – Article du 03 octobre 2011
A peine sorti des presses, le livre de Marie Grosman et Roger Lenglet,
Menace sur nos Neurones, trouve des échos retentissants :
- Un article de 20 Minutes en résume la thèses fondamentale : l'épidémie des maladies neurodégénératives résulte du cocktail de molécules nouvelles et de métaux auxquels nous sommes exposés quotidiennement.
- Une interview que Charlie Hebdo accorde aux auteurs leur permet de revenir sur la mascarade du Train Alzheimer, l'inertie des autorités en matière de santé publique et les orientations de recherches scientifiques qui profitent allègrement aux entreprises pharmaceutiques.
- Dans une page que lui accorde Le Point, Laurent Chevallier redéploie leur démonstration : il est urgent d'adopter une médecine préventive qui tienne compte des causes environnementales des maladies neurodégératives.
Nous vous invitons vivement à découvrir ces articles... et plus encore l'enquête remarquable de M. Grosman et R. Lenglet qui devrait être portée à la connaissance de tous les personnels de santé et de tous les malades qui s'interrogent sur les causes de leurs troubles.
L'avis d'une adhérente
Ce livre fait un constat implacable : la recherche publique médicale sur les maladies chroniques non transmissibles de nos pays développés est dévoyée, presque entièrement confinée dans les essais thérapeutiques des médicaments ; au détriment de la recherche des causes. Cette dernière est focalisée sur l’exploration de causes génétiques (hérédité) ou comportementales individuelles (tabac, alcool, drogue, sédentarité malbouffe,…). Le champ des causes environnementales toxicologiques est totalement délaissé. Pourquoi donc cet ostracisme ?
« Menace sur nos neurones… » répond de manière claire. Il dévoile les mécanismes de cette occultation organisée en haut lieu par le lobby pharmaceutique. Avec des exemples précis, issus d’une investigation sévère, sources déclinées, les auteurs nous montrent les connivences habilement orchestrées qui permettent cette dérive. Parcourir par exemple les pages 81 à 102 sur le célèbre « train Alzheimer » qui, sous les oripeaux du compassionnel, est une grossière opération de marchandisation de cette pandémie au profit de multinationales nommément désignées, ainsi que d’autres pages également édifiantes (p199 et suivantes), nous instruisant sur l’implication dans de suspectes coopérations, de certains grands mentors de la neurologie, englués jusqu’au cou dans des conflits d’intérêts, mais vénérés comme référents officiels sur cette recherche médicale spécifique, chouchoutés des médias, même lorsqu’ils s’y livrent à d’insupportables mensonges, à destination d’un « grand public » grossièrement berné. Pour exemple, détaillé dans ce livre, le cas du Pr Bruno Dubois de l’hôpital la Salpêtrière, mandaté officiel en France sur l’Alzheimer. Celui qui a un de ses proches en train de s’enliser dans le néant de cette abominable perte de soi-même, appréciera ces pages. (*)
Ce livre stigmatise les vices du système et nous délivre l’information objective et indépendante fait œuvre sanitaire.
De plus, écrit avec intelligence et conviction, dans une langue impeccable, il se lit d’un trait tant il nous happe comme un grand polar noir. Ses auteurs Roger Lenglet et Marie Grosman s’octroient même le luxe pour alléger la gravité du sujet qui plombe l’esprit, de quelques traits d’humour et ornements stylistique jubilatoires, de métaphores efficaces, de clins d’œil malicieux, se référant par exemple au cinéma ( « Un train nommé… », « Space cowboys ». Le lecteur leur dit merci.
MML – le 1er Octobre 2011
(*)
Le 22 septembre sur France-Inter, émission « Service public », ce chef de service interviewé par Guillaume Elmer sur la maladie d’Alzheimer, laisse entendre qu’une nouvelle molécule donne un espoir. Est cité le « donépézil ».
Le donépézil, n’est absolument pas une nouvelle molécule, et n’est autre que le l’« Aricept », médicament prescrit depuis des décennies, mais que le Pr Dubois s’est dispensé d’appeler par son nom connu de la plupart des auditeurs, sans doute de crainte de déclencher des contradicteurs immédiats sur les antennes. Aricept fait de plus partie de la liste des médicaments prescrits aux malades Alzheimer dont le service rendu est si faible que le projet de leur déremboursement est à l’étude. Noter que le Royaume uni a déjà procédé à ces déremboursements pour le motif faible service rendu et coût prohibitif. Et que le Pr Dubois s’en était indigné sans vraiment contester l’analyse des britanniques.
Il faut une grande dose de cynisme et d’audace pour avoir osé ce mensonge à la radio. Et se sentir protégé par une immunité-impunité dont on aimerait savoir d’où elle vient.
Confronté à une assemblée publique, le directeur de la FDA annonce l’imminence d’un communiqué sur l’amalgame (Une lettre de Charlie Brown du 03 octobre 2011)
Le directeur du « Center for Devices » [dispositifs médicaux] de la FDA [Food and Drug Administration] a accepté que la FDA fasse une « annonce » concernant l’amalgame dentaire avant la fin de l’année. Alors qu’il présidait une assemblée publique de la FDA à San Fransisco le 22 septembre, le Dr Jeff Shuren, qui a signé la révoltante réglementation sur l’amalgame (2009), a validé cette date limite. C’était la troisième assemblée de la FDA cette année – et pour la troisième fois, notre mouvement s’est mobilisé avec vigueur pour le confronter à la question des dangers de l’amalgame dentaire. La première assemblée publique s’est déroulée au Texas, la seconde en Floride, et la troisième en Californie – ces Etats représentent un quart de la population américaine !
En savoir plus Anita Vazquez Tibau, directrice de l’organisation californienne, a présenté son témoignage au nom de Consumers For Dental Choice. Elle a mis en lumière les effets dévastateurs de l’utilisation de l’amalgame au sein de la communauté latino-américaine. « De nombreux hispanophones m’ont confié que leurs dentistes n’avaient jamais utilisé le mot « mercurio » lors d’une conversation », a-t-elle expliqué au Dr Shuren. « Au lieu de ça, on utilise le terme fallacieux d’ « amalgama de plata » (amalgame d’argent). J’aimerais vous voir expliquer à tout le monde que le mercure est toxique, et je vous prie de le faire également en espagnol. »
Anita a ensuite rappelé au Dr Shuren l’une de ses bonnes phrases : « Aux Etats-Unis, nous n’utilisons pas le peuple en cobaye ». Elle a montré une photographie faisant figurer un enfant latino-américain dont la bouche était pleine – haut et bas – d’amalgames dentaires au mercure. « La FDA a reconnu que l’amalgame peut causer des dommages neurologiques chez les jeunes enfants. Leur système neurologique en développement est « plus sensible aux effets neurotoxiques des vapeurs de mercure », dit-elle. Et elle reconnait qu’il n’y a aucune preuve permettant d’affirmer que l’amalgame est sain pour les enfants de moins de 6 ans : « aucune information clinique n’est disponible », dit-elle. Arrêtez de traiter les enfants latino-américains en cobayes », a alors conclu Anita.
Le Dr Shuren a répondu : « Tout ce que je peux vous dire, c’est que nous essayons de sortir une annonce avant la fin de l’année. »
L’horloge tourne : il reste 97 jours à la FDA pour agir.
Je félicite tous les consommateurs californiens ainsi que les dentistes qui ont affronté le Dr Shuren à l’assemblée de San Fransisco – et tous ceux qui ont défendu la dentisterie sans mercure dans leur communauté. C’est ce bruit de fond, s’amplifiant à travers toute l’Amérique, qui a hissé l’amalgame au rang des priorités de la FDA. Merci.
Que va faire la FDA ? Va-t-elle suivre les conseils de ses propres scientifiques : (1) mettre un terme à l’usage de l’amalgame pour les enfants, les femmes enceintes, et les adultes hypersensibles et (2) s’assurer que chaque parent sache que l’amalgame est constitué de mercure, pas d’argent ? Ou bien va-t-elle simplement « annoncer » que des mesures seront prises plus tard ?
Comme beaucoup d’entre vous l’ont déjà fait en 2009, j’encourage ceux qui le veulent à écrire au Dr Shuren à l’adresse jeff.shuren@fda.hhs.gov :
D’abord, remerciez-le d’avoir accepté une action concernant l’amalgame cette année.
Puis, demandez-lui de concrétiser cette action – plutôt que de promettre des mesures à venir. Comme l’a expliqué Anita, nos enfants sont soumis aux risques de l’amalgame en ce moment – ils ne peuvent pas attendre une année supplémentaire.
Enfin, insistez pour que le Dr Shuren suive les conseils qu’il a sollicités en décembre 2010 : l’arrêt immédiat de l’usage de l’amalgame pour le traitement des enfants, des femmes enceintes, et des adultes hypersensibles. Et assurez-vous que tous les consommateurs sachent que l’amalgame est composé de mercure – un neurotoxique.
27 septembre 2011-09-29
Charles G. Brown
National Counsel, Consumers for Dental Choice
President, World Alliance for Mercury-Free Dentistry
14-11-2016
ARCHIVES POUR L'ANNEE 2011 - PARTIE 2
Le développement du traitement restaurateur a-traumatique (ART) : l'alernative la plus économique et la plus efficace au mercure dentaire (une lettre de Charlie BROWN du 15 septembre 2011)
Qu’est-ce que l’ART?
Le traitement restaurateur a-traumatique (également appelé ART) est l’une des nombreuses techniques alternatives au mercure dentaire. L’ART repose sur l’utilisation de verre ionomère comme matériau d’obturation et utilise uniquement des instruments manuels qui ne nécessitent pas d’électricité pour la mise en œuvre du soin. L’Organisme Mondial de la Santé (OMS) désigne l’ART comme une « approche de traitement alternatif parfaite » [1]. Selon l’OMS, « l’ORH [le programme de santé orale de l’OMS] est convaincu que l’ART est l’une des approches de contrôle des caries les plus appropriées pour les premiers programmes de soins dentaires et que par conséquent la poursuite de la promotion globale de l’ART fait partie de ses objectifs majeurs. » [2]
Quels sont les avantages de l’ART ?
L’ART revêt d’innombrables intérêts pour les patients et l’environnement.
Il est inoffensif au niveau environnemental. Contrairement à l’amalgame, le verre ionomère utilisé dans l’ART ne contient pas de mercure. La substitution des amalgames par l’ART protège l’environnement de sa source principale de pollution mercurielle.
L’ART est très peu cher. Tandis que l’amalgame nécessite l’usage de l’électricité et d’un équipement clinique qui rendent son coût prohibitif pour de nombreux patients, l’ART utilise uniquement des matériaux économiques et des instruments manuels qui ne nécessitent pas l’électricité. Par conséquent, les obturations utilisant l’ART coûtent deux fois moins cher qu’une obturation utilisant l’amalgame (selon la Pan American Health Organisation [3]).
L’ART améliore l’accès aux soins dentaires : l’amalgame est inaccessible à de nombreuses populations défavorisées car il nécessite une clinique dentaire, un dentiste, et une douloureuse procédure. Ainsi, l’OMS a reconnu que « la majeure partie de la population mondiale continue de souffrir de caries dentaires non traitées. La principale raison de ce constat étant la dépendance aux soins dentaires traditionnels », tel que l’amalgame dentaire. L’ART permet l’accès à la dentisterie en éliminant les obstacles qu’induit la technique utilisant l’amalgame :
– premièrement, les instruments manuels sont portables et ne nécessitent pas d’électricité. Cela permet à l’ART d’être mis en œuvre dans les écoles pour traiter les élèves, ou au domicile des patients, pour soigner les personnes à mobilité réduite ou les personnes âgées qui peuvent avoir des difficultés à obtenir d’être conduites à une clinique, ainsi que dans les zones rurales sans électricité, pour les soins aux enfants des pays en développement.
– deuxièmement, la technique de l’ART est si simple qu’elle peut être mise en œuvre par des non-dentistes autant que par les dentistes, un avantage précieux dans les pays et régions en pénurie de dentistes [4].
– troisièmement, l’ART est quasiment indolore et ne nécessite aucune anesthésie, ce qui augmente les chances que les patients – particulièrement les enfants – sollicitent les soins et y coopèrent en premier lieu [5].
L’ART est un soin dentaire de qualité. Non seulement il préserve la structure saine de la dent, qui doit être fraisée et détruite lors du placement d’un amalgame [6], mais il est également démontré dans d’innombrables études qu’il a une longévité comparable – et même supérieure – à celle de l’amalgame [7]. Par exemple, selon le principal chercheur du traitement restaurateur a-traumatique, le docteur thaïlandais Prathip Phantumvanit, « lorsque l’on compare les résultats avec ceux de l’amalgame, on constate que l’ART est plus efficace que l’amalgame jusqu’à 8 ans de suivi… nous pensons que l’ART sera une alternative à l’amalgame, tout particulièrement sur les dents primaires, dont la durée de vie est de moins de 10 ans.» [8].
Dans quels pays l’ART a-t-il prouvé son efficacité ?
L’ART dépassant la durée de vie des dents primaires, il a été utilisé avec succès – particulièrement auprès des enfants – dans diverses installations d’un vaste éventail de pays. Ci-dessous, une compilation de résultats de la recherche sur l’ART et d’études de cas réalisées partout dans le monde (pour des informations plus détaillées, consulter les liens reportés dans les notes de bas de page) :
Panama et Equateur : « Les résultats de l’étude PRAT [qui incluait la Panama, l’Equateur et l’Uruguay] ont clairement démontré le très bon rapport coût-efficacité de la technique de l’ART dans des installations variées de la Région, en comparaison au rapport coût-efficacité de l’amalgame dans les mêmes installations… En Equateur et au Panama, l’efficacité du PRAT [Procédures pour le Traitement Restaurateur A-traumatique] délivré par les dentistes comparé à celui délivré par les auxiliaires dentaires était équivalente… les coûts d’utilisation du PRAT [ART] pour le traitement des caries dentaires, y compris les seconds soins sur une même dent, sont approximativement deux fois moindres qu’un soin par l’amalgame sans nouveau traitement » [9].
Tanzanie : « L’introduction de l’ART dans les cliniques dentaires gouvernementales pilotes a permis d’augmenter le nombre de dents soignées par restauration. La diffusion de la technique de l’ART dans la totalité du pays est recommandée.» [10]
Inde : « L’ART a un très bon rapport coût-efficacité et constitue une modalité de traitement non-invasif dans les installations collectives, avec un taux très élevé de résultats positifs ; il devrait de ce fait être essayé en tant que mode prioritaire de prévention des caries et thérapie d’intervention minimale.» [11]
Brésil : « Sur un total de 969 ART faits sur 661 dents primaires et 308 dents permanentes, le taux de maintien après deux ans de suivi est respectivement de 86.9% et 98.0%. Ces résultats confortent le rôle de l’ART dans le programme… il est aujourd’hui possible de conclure que l’introduction de cette approche ainsi que l’éducation à la santé bucco-dentaire au sein du programme de Santé Familiale, en utilisant des équipes de soin spécifiquement formées, ont été couronnés de succès.» [12]
Zimbabwe : « L’ART semble être approprié pour les groupes de populations ne bénéficiant pas de prévention et de soins restaurateurs dentaires.» [13]
Turquie : « Ce projet comble les besoins en soins dentaires des populations rurales et permet l’apprentissage par l’expérience des étudiants en santé dentaire qui pratiquent l’ART. Par ailleurs, beaucoup d’enfants auraient perdu leurs dents en raison d’un manque de disponibilité des soins dans les régions rurales. » [14]
Afrique du Sud : « Les enfants autant que les adultes ont réagi très positivement. Les enfants étaient heureux de bénéficier de restaurations indolores. Cette réponse peut être attribuée aux avantages apportés par les caractéristiques de l’ART eu égard aux patients. » [15]
Thaïlande : « Au 6ème mois de l’évaluation de l’étude thaïlandaise en 1992, il apparaissait clairement que les enfants ayant été traités par ART ont collaboré avec enthousiasme, tandis que ceux qui ont reçu les soins traditionnels par fraisage [utilisant l’amalgame] y étaient très réticents. Parmi ces derniers, beaucoup partaient en courant lorsqu’ils voyaient les dentistes, pensant qu’ils allaient de nouveau être soignés. On a demandé aux deux groupes d’enfants de relater leurs impressions sur le traitement qu’ils avaient reçu 6 mois auparavant. Les réponses ont montré très clairement une acceptation nettement meilleure parmi ceux traités par ART et un refus de se faire soigner à nouveau parmi les enfants traités de manière traditionnelle. » [16]
Canada : L’ART est utilisé avec succès dans les collectivités des Premières Nations, selon le dentiste en chef adjoint Harry Armes [17]. Il constitue l’un des services offerts dans le cadre de l’Initiative pour la Santé Bucco-dentaire des Enfants Canadiens [18].
Syrie : « Au début des années 90, le Ministère de l’Education de la Syrie a introduit dans les écoles un programme de santé dentaire basé entièrement sur la prévention et des activités éducatives. A cette époque, il manquait une composante réparatrice au programme. Quelques années plus tard, le traitement restaurateur a-traumatique [ART] fut considéré comme une option possible pour compléter le programme de Santé Dentaire, mais les connaissances étaient limitées sur sa longévité au niveau des dents permanentes. L’hypothèse explorée dans cet essai était qu’il n’y avait aucune différence entre la durée de vie des obturations placées selon la technique de l’ART utilisant du verre ionomère et celles produite selon l’approche traditionnelle utilisant l’amalgame sur les dents permanentes après 3 ans… cette hypothèse s’est avérée rejetée en faveur de l’ART. Il est recommandé d’utiliser l’ART comme complément des activités éducatives et préventives du programme de santé dentaire des écoles en Syrie. » [19] Il a été conclu que « l’étude de la Syrie a montré qu’une surface de restauration par ART avait une plus grande longévité après 3 ans qu’une restauration comparable en amalgame. » [20]
Hong Kong : Une étude a démontré sur des patients âgés en maisons de retraite que les obturations par ART avaient la même longévité que les obturations conventionnelles utilisant l’amalgame. [21]
Mexique : Les études mexicaines ont conclut que : « L’ART est acceptable et efficace pour le contrôle et la prévention des caries dans les communautés socio-économiquement défavorisées. » [22] « Entre 2002 et 2007, le Département Dentaire du Ministère de la Santé du Mexique a formé plus de 1000 dentistes à la technique du TRA et à la prévention des caries. Grâce à cette activité, une augmentation de 44% des réparations effectuées dans le cadre des services publics de santé dentaire a été relevée de 2002 à 2007, résultant principalement de l’augmentation du nombre d’ART. » [23]
Sri Lanka : Le Service de Santé du District de Jaffna et l’OMS ont initié un projet ayant pour objectif de prodiguer des soins dentaires écologiques, économiques et efficaces aux enfants de la péninsule de Jaffna : ils ont formé des soignants dentaires dans les écoles aux techniques d’ART et ont constaté que « cette méthode de réparation des dents cariées ne nécessite pas de fraiseuse électrique du fait de l’utilisation d’instruments manuels pour l’extraction de la carie. Ce matériel est en outre facilement déplaçable et peut de ce fait être utilisé dans de très nombreuses situations. » [24] d’autres ont noté que « les écoliers ont réellement bénéficié de ce programme, car de nombreux enfants n’auraient reçu aucun soins dentaire ni traitement sans ce programme. » [25]
Chili : « Le Ministère de la Santé chilien a développé un programme de santé dentaire appelé « guide intégral pour la santé clinique dentaire des enfant âgés de 6 ans ». Il tente d’endiguer le développement des caries dentaires par le scellement des puits et des fissures, l’utilisation de mesures traditionnelles de contrôle de caries et les ART pour l’obturation des cavités dentaires. » [26]
Nigéria : « L’ART a prouvé qu’il était tolérable et efficace dans le traitement des surfaces occlusives simples des caries dans la dentition permanente chez les enfants et adolescents nigérians hors des installations cliniques. » [27]
Chine : Dans une étude sur les élèves chinois, « la durée de vie au bout de 6 ans des occlusions par ART de classe I, particulièrement les petites, est satisfaisante. Cela suggère que l’ART peut être utilisé dans les écoles pour améliorer la santé bucco-dentaire d’une large portion des enfants non desservis. » [28]
Uruguay : « En Uruguay, le taux d’échec des dentistes utilisant l’amalgame est supérieur à celui des dentistes utilisant le TRA et similaire au taux d’échec des auxiliaires dentaires utilisant l’ART après 12 mois. Le taux d’échec des dentistes utilisant l’ART est resté inférieur à celui des dentistes utilisant l’amalgame après 24 mois… En Uruguay, le traitement des dents par ART a une plus grande espérance de vie après 2 ans que les obturations dentaires utilisant l’amalgame. » [29]
Pérou : « Au Pérou, un projet de santé orale complet incluant l’ART, a été implanté dans les écoles primaires d’un grand nombre de collectivités qui en étaient privées. L’ART est désormais intégré à la politique de santé orale nationale du Pérou. » [30]
Etats-Unis : Le gouvernement américain lui-même utilise l’ART. Le service de santé pour les indiens l’emploie déjà avec succès dans les communautés indiennes américaines, comme les Navajos, et propose des formations aux dentistes, aux hygiénistes dentaires et aux assistants dentaires. [31]
Comment les Etats-Unis pourraient-ils encourager l’évolution vers des alternatives au mercure dentaire telles que l’ART ?
Les Etats-Unis pourraient encourager la diminution progressive – puis l’arrêt progressif – de l’utilisation du mercure dentaire en soutenant les alternatives sans mercure, particulièrement l’ART.
Dans le traité, le gouvernement américain peut encourager un intérêt croissant pour les alternatives comme l’ART, parmi les parents et patients, via des fiches de renseignements, des posters dans les cabinets dentaires, et d’autres outils. Les parents et patients ont le droit de savoir que l’amalgame n’est pas leur unique option – les alternatives au mercure, moins risquées, moins chères et moins douloureuses sont disponibles pour eux et leurs enfants.
Dans le traité, le gouvernement américain peut soutenir l’expansion des programmes de formation à l’ART, comme les cours déjà prodigués dans le cadre du service de santé pour les indiens. « Je pense qu’en raison de sa grande simplicité, et du fait qu’il ne nécessite pas de fraiseuse électrique ou d’autres équipements dentaires sophistiqués, de nombreux dentistes traditionnels hésitent à accepter l’ART comme une approche correcte pour traiter les caries », explique le chercheur en dentisterie Dr Prathip Phantumvanit. [32] La formation pourrait permettre de dépasser ce refus d’adopter les techniques sans mercure.
Dans le traité, le gouvernement américain peut mettre en lumière la valeur singulière de l’ART pour les populations vulnérables, comme les enfants, qui sont particulièrement susceptibles aux dommages neurotoxiques du mercure dentaire sur le cerveau.
Dans le traité, le gouvernement américain peut appeler les compagnies d’assurance à couvrir les obturations par ART tout comme les composites. Les programmes d’Etat d’aide médicale tels que le Denti-cal de Californie remboursent déjà le verre ionomère utilisé dans l’ART. [33]
Nous demandons que le gouvernement des Etats-Unis soutienne le développement progressif de l’ART tout comme il soutient l’inclusion de l’amalgame dentaire dans la liste des produits devant être progressivement abandonnés de l’annexe C du traité.
[Charles G. Brown, charlie@toxicteeth.org]
22 août 2011
Références
[1] OMS, ART-Atraumatic Restorative Treatment, http://toxicteeth.org/CAPP-ART.pdf.
[2] OMS, Atraumatic Restorative Treatment (ART) for Tooth Decay: A Global Initiative 1998-2000 (1998), http://whqlibdoc.who.int/hq/1998/WHO_NCD_ORH_ART_98.1.pdf.
[3] Organisation Panaméricaine de Santé, Oral Health of Low Income Children: Procedures for Atraumatic Restorative Treatment (PRAT) (2006), http://new.paho.org/hq/dmdocuments/2009/OH_top_PT_low06.pdf (« Les coûts d’utilisation du PRAT [Procedures pour le Traitement restaurateur a-traumatique] pour le traitement des caries dentaires, incluant les traitements répétés, sont environ 2 fois moins chers que le coût d’un soin utilisant l’amalgame, sans traitements répétés.»)
[4] Organisation Panaméricaine de Santé, Oral Health of Low Income Children: Procedures for Atraumatic Restorative Treatment (PRAT) (2006), http://new.paho.org/hq/dmdocuments/2009/OH_top_PT_low06.pdf (L’organisation panaméricaine de santé a conclut que « cette étude démontre un meilleur rapport efficacité-prix du personnel auxiliaire dans des pays qui forment traditionnellement des dentistes »)
[5] Olushola Ibiyemi, Olubunmi Olusola Bankole, and Gbemisola Aderemi Oke, Assessment of Atraumatic Restorative Treatment (ART) on the permanent dentition in a primary care setting in Nigeria, INTERNATIONAL DENTAL JOURNAL (2011) (montrant que 98% des patients « admettent que le TRA n’est pas douloureux » et concluant que « les freins majeurs à la sollicitation des soins, particulièrement les soins dentaires, sont la peur et la perception de la douleur. Cela a été confirmé par cette étude dans laquelle une large majorité des participants, même ceux qui déclaraient ne jamais avoir été chez le dentiste, a exprimé une immense peur et une vision erronée de ce qu’un soin dentaire devrait être. Il est très positif de noter que malgré ce biais initial, la plupart d’entre eux ont admis avoir eu une expérience agréable [du TRA] comparée à leur idées préconçues. Par ailleurs, ils souhaitent recevoir à nouveau ce traitement [TRA] et préconisent les dentistes qui utilisent des procédures similaires. Ces observations ont également été rapportées dans de précédentes études conduites au sein d’environnements similaires en termes de caractéristiques sociodémographiques. » Jo E. Frencken, Evolution of the ART approach: highlights and achievements, J APPL ORAL SCI. 17 (sp issue): 78-83 (2009),
http://www.globaloralhealth-nijmegen.nl/ProceedingsTandheelkundeBiWe.pdf (finding that“a high level of acceptance amongst those treated with ART and an unwillingness to be treated again amongst those in the traditional rotary hand piece group [using amalgam].”)
[6] van Amerongen WE, Rahimtoola S., Is ART really atraumatic?, COMMUNITY DENT ORAL EPIDEMIOL. 1999 Dec; 27(6):431-5, http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/10600077 (concluant que les « restaurations utilisant les instruments manuels étaient plus petites que celles effectuées avec les fraiseuses »)
[7] E.g., Frencken JE, Taifour D and van’t Hof MA. Survival of ART and amalgam restorations in permanent teeth after 6.3 years. J Dent Res, 85:622-626 (2006), http://jdr.sagepub.com/content/85/7/622.full.pdf+html (concluant que « les restaurations produites par TRA, avec un verre ionomère hautement adhérent, ont perduré plus longtemps que celles produites selon les méthodes traditionnelles, utilisant l’amalgame, dans les dents permanents des jeunes enfants »); Steffen Mickenautsch, Veerasamy Yengopal and Avijit Banerjee, Atraumatic restorative treatment versus amalgam restoration longevity: a systematic review, CLINICAL ORAL INVESTIGATIONS, Volume 14, Number 3, 233-240 (2009),
http://www.springerlink.com/content/ng3g624824682h53/ (“In the permanent dentition, the longevity of ART restorations is equal to or greater than that of equivalent amalgam restorations for up to 6.3 years…”).
[8] Daniel Zimmerman, Interview, DENTAL TRIBUNE,
http://www.dental-tribune.com/articles/content/id/3978/scope/news/region/asia_pacific
[9] Pan American Health Organization, Oral Health of Low Income Children: Procedures for Atraumatic Restorative Treatment (PRAT) (2006), http://new.paho.org/hq/dmdocuments/2009/OH_top_PT_low06.pdf (emphasis added)
[10] Emil Namakuka Kikwilu, Jo Frencken and Jan Mulder, Impact of Atraumatic Restorative Treatment (ART) on the
treatment profile in pilot government dental clinics in Tanzania, BMC ORAL HEALTH 9:14 (2009), http://www.biomedcentral.com/content/pdf/1472-6831-9-14.pdf
[11] Shyam Singh, Atraumatic Restorative Treatment to the Rural Population: A GOI – WHO Collaborative Programme 2006-2007, http://www.whoindia.org/LinkFiles/Oral_Health_Atraumatic_Restorative_Treatment_to_the_Rural_Population.pdf
[12] Atraumatic Restorative Treatment (ART) for a disadvantaged Brazilian community, ORAL HEALTH DATABASE AT MALMÖ UNIVERSITY, http://www.mah.se/CAPP/Country-Oral-Health-Profiles/AMRO/Brazil/Information-Relevant-to-Oral-Health-and-Care/Special-project-of-interest/Atraumatic-Restorative-Treatment/
[13] J. E. Frencken, F. Makoni, W. D. Sithole, E. Hackenitz, Three-Year Survival of One-Surface ART Restorations and Glass-Ionomer Sealants in a School Oral Health Programme in Zimbabwe, CARIES RES:32:119-126 (1998), http://content.karger.com/ProdukteDB/produkte.asp?Aktion=ShowAbstract&ProduktNr=224219&Ausgabe=225451&ArtikelNr=16441
[14] Atraumatic Restorative Treatment (ART) Programme in some rural areas of Turkey, ORAL HEALTH DATABASE AT MALMÖ UNIVERSITY, http://www.mah.se/CAPP/Country-Oral-Health-Profiles/EURO/Turkey/Information-Relevant-to-Oral-Health-and-Care/Special-Projects/Atraumatic-Restorative-Treatment-ART/ (formerly located at http://www.whocollab.od.mah.se/euro/turkey/data/turkeyart.html) (emphasis added)
[15] Introducing the Atraumatic Restorative Treatment (ART) approach in South Africa: Activity Report, ORAL HEALTH DATABASE AT MALMÖ UNIVERSITY, http://www.mah.se/CAPP/Country-Oral-Health-Profiles/AFRO/South-Africa/Information-Relevant-to-Oral-Health-and-Care/Special-Projects/An-Atraumatic-Restorative-Treatment-ART-Project-Activity-Report/ (emphasis added). See also Mickenautsch S. and Rudolph MJ. Implementation of the ART approach in South Africa: An activity report, SADJ 2001; 56: 327-329.
[16] Jo E. Frencken, Evolution of the ART approach: highlights and achievements, J APPL ORAL SCI. 17 (sp issue): 78-83 (2009), http://www.globaloralhealth-nijmegen.nl/ProceedingsTandheelkundeBiWe.pdf (emphasis added)
[17] Harry Ames, 2nd International Meeting on Indigenous Child Health: Solutions, Not Problems (presented 20 April 2007), http://www.aap.org/nach/ames.pdf
[18] Health Canada, Children’s Oral Health Initiative (COHI), http://icoh.dentistry.dal.ca/ppt's2/1000%20Benoit.pdf
[19] D. Taifour, J. E. Frencken, N. Beiruti, M. A. Van't Hof, G. J. Truin, W. H. Van Palenstein Helderman, Comparison between restorations in the permanent dentition produced by hand and rotary instrumentation – survival after 3 years, COMMUNITY DENTISTRY AND ORAL EPIDEMIOLOGY, Vol. 31, Issue 2: 122-128 (2003), http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1034/j.1600-0528.2003.00027.x/full
[20] Jo E. Frencken and Christopher J. Holmgren, ART: A Minimal Intervention
Approach to Manage Dental Caries, DENTAL UPDATE (June 2004), http://application.fnu.ac.fj/ClassShare/Oral_Health_Resources/BDS/BDS3/BDS%203%20GDP%202010%20Dr%20Arpana/ART.pdf (emphasis added)
[21] E.C.M. Lo, Y. Luo, H.P. Tan, J.E. Dyson and E.F. Corbet, ART and Conventional Root Restorations in Elders after 12 Months, J DENT RES 85: 929 (2006), http://jdr.sagepub.com/content/85/10/929.full.pdf+html
[22] Naty Lopez, Sara Simpser-Rafalin, and Peter Berthold, Atraumatic RestorativeTreatment for Prevention and Treatment of Caries in an Underserved Community, AM J PUBLIC HEALTH 95 (8): 1338 (2005), http://ajph.aphapublications.org/cgi/reprint/95/8/1338 (emphasis added)
[23] Department of Global Oral Health, College of Dental Sciences, Radboud University Nijmegen Medical Centre, Mexico, http://www.globaloralhealth-nijmegen.nl/mexico_frame.html
[24] Atraumatic Restorative Treatment (ART): Training Programme for School Dental Therapists in Jaffna District, Sri Lanka , ORAL HEALTH DATABASE AT MALMÖ UNIVERSITY,http://www.mah.se/CAPP/Country-Oral-Health-Profiles/SEARO/Sri-Lanka/Information-Relevant-to-Oral-Health-and-Care/Special-projects-of-interest/Atraumatic-Restorative-Treatment-ART/
[25] An ongoing school-based Atraumatic Restorative Treatment (ART) Programme in Sri Lanka, ORAL HEALTH DATABASE AT MALMÖ UNIVERSITY, http://www.mah.se/CAPP/Country-Oral-Health-Profiles/SEARO/Sri-Lanka/Information-Relevant-to-Oral-Health-and-Care/Special-projects-of-interest/Oral-health-camp-in-rural-area-1/ (formerly located at http://www.whocollab.od.mah.se/searo/srilanka/data/srilankaart.html; http://www.whocollab.od.mah.se/searo/srilanka/data/srilankaartjaffna.html) (emphasis added)
[26] Oswaldo Ruiz, Jo E. Frencken, ART integration in oral health care systems in Latin American countries as perceived by directors of oral health, J APPL ORAL SCI. 17(sp. issue):106-13 (2009), http://www.scielo.br/pdf/jaos/v17nspe/18.pdf
[27] Olushola Ibiyemi, Olubunmi Olusola Bankole, and Gbemisola Aderemi Oke, Assessment of Atraumatic Restorative Treatment (ART) on the permanent dentition in a primary care setting in Nigeria, INTERNATIONAL DENTAL JOURNAL (2011), http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1875-595X.2011.00001.x/pdf (emphasis added)
[28] Lo EC, Holmgren CJ, Hu D, van Palenstein Helderman W., Six-year follow up of atraumatic restorative treatment restorations placed in Chinese school children, COMMUNITY DENT ORAL EPIDEMIOL 35(5):387-92 (2007), http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17822487
[29] Pan American Health Organization, Oral Health of Low Income Children: Procedures for Atraumatic Restorative Treatment (PRAT) (2006), http://new.paho.org/hq/dmdocuments/2009/OH_top_PT_low06.pdf (emphasis added)
[30] Oswaldo Ruiz, Jo E. Frencken, ART integration in oral health care systems in Latin American countries as perceived by directors of oral health, J APPL ORAL SCI. 17(sp. issue):106-13 (2009), http://www.scielo.br/pdf/jaos/v17nspe/18.pdf
[31] Oral Health Programme for Navajo Indians in Pine Hill, New Mexico, USA , ORAL HEALTH DATABASE AT MALMÖ UNIVERSITY,
http://www.mah.se/CAPP/Country-Oral-Health-Profiles/AMRO/United-States-of-America-USA/Information-Relevant-to-Oral-Health-and-Care/Special-project-of-interest-/A-public-health-programme-for-Navajo-Indians-in-Pine-Hill-New-Mexico-/; Indian Health Service, Indian Health Service Continuing Dental Education Course Directory (2007), http://www.ihs.gov/medicalprograms/dentalcde/index.cfm?fuseaction=catalog.printcatalog&year=2007
[32] Daniel Zimmerman, Interview, DENTAL TRIBUNE,
http://www.dental-tribune.com/articles/content/id/3978/scope/news/region/asia_pacific
[33] E.g., California’s Horton Law, California Welfare and Institutions Code Section 14132.22,
http://law.onecle.com/california/welfare/14132.22.html
BILAN des négociations de Nairobi (INC3) – Article publié le 07 septembre 2011
Après Stockholm (Suède) et Chiba (Japon), les Nations se sont réunies pour la 3e session du Comité Intergouvernemental de Négociation sur le mercure, qui doit permettre d'élaborer un instrument juridiquement contraignant prévu pour 2013.
De cette session il faut retenir que, malgré les manoeuvres de la Fédération Dentaire Internationale (FDI) et de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l'Afrique a montré la voie vers une dentisterie sans mercure. L'Europe, quant à elle, demeure indécise sur ce point : l’UE organisera une conférence au printemps 2012 afin d’arrêter sa position avant la 4e session des négociations (INC4), en juin 2012 à Punta del Este (Uruguay). Il faudra donc faire preuve d'une grande détermination aux niveaux national et européen jusqu'à cette date.
500 délégués de 125 pays, le plus souvent des représentants du ministère de l’environnement, se sont réunis du 31 octobre au 4 novembre sur le site de l’ONU à Nairobi (Kenya) à l’occasion de la 3e session de négociation d’un traité sur le mercure (INC3), sous l’égide du Programme des Nations Unies pour l‘Environnement (PNUE).
L'avant-projet de texte du traité a servi de base aux discussions.
Les représentants de nombreuses ONG ont assisté aux négociations et ont pu exprimer leur point de vue, en séances plénières ou lors des réunions de groupes de travail qui se sont penchés sur des points précis du traité. Les lobbyistes étaient aussi présents, les plus nombreux étant de loin ceux de la
Fédération Dentaire Internationale (FDI).
L’Alliance mondiale pour une dentisterie sans mercure
Ci-dessus à gauche : Florent Kuakou, Greame Munro-Hall, Charlie Brown, Marie Grosman, Dominique Bally et Ange Baimey
L’
Alliance était représentée à Nairobi par :
- son président, Charlie Brown (USA) ;
- cinq chirurgiens-dentistes sans mercure : les docteurs Lilian Lebuen (Philippines), Lisa Matriste (Australie), Ilona Visser (Afrique du Sud), Florent Kuakou (Côte d’Ivoire) et Greame Munro-Hall (Royaume-Uni) ;
- Ange Baimey (Jeunes Volontaires pour l’environnement, Côte d’Ivoire) ;
- quatre vice-présidents : Dominique Bally (vice-président pour l’Afrique), Juliet Prat (vice-présidente pour l’Océanie), Naji Kodeih (vice-président pour le Moyen-Orient) et Marie Grosman (vice-présidente pour l’Europe).
Ci-contre : Juliet Prat, Charlie Brown, Marie Grosman, Lilian Lebuen, Greame Munro-Hall
Les représentants de l’
Alliance ont participé aux réunions de travail avec les ONG (dès le 29 octobre), aux séances plénières des négociations, et aux groupes de travail (produits contenant du mercure et procédés ; information et avertissements du public). Des journées bien remplies, de 8h30 jusqu’à tard le soir.
Débriefing du soir
L'Alliance a aussi tenu un stand et distribué de la documentation.
Des alternatives à l’amalgame sont disponibles !
L’
Alliance a organisé deux séances d’information sur les alternatives à l’amalgame : une en direction de la région Afrique (lundi 31/10) et l’autre en direction de la région Asie-Pacifique (le mardi 01/11).
En effet, il s’agissait d’informer les délégués sur l’existence d’
alternatives à l'amalgame « efficaces, disponibles et abordables ». S’appuyant sur une solide documentation scientifique, les dentistes de l’
Alliance ont démontré que le Ciment Verre Ionomère (CVI) remplissait tous ces critères. Le CVI apparaît comme un matériau de remplacement idéal de l’amalgame : meilleure longévité, biodisponibilité, respect du tissu dentaire, absence de risques pour la santé humaine et pour l’environnement. De plus, l’utilisation du CVI permettrait d’arrêter le trafic de mercure métallique vers les circuits de l’orpaillage (de nombreux dentistes africains revendent de façon illicite du mercure dentaire à des petits orpailleurs, en faisant au passage de substantiels profits).
Pour qui roule l’OMS ?
Ci-contre : David Geier, Lisa Sykes, Marie Grosman, Florent Kuakou. Lisa Sykes et David Geier représentaient le CoMED, très en pointe sur l'alerte concernant la relation entre mercure des vaccins et autisme, et la dénonciation des conflits d'intérêts dans les publications scientifiques sur ce dossier.
Petit rappel : le PNUE a mandaté l’OMS dans ces négociations pour les produits de santé contenant du mercure (thermomètres médicaux, cosmétiques, amalgames dentaires, vaccins…).
Concernant l’amalgame, l’OMS avait organisé conjointement avec la FDI et le PNUE une conférence en novembre 2009, à laquelle des scientifiques et des ONG avaient participé. Elle s’était engagée à en faire un compte-rendu impartial. Mais ce sont 4 dentistes de la FDI qui ont rédigé le rapport censé rendre compte de la conférence (appelé « Petersen paper », du nom du dentiste pro-amalgames représentant l’OMS auprès de la FDI) : l’amalgame était blanchi et sans défauts, alors que les alternatives n’étaient pas à la hauteur et nécessitaient des recherches supplémentaires. Devant la levée de boucliers qui a suivi ce rapport partial, l’OMS a dû le retirer en janvier 2011, juste avant les négociations de Chiba (INC2). Le
nouveau rapport de l'OMS a été publié le 11 octobre 2011 et présente des avancées notables. Il remplace désormais le rapport de 2010, caduque.
Les dernières manœuvres du lobby pro-amalgames
Le lobby dentaire était venu en force : 7 représentants de la FDI et de l’IADR étaient présents à Nairobi.
Cette «
équipe spéciale sur l'amalgame » a été mise en place par la FDI et l’IADR (
International Association for Dental Research, très proche de la FDI) pour « expliquer clairement à l’INC que l’amalgame dentaire représente actuellement un important élément du maintien et de la protection de la santé publique mondiale ». On ne saurait être plus clair ! Aussi incroyable que cela paraisse, les représentants de l’OMS, de la FDI et de l’IADR ont, à chacune de leurs interventions, fait comme si le rapport de 2010 était toujours d’actualité, le citant abondamment et ignorant le rapport de l’OMS 2011 !
OMS comme FDI n’osent plus affirmer que les amalgames ne présentent pas de risques pour la santé et l’environnement : leur seule ligne de défense est désormais l’absence d’alternatives satisfaisantes, en dépit de toute la documentation scientifique.
De fait, ce groupe de lobbying était visiblement là pour brouiller notre message sur l’existence d’alternatives satisfaisantes. Ils se sont invités à nos réunions sur le sujet pour tenter de produire du doute et ont utilisé deux dentistes kenyans (dont une se cachant derrière l’appellation d’ « universitaire », mais nous l’avons rapidement démasquée !). Mais au-delà du message incantatoire : « on ne peut pas se passer des amalgames, surtout en Afrique », ils n’ont pu s’appuyer sur aucune donnée scientifique, contrairement aux dentistes de l’Alliance.
Le plus étonnant est que l’OMS et la FDI ont soutenu l’ART. Ainsi, en 2000, l’OMS considérait que l’ART était le meilleur traitement de contrôle des caries, précisant que « la promotion de l’ART est l’un de ces objectifs majeurs ». WHO, Atraumatic Restaurative Treatmentfor tooth decay: a global initiative 1998 - 2000, 2000.
Etrange proposition de l’OMS
Dans le cadre du traité, le monitoring permettant de suivre les améliorations consécutives à l’application de mesures préventives a été discuté. La représentante de l’OMS est intervenue pour préciser qu’il lui semblait important d’effecteur des mesures de mercure dans… l’air ! Si l’OMS était vraiment soucieuse de la santé de la population, elle ferait mieux de demander des mesures de biomonitoring.
Nous avons donc pris la parole en séance plénière pour réclamer des analyses de mercure dans le cordon ombilical et le lait maternel, rappelant que les mères ayant des amalgames ont un lait qui dépasse dans la moitié des cas la valeur limite de l’OMS. (lire l’intervention)
L’Afrique montre le chemin
Malgré toutes ces manœuvres, et grâce à la pédagogie déployée par les membres de l’
Alliance, la région Afrique a adopté une position très ferme. Refusant de devenir « la poubelle des pays riches » (l’Afrique et l’Asie représentaient les futurs marchés pour les marchands d’amalgame, qui ont bien compris que celui-ci n’en a plus pour longtemps dans les pays développés), elle réclame la fin de l’usage du mercure dentaire dans les 3 ans qui suivent la signature du traité (donc entre 2016 et 2018). Elle a été suivie par la région Asie-Pacifique et le Grolac (Amérique latine). Les Etats-Unis et l’Australie demandent la disparition programmée des amalgames.
Frileuse Union européenne
Reste l’Union Européenne : elle n’a pas encore pris position, se déclarant « ouverte à des discussions sur la diminution de l’usage de l’amalgame » : une position on ne peut plus minimaliste pour l’instant.
L’UE organisera une conférence au printemps 2012 afin d’arrêter sa position avant la 4e session des négociations, en juin 2012 à Punta del Este (Uruguay).
Le rôle du mercure dans les maladies vasculaires – Article du 07 septembre 2011
"Le rôle de l’intoxication au mercure dans l’hypertension, les maladies cardiovasculaires et les accidents cérébrovasculaires"
Un article de Mark C. Houston MD, MS, publié en ligne le 11 juillet 2011 et dans The Journal of Clinical Hypertension, vol.13, Issue 8, P.621-627, Août 2011.
Résumé de l'article :
Le mercure a une très forte affinité pour les groupes sulfhydriles, inactivant de nombreuses réactions enzymatiques, les acides aminés ainsi que les antioxydants contenant des sulfures (N-acétyle-cystéine, acide alpha-lipoïque, L-glutathion), provoquant une baisse consécutive de la défense oxydative et une élévation du stress oxydatif. Le mercure se lie à la métallothionine et se substitue au zinc, au cuivre et à d’autres métaux traces, réduisant l’efficacité des métalloenzymes. Le mercure induit un dysfonctionnement des mitochondries en réduisant l’adénosine triphosphate et le glutathion tout en augmentant la péroxydation des lipides. Un stress oxydatif élevé et une défense oxydative faible sont courants. Le sélénium et les acides gras oméga-3 présents dans le poisson sont des antagonistes de la toxicité du mercure. La globalité des effets vasculaires du mercure comprend l’augmentation du stress oxydatif et l’inflammation, une défense oxydative réduite, la thrombose, une dysfonction des muscles lisses vasculaires, une dysfonction endothéliale, une dyslipidémie, ainsi que des dysfonctions immunitaires et mitochondriales. Les conséquences cliniques de la toxicité du mercure incluent l’hypertension, les maladies cardiaques coronariennes, l’infarctus du myocarde, l’arythmie cardiaque, la réduction de la variabilité de la fréquence cardiaque, la réduction de l’épaisseur intima-média carotidienne et l’obstruction de l’artère carotide, les accidents cérébrovasculaires, l’artériosclérose généralisée, les dysfonctions, insuffisances et protéinuries rénales. Les corrélations médicales pathologiques, biochimiques et fonctionnelles sont significatives et logiques. Le mercure diminue l’effet protecteur des acides gras oméga-3 contenus dans le poisson. Le mercure inactive la catécholamine-0-méthyltransférase, qui augmente l’épinéphrine [ou adrénaline], la noradrénaline et la dopamine dans le sérum et l’urine. Cet effet a pour conséquence une augmentation de la pression sanguine et pourrait être un indice clinique d’une intoxication aux métaux lourds induite par le mercure. L’intoxication au mercure devrait être évaluée chez tous les patients présentant une hypertension, une maladie cardiaque coronarienne, une maladie cérébrovasculaire, un accident cérébrovasculaire, ou d’autres maladies vasculaires. Des tests spécifiques pour déterminer les intoxications aigues, chroniques et la charge totale du corps, utilisant les cheveux, les ongles, l’urine et le sérum, devraient être effectués.
L'article, en anglais, est consultable dans son intégralité à
cette adresse.
En Californie, deux villes se prononcent contre les amalgames – Article du 12 août 2011
Santa Ana, en Californie, est une ville en pleine expansion – à ce jour la 57ème ville la plus peuplée des Etats-Unis. Son maire, Miguel Pulido, vient d’émettre, au nom du Conseil Municipal, une proclamation courageuse en faveur de la dentisterie sans mercure. Il salue le travail des
Californians for Green Dentistry (un projet de
Consumers for Dental Choice, l'association du célèbre avocat Charlie Brown), et les « soutient dans leur mission de bannir l’usage du mercure dans les cabinets dentaires. » Il appelle tous les dentistes de Santa Ana à « cesser volontairement d’utiliser les amalgames dentaires et à passer à des alternatives modernes. »
Cette proclamation du 2 août 2011 fait suite à une résolution de la ville voisine de Costa Mesa, dont le maire, Gary Monahan, a exhorté à l’élimination « immédiate » du mercure dentaire.
Miguel Pulido, né au Mexique, est un leader parmi les personnalités politiques Latino- hispaniques. Il croit fermement dans la justice environnementale et reconnaît que le mercure dentaire – à la fois dans la bouche et dans l'environnement – charge de façon disproportionnée les communautés minoritaires.
Une résolution du Conseil de l'Europe incite à mettre fin aux amalgames dentaires – Article du 06 juin 2011
Le 27 mai 2011, au Conseil de l’Europe, la Commission des questions sociales, de la santé et de la famille a adopté une résolution concernant les
métaux lourds qui se prononce pour la "restriction voire l’interdiction des amalgames comme matériaux d’obturation dentaire".
Cette résolution se repose sur un le rapport parlementaire exposant
"Les risques sanitaires des métaux lourds".
Nous vous invitons à considérer avec attention ce document de 13 pages, rapporté par M. Jean Huss, qui mentionne dès l’abord que « l’exposition permanente et à petites doses de l’être humain à des métaux lourds tels que […] le mercure […] est de plus en plus reconnue comme l’un des co-facteurs de certaines maladies neurologiques, cardio-vasculaires et autoimmunes. Face au droit de chaque personne à un environnement sain, les stratégies de santé préventives visant à réduire l'exposition humaine aux métaux lourds devraient figurer parmi les priorités politiques de tous les pays. » (p.1)
Il invite par conséquent à :
- « interdire ou restreindre […] l’utilisation des métaux lourds par l’industrie, l’agriculture et le secteur médical, […] notamment par la restriction voire l’interdiction des amalgames […] ;
- « promouvoir une information largement diffusée sur les effets sanitaires des métaux lourds, pour permettre à tous les professionnels et consommateurs de faire des choix éclairés […] ;
- « promouvoir les recherches scientifiques et technologiques dans le but de substituer, à long
terme, les métaux lourds dans tous les procédés industriels et agricoles ainsi que tous les traitements médicaux, tout en mettant en place des réglementations strictes pour prévenir les conflits d’intérêts des experts impliqués […] ;
- « là où les métaux lourds ne peuvent pas être substitués immédiatement, réduire au maximum
leur arrivée et bio-accumulation dans l’environnement naturel et humain, entre autres en obligeant tous les utilisateurs et émetteurs de métaux lourds, y compris les cabinets dentaires, à installer des équipements anti-pollution et de filtrage efficaces. » (p.3)
Le rapport fait une large place aux amalgames dentaires, autour desquels « le débat est actuellement mené de manière très vive en France, sans doute le plus gros consommateur d’amalgames européen. » (p.9) Le rapporteur s’appuie dès lors sur les arguments avancés par Marie Grosman et Michel Goldberg lors de leur confrontation du 23 mars dernier (voir notre
actualité du 4 avril), avec une balance qui penche nettement en notre faveur, puisque « la réponse fortement conseillée des chercheurs serait d’agir selon le principe de précaution et d’abandonner immédiatement l’utilisation du mercure au lieu d’attendre des preuves irréfutables en la matière. »
Ce document constitue ainsi un auxiliaire précieux, sur lequel NAMD entend bien s’appuyer pour rédiger dans les jours prochains des lettres d’alerte aux hommes politiques.
Des associations de victimes de l'environnement réunies à Würzburg – Article du 11 mai 2011
Les 7 et 8 mai derniers se tenait à Würzburg un colloque sur l'impact des nanotechnologies sur la santé, organisé par l'
European Academy for Environmental Medicine (EUROPEAM).
En marge de cet événement, le vendredi 6 mai après-midi, se sont réunies 18 associations de victimes de notre environnement malade, en provenance d'Allemagne, d'Autriche, du Luxembourg, de Suisse, d'Italie, d'Espagne et de de France. Il s'agissait de
créer une structure d'envergure Européenne afin de mettre en commun nos connaissances, nos compétences, et d'insuffler une nouvelle puissance à nos revendications en ayant une voix qui porte au niveau du parlement Européen.
Non Au Mercure Dentaire était représenté par André Lefranc, qui a proposé ses compétences dans les technologies de l'information et de la communication afin de mettre en place un outil pour dialoguer entre associations et une plateforme multilingue à destination du public européen.
Dans l'immédiat a été créé un
Comité provisoire de création d'une association européenne pour la santé des citoyens en Europe, chargé d'élaborer les statuts de cette vaste association ; d'inviter toutes les associations qui partagent nos problématiques à se joindre à nous ; de constituer un comité d'experts ; de poser la question des budgets et des financements.
Les amalgames à une heure de grande écoute – Article du 11 mai 2011
Le 4 mai, France 2 diffusait dans son 20h00 un reportage d'Agnès Monteux concernant les amalgames dentaires. Malgré un certain nombre de prudences dans le traitement, il s'agissait d'une occasion rare de faire entendre notre problématique.
Le témoignage d'une dentiste intoxiquée, notamment, au coeur du reportage, constitue une séquence précieuse.
Pour celles et ceux qui souhaiteraient voir ou revoir ces images, ils les trouveront
ici.
D'autre part, TerreTv a récemment mis en ligne une interview de Jean Huss - ex-président d'AKUT (cette belle association à laquelle nous devons
l'Appel du Luxembourg), aujourd'hui député européen - dans laquelle il fait lui aussi état de son empoisonnement au mercure dentaire.
A découvrir
là.